Vignerons des Terres secrètes
« Retournement de pouvoir »
Vendredi 13 décembre, les Vignerons des Terres secrètes se réunissaient à
Prissé pour leur assemblée générale. La cave continue de mieux
valoriser ses vins, désormais en raison d’« un retournement du pouvoir »
dans les négociations commerciales. Vendant une partie de ses stocks,
la coopérative va devoir choisir ses clients historiques à
approvisionner. Avec des “petites” récoltes successives, les
coopérateurs font en plus face à des coûts de production en hausse.
Prissé pour leur assemblée générale. La cave continue de mieux
valoriser ses vins, désormais en raison d’« un retournement du pouvoir »
dans les négociations commerciales. Vendant une partie de ses stocks,
la coopérative va devoir choisir ses clients historiques à
approvisionner. Avec des “petites” récoltes successives, les
coopérateurs font en plus face à des coûts de production en hausse.
Durant l’exercice 2012-2013, les 344 coopérateurs adhérents ont exploité 752 ha de vignes en appellations blanches (46.368 hl ; 82 %) et 173 ha en rouges (6.912 hl ; 18 %). La commercialisation « importante » sur l’exercice avec 5.536.000 cols vendus a permis de bien maîtriser les coûts unitaires de production, tout comme le reste des charges d’ailleurs. « Ce bel exercice » clôture la valorisation définitive de la récolte 2011 et « rassure avec des progressions significatives » comme sur les mâcons villages ou les saint-vérans.
Le complément de prix dégagé sur l’exercice atteint 1.485.000€ et porte la valorisation globale de la récolte 2011 à 12.935.000 €. Quant à la récolte 2012, malgré une perte de l’ordre de 14 %, qui a forcément un impact sur les charges de vinification et de structure, elle dégage des valorisations provisoires supérieures à 2011 témoignant d’une évolution des prix de vente.
Le résultat dégagé sur l’exercice est également important avec 504.000 €. Sur proposition du conseil d’administration, 254.000 € seront affectés aux réserves et 250.000 € seront ristournés aux coopérateurs à hauteur de 276 €/ha et versés le 15 janvier 2014
« Déstockage significatif »
Jérome Leclercq du cabinet comptable de la Fogex résumait : « vos vins ont bénéficié d’un effet prix important » se traduisant par une hausse en valeur (+ 26,1% ; 24.384.000 € de CA) notamment avec « des produits mieux vendus aux magasins ». Néanmoins, les pertes de récolte ne sont pas compensées dans le chiffre d’affaires global. La « maîtrise » des charges a permis de « renforcer » la marge. Une stratégie de “montée en gamme” qui se ressent également dans le développement de l’embouteillage (magnums, quarts aviation, BIB…).
« Avec la forte croissance des ventes », un « déstockage significatif » s’est opéré ce qui a un impact significativement positif sur la trésorerie de la cave. Côté apporteurs, plus d’une trentaine de coopérateurs ont subi des pertes de récolte supérieures à 15 % plusieurs années de suite, creusant « des écarts » entre vignerons « jamais vus » selon le CER France 71.
Hausse du vrac « artificielle »
Le président des Terres secrètes, Michel Barraud – malgré la commercialisation valorisante pour la cave – ne cachait pas son inquiétude : « 2011 est notre dernière récolte pleine. Avec -14 % de récoltes en 2012 et -18 % en 2013, ces pertes deviennent structurelles. Notre vignoble vieillit et ne se renouvelle pas assez. Couplés à cela, l’Esca, les maladies cryptogamiques et la flavescence dorée, avec une météo capricieuse, entraîne une tension économique importante sur les exploitations. L’INAO vient d’accepter le système des VCI, gage de sécurité… à condition de faire ces volumes complémentaires », expliquait-il.
En quelques années, « nous sommes passés d’une surproduction à la pénurie » de vins. Résultat logique, les marchés se tendent. Pour autant, le président de la fédération des caves coopératives Bourgogne-Jura-Savoie appelait à la prudence. « La hausse du vrac est artificielle avec des stocks que chacun reconstruit ».
