Accès au contenu
Volailles de Bresse

Rien n’est encore tranché pour les Volailles de Bresse !

Le 6 avril à Varennes-Saint-Sauveur, le Comité interprofessionnel de la Volaille de Bresse (CIVB) et le Syndicat de défense et de promotion de la Dinde de Bresse (SDPDB) tenaient leur assemblée générale. Le dossier de la « découpe » (ou non) des volailles de Bresse a été débattu. Le problème reste entier.

Par Publié par Cédric Michelin
Rien n’est encore tranché pour les Volailles de Bresse !

La centaine d'acteurs présents le 6 avril à Varennes-Saint-Sauveur à l'assemblée générale du Comité interprofessionnel de la Volaille de Bresse (CIVB) et du Syndicat de défense et de promotion de la Dinde de Bresse (SDPDB) faisait plaisir à voir. Revenant sur l’exercice 2017, le bilan était pourtant trompeur. Une certaine tension dans la salle communale était palpable. Avec 938.510 mises en production (MEP) en 2017, la baisse est « légère » (-0,13 %) comparativement à 2016 et ses 939.750 MEP. « L’inquiétude » actuelle provient plutôt des chiffres de 2018 qui dévisseraient à 908.695 MEP (-3,18 %) selon les prévisions de l'interprofession. Les ventes étant en recul sur les marchés. « Nous avons un gros souci de commercialisation » en perspective, notait Marie-Paule Meunier qui plaidait pour davantage de promotion et de communication afin d’encourager les ventes. Une tendance pesante pour tous les acteurs de la filière, en premier lieu pour le Centre de sélection de Béchanne…

Des déclassés en hausse

Mais auparavant, deux sujets revenaient sur la table des débats : le nombre de déclassés et la possibilité de vendre des morceaux AOP après découpe. Sur le premier point, le taux de déclassés est monté à 12,3 % en 2017, contre 11,71 % en 2016. Un groupe de travail au CIVB s’est constitué pour réfléchir à abaisser ce taux. Après plusieurs visites et audits chez des abatteurs et éleveurs, un « point positif » ressort : « le tri important des volailles à la mise en épinettes et en sortie d’épinette », ce que pratique les éleveurs ayant moins de 5 % de déclassés. Une « solution » en demi-teinte donc…

Côté technique pure, les essais de l’Itavi pour voir l’effet d’une litière en miette de paille ne semblent pas concluants. En 2018, un travail sur la mise ne place de perchoirs ou de caillebotis plats sur pied va se mettre en place.

Augmenter les installations

Plus que jamais, la filière entend relever le défi générationnel en renouvelant ses éleveurs partant en retraite et en installant des jeunes motivés et formés. Pour cela, de nombreuses actions ont été réalisées ces cinq dernières années, avec notamment des référentiels technico-économiques avec les chambres d’Agriculture pour aider les candidats à mieux chiffrer leurs projets d'installation. D’ailleurs, la charte de partenariat - signée pour la première fois en 2009 - a été renouvelée et réactualisée en 2017 avec 39 partenaires signataires, y compris avec le Syndicat de la Dinde de Bresse. En 2017, quatre personnes ont suivi la formation "Futur éleveur" et deux participants se sont effectivement installés. En 2018, douze personnes sont inscrites… pour de nombreux projets en vente directe. Au final, en 2017, sept éleveurs se sont installés pour un total de 25.300 volailles. En 2018, ils devraient être huit pour environ 57.000 volailles supplémentaires "en rythme de croisière", expliquait Valérie Fernoux, en charge de ce dossier.

Le CIVB a également lancé un site web, réservés aux opérateurs, pour retrouver de nombreux documents utiles (cahier des charges, fiche ICA, fiches techniques…).

268.475 MEP en suspens

Reste que le temps presse puisque les 55 éleveurs âgés de plus de 55 ans représentent quelque 268.475 MEP, soit 28,6 % de la production. L’interprofession a dénombré neuf arrêts à venir (10.700 volailles ; 4,6 % du total), sans trop de gravité comparativement aux 27 éleveurs sans succession (11.245 volailles ; 41,4 %). Heureusement, 19 éleveurs ont une succession, rassurant pour les 146.530 volailles (54 %  du total).

Et qui dit avenir de la volaille de Bresse AOP dit évolution ou non du cahier des charges. Un nouveau point a été fait sur le dossier "Nouvelles présentations", comprendre le dossier "Découpe". Après un vote sans majorité nette au sein de l’interprofession, l’INAO n’a pas souhaité présenter cette démarche de modification mineure du cahier des charges devant le Comité national de l’INAO, ni en janvier, ni en mars 2018.

Partie en urgence, la sous-préfète de Louhans a laissé le soin aux élus de conclure. L’ancien président de la chambre d’Agriculture de l’Ain, Gilbert Limandas, invitait les « conservateurs » de la vente de volaille AOP en entier « à aller dans le sens de l’histoire de la consommation des familles évoluant vers le plus facile possible à cuisiner ». Représentant la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire, Louis Accary allait dans le même sens en insistant sur l’urgence d’« aller vite avec l’INAO, ce qui est un contresens », rappelant au passage le travail sur la simplification des parcours techniques conduit avec succès par le passé. « La découpe est le seul marché national qui continue à progresser », constate-t-il, pragmatique. Une seule obligation et certitude : « la volaille de Bresse doit rester au Top ».

