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Ruralité Interview de Luc Smessaert – Campagnon : « Un outil numérique pour recréer du lien en milieu rural »

Créée à l’initiative, entre autres, de la FNSEA dans le cadre d’OpenAgrifood, la plateforme d’échanges de services en milieu rural, « Campagnon » est lancée le 1er octobre dans deux zones tests. Son objectif : recréer du lien dans les campagnes, tout en palliant les difficultés d’accès aux services en milieu rural. Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA et porteur du projet, nous parle de cette initiative.

Par Publié par Cédric Michelin
Ruralité  Interview de Luc Smessaert – Campagnon : « Un outil numérique pour recréer du lien en milieu rural »

Pourquoi avoir lancé ce projet « Campagnon », qui se veut un « blablacar des services à la campagne » ? 

Luc Smessaert : Nous sommes partis du constat qu’à la campagne, aujourd’hui, les gens sont éloignés de tous les services, ils subissent les zones blanches, des vols de plus en plus fréquents, l’accès à la culture est limité… Nous avons voulu recréer du lien. Même en zone rurale, on ne connait plus forcément son voisin, on a un mode de vie de plus en plus urbain. L’idée d’une plateforme d’échanges de services est donc née de ce constat, lors d’un forum de discussion d’Open Agrifood (ndlr : forum de réflexion et d’échange organisé tous les ans à Orléans), en 2016. Grâce à l’implication de la FNSEA et du département du Loiret, nous avons travaillé pendant un an sur un pilote avec deux territoires, la Picardie Verte, et les portes de Sologne. Pour un acteur important du monde rural tel que la FNSEA, il est important de s’investir pour la vie de nos territoires. Les agriculteurs sont, avec les artisans, l’activité économique la plus présente dans les campagnes. Pour nos conjoints, pour nos enfants, pour les salariés qui travaillent dans les entreprises agricoles et alimentaires, nous voulons améliorer le « bien vivre » en milieu rural, d’où la création de cet outil numérique, moderne, au service de l’humain et de la création de lien à une époque où l’on parle beaucoup trop souvent d’individualisme et de repli sur soi. 

Concrètement, à quoi sert Campagnon ? 

L. S. : Concrètement, la plateforme numérique Campagnon met en relation des offreurs et des demandeurs de services sur différentes thématiques : maison, transport, petite enfance, services à la personne… Il peut s’agir de garde d’enfant, de réceptionner un colis pour un voisin, de tondre la pelouse… Les services se rendent de particulier à particulier, ou de particulier à professionnel, sous forme d’échange ou de prestations payantes. Pour le règlement, nous incitons à l’utilisation des chèques emploi service (Cesu). Le service étant porté par une communauté de communes, cela permet également de recréer du lien avec les secrétaires de mairies, qui pourront faciliter les mises en relation là où le réseau Internet n’est pas assez performant, ou pour les personnes qui n’y ont pas accès. Sur mon territoire, la Picardie verte, qui est l’une des deux zones tests, nous avons envoyé en juillet 15.000 questionnaires pour recenser les talents et les attentes des habitants, tout en annonçant l’ouverture prochaine du site. Les premiers retours sont très bons, beaucoup de gens appellent pour en savoir plus. Nous avons déjà répertorié 300 pourvoyeurs de services, soit quatre à cinq personnes par commune.   

Le lancement a lieu le 1er octobre sur les deux zones pilotes. Quels sont les objectifs ? 

L.S. : Les offreurs et les demandeurs vont pouvoir s’inscrire sur la plateforme, après validation par un comité de pilotage. Nous voulons aussi mettre en avant certaines associations, comme celles qui ont pour objectif la réinsertion par l’emploi. Les trois premières années, le financement est assuré, pour les deux zones test, par un fonds de dotation OpenAgrifood. A terme, si une dizaine de territoires y participe, le coût sera de 14.000 € par zone pour assurer la maintenance technique de la plateforme, un coût pris en charge par la communauté de commune qui l’offre aux habitants et aux prestataires de service. L’objectif est de déployer cet outil partout en France dans les années 2020.

Ruralité Interview de Luc Smessaert – Campagnon : « Un outil numérique pour recréer du lien en milieu rural »

Ruralité  Interview de Luc Smessaert – Campagnon : « Un outil numérique pour recréer du lien en milieu rural »

Pourquoi avoir lancé ce projet « Campagnon », qui se veut un « blablacar des services à la campagne » ? 

Luc Smessaert : Nous sommes partis du constat qu’à la campagne, aujourd’hui, les gens sont éloignés de tous les services, ils subissent les zones blanches, des vols de plus en plus fréquents, l’accès à la culture est limité… Nous avons voulu recréer du lien. Même en zone rurale, on ne connait plus forcément son voisin, on a un mode de vie de plus en plus urbain. L’idée d’une plateforme d’échanges de services est donc née de ce constat, lors d’un forum de discussion d’Open Agrifood (ndlr : forum de réflexion et d’échange organisé tous les ans à Orléans), en 2016. Grâce à l’implication de la FNSEA et du département du Loiret, nous avons travaillé pendant un an sur un pilote avec deux territoires, la Picardie Verte, et les portes de Sologne. Pour un acteur important du monde rural tel que la FNSEA, il est important de s’investir pour la vie de nos territoires. Les agriculteurs sont, avec les artisans, l’activité économique la plus présente dans les campagnes. Pour nos conjoints, pour nos enfants, pour les salariés qui travaillent dans les entreprises agricoles et alimentaires, nous voulons améliorer le « bien vivre » en milieu rural, d’où la création de cet outil numérique, moderne, au service de l’humain et de la création de lien à une époque où l’on parle beaucoup trop souvent d’individualisme et de repli sur soi. 

Concrètement, à quoi sert Campagnon ? 

L. S. : Concrètement, la plateforme numérique Campagnon met en relation des offreurs et des demandeurs de services sur différentes thématiques : maison, transport, petite enfance, services à la personne… Il peut s’agir de garde d’enfant, de réceptionner un colis pour un voisin, de tondre la pelouse… Les services se rendent de particulier à particulier, ou de particulier à professionnel, sous forme d’échange ou de prestations payantes. Pour le règlement, nous incitons à l’utilisation des chèques emploi service (Cesu). Le service étant porté par une communauté de communes, cela permet également de recréer du lien avec les secrétaires de mairies, qui pourront faciliter les mises en relation là où le réseau Internet n’est pas assez performant, ou pour les personnes qui n’y ont pas accès. Sur mon territoire, la Picardie verte, qui est l’une des deux zones tests, nous avons envoyé en juillet 15.000 questionnaires pour recenser les talents et les attentes des habitants, tout en annonçant l’ouverture prochaine du site. Les premiers retours sont très bons, beaucoup de gens appellent pour en savoir plus. Nous avons déjà répertorié 300 pourvoyeurs de services, soit quatre à cinq personnes par commune.   

Le lancement a lieu le 1er octobre sur les deux zones pilotes. Quels sont les objectifs ? 

L.S. : Les offreurs et les demandeurs vont pouvoir s’inscrire sur la plateforme, après validation par un comité de pilotage. Nous voulons aussi mettre en avant certaines associations, comme celles qui ont pour objectif la réinsertion par l’emploi. Les trois premières années, le financement est assuré, pour les deux zones test, par un fonds de dotation OpenAgrifood. A terme, si une dizaine de territoires y participe, le coût sera de 14.000 € par zone pour assurer la maintenance technique de la plateforme, un coût pris en charge par la communauté de commune qui l’offre aux habitants et aux prestataires de service. L’objectif est de déployer cet outil partout en France dans les années 2020.