Retour sur une année climatique contrastée pour l'herbe en Saône-et-Loire
L’année 2018 devrait rester dans les mémoires. Plus chaude de + 1,5°C par rapport à la moyenne 1980-2010, elle s’est terminée par une sécheresse automnale sans précédent. Tout avait pourtant bien démarré au printemps. Précocité de pousse et qualité d’herbe étaient au rendez-vous. Mais il fallait pouvoir composer avec les rares fenêtres météo et des épisodes pluvieux pénalisants.

2018 fut une année contrastée, résument Véronique Gilles et Antoine Buteau, animateurs du réseau Herbe à la Chambre d’agriculture. Le printemps a bien démarré. Le réseau des suivis de pousse d’herbe en Saône-et-Loire montre un pic habituel atteignant plus de 120 kg MS/j/ha. Là où le pâturage tournant est bien maîtrisé, il a donc été possible, dans de nombreuses places, de débrayer des paddocks pour faucher du fourrage. Sans cela, du gaspillage d’herbe s’est produit.
La mise à l’herbe a été retardée par des mois de mars et avril très pluvieux, alors que la pousse avait pourtant bien démarré. La mise à l’herbe s’est donc faite dans de l’herbe déjà haute dans certaines parcelles.
Un petit créneau pour récolter dans de bonnes conditions est apparu la première semaine de mai, ce qui a permis de récolter des fourrages de très bonne qualité (750-800°C) et d’assurer des repousses conséquentes. « Certains sont parvenus à récolter une seconde coupe extraordinaire », fait remarquer Véronique Gilles.
Après, il y a eu une seconde « fenêtre » de récolte fin mai-début juin (1.000-1.100°C). La majorité de la fauche a cependant dû attendre la dernière décade de juin et le manque de pluie et les grosses chaleurs ont pénalisé la repousse. La sécheresse s’est installée.
Bilan météo : ça démarrait fort !
Pour faire le bilan météorologique de l’année 2018, les données météo journalières reçues de Météo France ont été comparées aux moyennes mensuelles des fiches climatologiques issues des données de 1980 à 2010.
Janvier a été plus chaud de + 4°C par rapport aux moyennes de saison et les précipitations ont été supérieures à la moyenne de + 80 mm. Les 200°C de sommes de température sont arrivés très précocement dès le début de février.
Février a au contraire été plus froid que la moyenne (-2,7°C) et plus sec aussi (-16 mm de précipitations). Cela a été favorable à l’épandage d’engrais et d’effluents sur les parcelles.
En mars, les températures ont été normales mais de fortes précipitations ont marqué le mois. Les 300°C annonciateurs de la mise à l’herbe ont été atteints fin mars mais la forte pluviométrie (+64 mm par rapport à la normale), et le manque de portance ont retardé le lâcher des animaux.
Avril a reçu une pluviométrie normale, mais les températures ont été supérieures de presque 3°C aux moyennes. La fin du déprimage des prés de fauche est intervenue autour du 15 avril et les premières récoltes précoces fin avril.
Mai s’est caractérisé par des températures normales mais un manque de précipitations (-20 mm en moyenne). Les ensilages et enrubannages précoces ont pu se terminer, mais la succession d’orages a retardé le début des foins précoces.
En juin, le beau temps est revenu et les foins ont battu leur plein sur tout le département. Ils se sont faits dans de bonnes conditions.
La sécheresse s’installe durablement
Les mois suivants (juillet/août/septembre/octobre), la chaleur et la sécheresse se sont installées durablement. Les températures ont été supérieures aux moyennes de saisons et le département n’a reçu que très peu de précipitations. En cumulé sur ces quatre mois, ce sont -160 mm de pluviométrie qui manquent sur toute la partie Ouest du département au lieu de -30 mm pour le Chalonnais. La distribution de fourrages au pré a commencé fin juillet début août.
En novembre, les températures ont été supérieures de +1°C par rapport à la normale et la pluviométrie inférieure de -15 mm. Décembre aura été plus chaud de +2°C et les précipitations dans la moyenne.
Une très bonne herbe, mais difficile à gérer !
Au final, l’année aura été plus chaude de + 1,5°C par rapport aux données des fiches climatiques, et ce sont - 75 mm de précipitations annuelles qui manquent sur tout l’Ouest du département, synthétise Antoine Buteau.
En somme de températures, 2018 est une année très précoce mais avec de faibles opportunités pour réaliser des fauches précoces.
Les mesures de valeurs d’herbe au pâturage révèlent de très bonnes valeurs alimentaires en 2018, équivalent largement à un bon aliment du commerce. Mais la difficulté est de parvenir à la gérer ! Les analyses de fin avril/début mai sont un peu plus faibles que d’habitude.