Rien n’est encore tranché pour les Volailles de Bresse !

Rien n’est encore tranché pour les Volailles de Bresse !

La centaine d'acteurs présents le 6 avril à Varennes-Saint-Sauveur à l'assemblée générale du Comité interprofessionnel de la Volaille de Bresse (CIVB) et du Syndicat de défense et de promotion de la Dinde de Bresse (SDPDB) faisait plaisir à voir. Revenant sur l’exercice 2017, le bilan était pourtant trompeur. Une certaine tension dans la salle communale était palpable. Avec 938.510 mises en production (MEP) en 2017, la baisse est « légère » (-0,13 %) comparativement à 2016 et ses 939.750 MEP. « L’inquiétude » actuelle provient plutôt des chiffres de 2018 qui dévisseraient à 908.695 MEP (-3,18 %) selon les prévisions de l'interprofession. Les ventes étant en recul sur les marchés. « Nous avons un gros souci de commercialisation » en perspective, notait Marie-Paule Meunier qui plaidait pour davantage de promotion et de communication afin d’encourager les ventes. Une tendance pesante pour tous les acteurs de la filière, en premier lieu pour le Centre de sélection de Béchanne…

Des déclassés en hausse

Mais auparavant, deux sujets revenaient sur la table des débats : le nombre de déclassés et la possibilité de vendre des morceaux AOP après découpe. Sur le premier point, le taux de déclassés est monté à 12,3 % en 2017, contre 11,71 % en 2016. Un groupe de travail au CIVB s’est constitué pour réfléchir à abaisser ce taux. Après plusieurs visites et audits chez des abatteurs et éleveurs, un « point positif » ressort : « le tri important des volailles à la mise en épinettes et en sortie d’épinette », ce que pratique les éleveurs ayant moins de 5 % de déclassés. Une « solution » en demi-teinte donc…

Côté technique pure, les essais de l’Itavi pour voir l’effet d’une litière en miette de paille ne semblent pas concluants. En 2018, un travail sur la mise ne place de perchoirs ou de caillebotis plats sur pied va se mettre en place.

Augmenter les installations

Plus que jamais, la filière entend relever le défi générationnel en renouvelant ses éleveurs partant en retraite et en installant des jeunes motivés et formés. Pour cela, de nombreuses actions ont été réalisées ces cinq dernières années, avec notamment des référentiels technico-économiques avec les chambres d’Agriculture pour aider les candidats à mieux chiffrer leurs projets d'installation. D’ailleurs, la charte de partenariat - signée pour la première fois en 2009 - a été renouvelée et réactualisée en 2017 avec 39 partenaires signataires, y compris avec le Syndicat de la Dinde de Bresse. En 2017, quatre personnes ont suivi la formation "Futur éleveur" et deux participants se sont effectivement installés. En 2018, douze personnes sont inscrites… pour de nombreux projets en vente directe. Au final, en 2017, sept éleveurs se sont installés pour un total de 25.300 volailles. En 2018, ils devraient être huit pour environ 57.000 volailles supplémentaires "en rythme de croisière", expliquait Valérie Fernoux, en charge de ce dossier.

Le CIVB a également lancé un site web, réservés aux opérateurs, pour retrouver de nombreux documents utiles (cahier des charges, fiche ICA, fiches techniques…).

268.475 MEP en suspens

Reste que le temps presse puisque les 55 éleveurs âgés de plus de 55 ans représentent quelque 268.475 MEP, soit 28,6 % de la production. L’interprofession a dénombré neuf arrêts à venir (10.700 volailles ; 4,6 % du total), sans trop de gravité comparativement aux 27 éleveurs sans succession (11.245 volailles ; 41,4 %). Heureusement, 19 éleveurs ont une succession, rassurant pour les 146.530 volailles (54 %  du total).

Et qui dit avenir de la volaille de Bresse AOP dit évolution ou non du cahier des charges. Un nouveau point a été fait sur le dossier "Nouvelles présentations", comprendre le dossier "Découpe". Après un vote sans majorité nette au sein de l’interprofession, l’INAO n’a pas souhaité présenter cette démarche de modification mineure du cahier des charges devant le Comité national de l’INAO, ni en janvier, ni en mars 2018.

Partie en urgence, la sous-préfète de Louhans a laissé le soin aux élus de conclure. L’ancien président de la chambre d’Agriculture de l’Ain, Gilbert Limandas, invitait les « conservateurs » de la vente de volaille AOP en entier « à aller dans le sens de l’histoire de la consommation des familles évoluant vers le plus facile possible à cuisiner ». Représentant la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire, Louis Accary allait dans le même sens en insistant sur l’urgence d’« aller vite avec l’INAO, ce qui est un contresens », rappelant au passage le travail sur la simplification des parcours techniques conduit avec succès par le passé. « La découpe est le seul marché national qui continue à progresser », constate-t-il, pragmatique. Une seule obligation et certitude : « la volaille de Bresse doit rester au Top ».

Images