Accélérer la montée en gamme
Cela permettant pour l’heure aux Terres secrètes « d’accélérer la montée en gamme en faisant des choix ». L’Union de caves coopératives, Blason de Bourgogne « demeure ainsi un outil collectif efficace au service des stratégies individuelles de chaque cave ».
Le directeur des Terres secrètes, Xavier Migeot, indiquait que dans le monde, « on boit plus qu’on ne produit aujourd’hui. Ainsi le pouvoir de négociation est retourné pour quelques années ». Cette demande se concrétise par un record de ventes, 5,5 millions de cols, (18.3 millions € ; +24 %) avec même « 11 mois de hausses consécutives » pour les ventes.
« Choisir ses clients »
Gare toutefois aux taxes d’abord, mais surtout aux stocks « trop faibles » qui vont obliger la cave à « ralentir les sorties pour ne pas perdre des clients ou avoir des ruptures ». La coopérative va se payer le « luxe » de désormais « pouvoir choisir ses clients en fonction de leurs positionnement et image ».
Une opportunité stratégique historique : la part du vrac diminue à 24,7 % (18 % en enlevant les ventes au sein de Blason) du total. Repositionnée ainsi, la cave développe l’export qui grimpe à 36 % des débouchés (+ 30 %). Suivent ensuite les circuits de la grande distribution (20 % des vol. ; + 20 % en val.), le secteur traditionnel (9 %) et les magasins spécialisés (7 %).
Ne pas tuer les marchés par démesure
Le directeur faisait donc un zoom sur l’export avec une réduction voulue du marché britannique (33 % export contre 50 % auparavant) qui permet donc « diversifier » les pays. « Le repositionnement des pouilly-fuissé a permis d’aspirer vers le haut le reste de nos appellations ». La Belgique (2e) devient le premier marché en saint-véran pour la cave. Le Canada et l’Allemagne (4e ; +1.000 %) progressent. La Suède recule mais pour « privilégier la valeur au volume ». Une priorité qui correspond également au marché américain « en baisse » (100.000 bouteilles, 7e marché) devenant « clairement une priorité pour 2014 ».
La diversité des appellations et des gammes est une force. En revanche, la cave enregistre une baisse du crémant qui a « encore besoin de notoriété pour passer des hausses tarifaires importantes ». Ce qui faisait dire au directeur présentant le marché 2013 : « soyons tout de même vigilants à ne pas tuer tous nos marchés bouteilles par la démesure » des hausses.
Servir rapidement les marchés
Le complément de prix dégagé sur l’exercice atteint 1.485.000€ et porte la valorisation globale de la récolte 2011 à 12.935.000 €. Quant à la récolte 2012, malgré une perte de l’ordre de 14 %, qui a forcément un impact sur les charges de vinification et de structure, elle dégage des valorisations provisoires supérieures à 2011 témoignant d’une évolution des prix de vente.
Le résultat dégagé sur l’exercice est également important avec 504.000 €. Sur proposition du conseil d’administration, 254.000 € seront affectés aux réserves et 250.000 € seront ristournés aux coopérateurs à hauteur de 276 €/ha et versés le 15 janvier 2014
« Déstockage significatif »
Jérome Leclercq du cabinet comptable de la Fogex résumait : « vos vins ont bénéficié d’un effet prix important » se traduisant par une hausse en valeur (+ 26,1% ; 24.384.000 € de CA) notamment avec « des produits mieux vendus aux magasins ». Néanmoins, les pertes de récolte ne sont pas compensées dans le chiffre d’affaires global. La « maîtrise » des charges a permis de « renforcer » la marge. Une stratégie de “montée en gamme” qui se ressent également dans le développement de l’embouteillage (magnums, quarts aviation, BIB…).
« Avec la forte croissance des ventes », un « déstockage significatif » s’est opéré ce qui a un impact significativement positif sur la trésorerie de la cave. Côté apporteurs, plus d’une trentaine de coopérateurs ont subi des pertes de récolte supérieures à 15 % plusieurs années de suite, creusant « des écarts » entre vignerons « jamais vus » selon le CER France 71.
