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Finition des bovins à l’enrubannage

Résultats encourageants à Jalogny

Depuis trois ans, Jalogny expérimente la finition de bovins femelles à base d’enrubannage. Si les premières observations ont été quelque peu décevantes, il s’avère que ce n’était du qu’à un problème de fibrosité de la ration.
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Dans l’optique de se préserver de la volatilité des coûts alimentaires et dans un département où les systèmes herbagers sont très dominants, la ferme expérimentale de Jalogny teste la finition de femelles à base d’enrubannage. L’expérimentation a débuté en 2010 pour une durée de cinq ans. La finition à l’enrubannage est comparée avec une finition à l’ensilage de maïs. « La première année, pour une même durée d’engraissement, nous avons obtenu une finition un peu moins aboutie qu’avec le maïs. Il manquait 14 kilo de carcasse sur la moyenne des lots et le gras d’abattage était à peine suffisant », résume Julien Renon, responsable de la ferme de Jalogny. Pour cette première année d’essai, les techniciens de l’expérimentation se sont aperçus que les femelles avaient moins mangé que ce qui était prévu. Cela semblait provenir de la mauvaise qualité du fourrage récolté.
L’année suivante, le fourrage récolté était cette fois d’une qualité irréprochable. Des performances élevées pouvaient être espérées. Pourtant, « sur la fin de la finition, le lot à l’enrubannage a décroché. Les animaux étaient moins bien finis, moins gras. Les performances étaient très inférieures à ce que nous attendions », rapporte Julien Renon.

De la paille pour la fibrosité


Au regard de la qualité du fourrage, les techniciens se sont mis à soupçonner « une insuffisance d’efficacité alimentaire », vraisemblablement lié à un problème de « transit digestif ». Pour 2012, la décision a été prise de « jouer sur la fibrosité de la ration et sur les modalités de distribution », confie Julien Renon. « Les performances ont été bonnes au départ, mais au bout d’un mois, les animaux ont de nouveau manifesté des signes des problèmes digestifs (bouses trop liquides) ». Face à cette situation, les responsables de l’expérimentation ont décidé de maintenir la distribution de l’enrubannage « à volonté » avec des concentrés rationnés deux fois par jour, mais de fermer les cornadis chaque soir pour « forcer les animaux à ingurgiter de la paille » mise à disposition en fond de case. Aux dernières nouvelles, ce changement aurait été bénéfique. Les performances seraient au rendez-vous. En 2013, l’expérimentation continue et devrait porter aussi sur des JB.



Finition à l’herbe
Envisageable sur les très bonnes prairies


La ferme de Jalogny s’est également intéressée de près à la finition « à l’herbe ». Une technique qui a pour but de minimiser les apports de concentrés mais qui est très dépendante de la production herbagère du pâturage. A Jalogny, l’essai a été fait sur de très bonnes parcelles qui ne sont pas représentatives de tous les herbages du département, avertissait d’emblée Julien Renon. Néanmoins, lorsque le potentiel des prairies le permet et moyennant un pâturage au stade optimal, il devrait être possible de finir des femelles à l’herbe avec très peu de concentrés ! C’est en ayant ce principe en tête que les responsables de Jalogny ont mené leur expérimentation. Les animaux ont été conduits en pâturage tournant tendu sur des prairies à très bon potentiel. Grâce à une rotation rigoureuse des bovins sur trois ou quatre parcelles, la hauteur d’herbe consommée ne dépassait pas 8 à 10 cm de hauteur à l’entrée sur la parcelle. Avec cette conduite exigeante, « la complémentation n’était pas énorme », confie Julien Renon ; de l’ordre de « 100 à 200 kg par vache », un minimum quasi « inévitable », convenait le technicien. Pour prévenir les risques digestifs, les femelles recevaient de la paille de qualité.


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