Les animaux ont été lâchés assez tard du fait de la forte pluviométrie de cette période. Les hauteurs d’herbe ont dépassé les 15-16 cm sur certains lots.
Retour sur une année climatique contrastée pour l'herbe en Saône-et-Loire

2018 fut une année contrastée, résument Véronique Gilles et Antoine Buteau, animateurs du réseau Herbe à la Chambre d’agriculture. Le printemps a bien démarré. Le réseau des suivis de pousse d’herbe en Saône-et-Loire montre un pic habituel atteignant plus de 120 kg MS/j/ha. Là où le pâturage tournant est bien maîtrisé, il a donc été possible, dans de nombreuses places, de débrayer des paddocks pour faucher du fourrage. Sans cela, du gaspillage d’herbe s’est produit.
La mise à l’herbe a été retardée par des mois de mars et avril très pluvieux, alors que la pousse avait pourtant bien démarré. La mise à l’herbe s’est donc faite dans de l’herbe déjà haute dans certaines parcelles.
Un petit créneau pour récolter dans de bonnes conditions est apparu la première semaine de mai, ce qui a permis de récolter des fourrages de très bonne qualité (750-800°C) et d’assurer des repousses conséquentes. « Certains sont parvenus à récolter une seconde coupe extraordinaire », fait remarquer Véronique Gilles.
Après, il y a eu une seconde « fenêtre » de récolte fin mai-début juin (1.000-1.100°C). La majorité de la fauche a cependant dû attendre la dernière décade de juin et le manque de pluie et les grosses chaleurs ont pénalisé la repousse. La sécheresse s’est installée.
Bilan météo : ça démarrait fort !
Pour faire le bilan météorologique de l’année 2018, les données météo journalières reçues de Météo France ont été comparées aux moyennes mensuelles des fiches climatologiques issues des données de 1980 à 2010.
Janvier a été plus chaud de + 4°C par rapport aux moyennes de saison et les précipitations ont été supérieures à la moyenne de + 80 mm. Les 200°C de sommes de température sont arrivés très précocement dès le début de février.
Février a au contraire été plus froid que la moyenne (-2,7°C) et plus sec aussi (-16 mm de précipitations). Cela a été favorable à l’épandage d’engrais et d’effluents sur les parcelles.
En mars, les températures ont été normales mais de fortes précipitations ont marqué le mois. Les 300°C annonciateurs de la mise à l’herbe ont été atteints fin mars mais la forte pluviométrie (+64 mm par rapport à la normale), et le manque de portance ont retardé le lâcher des animaux.
Avril a reçu une pluviométrie normale, mais les températures ont été supérieures de presque 3°C aux moyennes. La fin du déprimage des prés de fauche est intervenue autour du 15 avril et les premières récoltes précoces fin avril.
Mai s’est caractérisé par des températures normales mais un manque de précipitations (-20 mm en moyenne). Les ensilages et enrubannages précoces ont pu se terminer, mais la succession d’orages a retardé le début des foins précoces.
En juin, le beau temps est revenu et les foins ont battu leur plein sur tout le département. Ils se sont faits dans de bonnes conditions.
La sécheresse s’installe durablement
Les mois suivants (juillet/août/septembre/octobre), la chaleur et la sécheresse se sont installées durablement. Les températures ont été supérieures aux moyennes de saisons et le département n’a reçu que très peu de précipitations. En cumulé sur ces quatre mois, ce sont -160 mm de pluviométrie qui manquent sur toute la partie Ouest du département au lieu de -30 mm pour le Chalonnais. La distribution de fourrages au pré a commencé fin juillet début août.
En novembre, les températures ont été supérieures de +1°C par rapport à la normale et la pluviométrie inférieure de -15 mm. Décembre aura été plus chaud de +2°C et les précipitations dans la moyenne.
Une très bonne herbe, mais difficile à gérer !
Au final, l’année aura été plus chaude de + 1,5°C par rapport aux données des fiches climatiques, et ce sont - 75 mm de précipitations annuelles qui manquent sur tout l’Ouest du département, synthétise Antoine Buteau.
En somme de températures, 2018 est une année très précoce mais avec de faibles opportunités pour réaliser des fauches précoces.
Les mesures de valeurs d’herbe au pâturage révèlent de très bonnes valeurs alimentaires en 2018, équivalent largement à un bon aliment du commerce. Mais la difficulté est de parvenir à la gérer ! Les analyses de fin avril/début mai sont un peu plus faibles que d’habitude.
Les animaux ont été lâchés assez tard du fait de la forte pluviométrie de cette période. Les hauteurs d’herbe ont dépassé les 15-16 cm sur certains lots.