Hausse du vrac « artificielle »
Le président des Terres secrètes, Michel Barraud – malgré la commercialisation valorisante pour la cave – ne cachait pas son inquiétude : « 2011 est notre dernière récolte pleine. Avec -14 % de récoltes en 2012 et -18 % en 2013, ces pertes deviennent structurelles. Notre vignoble vieillit et ne se renouvelle pas assez. Couplés à cela, l’Esca, les maladies cryptogamiques et la flavescence dorée, avec une météo capricieuse, entraîne une tension économique importante sur les exploitations. L’INAO vient d’accepter le système des VCI, gage de sécurité… à condition de faire ces volumes complémentaires », expliquait-il.
En quelques années, « nous sommes passés d’une surproduction à la pénurie » de vins. Résultat logique, les marchés se tendent. Pour autant, le président de la fédération des caves coopératives Bourgogne-Jura-Savoie appelait à la prudence. « La hausse du vrac est artificielle avec des stocks que chacun reconstruit ».
Accélérer la montée en gamme
Cela permettant pour l’heure aux Terres secrètes « d’accélérer la montée en gamme en faisant des choix ». L’Union de caves coopératives, Blason de Bourgogne « demeure ainsi un outil collectif efficace au service des stratégies individuelles de chaque cave ».
Le directeur des Terres secrètes, Xavier Migeot, indiquait que dans le monde, « on boit plus qu’on ne produit aujourd’hui. Ainsi le pouvoir de négociation est retourné pour quelques années ». Cette demande se concrétise par un record de ventes, 5,5 millions de cols, (18.3 millions € ; +24 %) avec même « 11 mois de hausses consécutives » pour les ventes.
« Choisir ses clients »
Gare toutefois aux taxes d’abord, mais surtout aux stocks « trop faibles » qui vont obliger la cave à « ralentir les sorties pour ne pas perdre des clients ou avoir des ruptures ». La coopérative va se payer le « luxe » de désormais « pouvoir choisir ses clients en fonction de leurs positionnement et image ».
Une opportunité stratégique historique : la part du vrac diminue à 24,7 % (18 % en enlevant les ventes au sein de Blason) du total. Repositionnée ainsi, la cave développe l’export qui grimpe à 36 % des débouchés (+ 30 %). Suivent ensuite les circuits de la grande distribution (20 % des vol. ; + 20 % en val.), le secteur traditionnel (9 %) et les magasins spécialisés (7 %).
Ne pas tuer les marchés par démesure
Le directeur faisait donc un zoom sur l’export avec une réduction voulue du marché britannique (33 % export contre 50 % auparavant) qui permet donc « diversifier » les pays. « Le repositionnement des pouilly-fuissé a permis d’aspirer vers le haut le reste de nos appellations ». La Belgique (2e) devient le premier marché en saint-véran pour la cave. Le Canada et l’Allemagne (4e ; +1.000 %) progressent. La Suède recule mais pour « privilégier la valeur au volume ». Une priorité qui correspond également au marché américain « en baisse » (100.000 bouteilles, 7e marché) devenant « clairement une priorité pour 2014 ».
La diversité des appellations et des gammes est une force. En revanche, la cave enregistre une baisse du crémant qui a « encore besoin de notoriété pour passer des hausses tarifaires importantes ». Ce qui faisait dire au directeur présentant le marché 2013 : « soyons tout de même vigilants à ne pas tuer tous nos marchés bouteilles par la démesure » des hausses.
Servir rapidement les marchés
Olivier Dufossé faisait un bilan sur les investissements visant simplement un « maintien et l’entretien de l’outil pour ne pas avoir un outil vieillissant » en ces années difficiles pour les coopérateurs. Deux groupes froids seront installés, notamment à Verzé, « pour bien maîtriser les températures sur les fins de volumes notamment ». La coopérative prévoit de s’équiper d’un DEOS nano-oxygénation « pour mettre en marché nos vins plus rapidement en les faisant évoluer de façon maîtrisée ».