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Exportations de vins et spiritueux

S’il n’y avait pas la guerre des prix, tout irait bien dans les spiritueux

La Fédération française des spiritueux regrette une accélération des promotions en grande distribution. Le marché intérieur est toutefois stable, soutenu par une tendance à la “prémiumisation”.

Par Publié par Cédric Michelin
S’il n’y avait pas la guerre des prix, tout irait bien dans les spiritueux

La filière française des spiritueux se porte bien. Le marché intérieur est stable, à 279 millions de litres en grande distribution, porté par une tendance à la montée en gamme, et le chiffre d’affaires à l’exportation a dépassé pour la première fois les 4 milliards d’euros à l’export, à 4,2 milliards, a indiqué Michel Gayraud, président de la Fédération française des spiritueux (FFS), le 3 juillet.

Mais « tout irait bien s’il n’y avait pas la guerre des prix », a-t-il commenté. En effet, 23 % des ventes de spiritueux produits en France et écoulés en grande distribution sont réalisées sous promotions, soit 2 points de plus qu’il y a deux ans. « On assiste à une réelle accélération de cette tendance à commercialiser les spiritueux dans le cadre des promotions », s’est inquiété Michel Gayraud. « Nous ne souhaitons pas que les spiritueux deviennent des produits d’appel », a-t-il alerté. Cette situation « est défavorable au développement de nos entreprises ».

La recherche du prix bas n’est pourtant pas la préoccupation principale du consommateur moyen. La tendance à la “prémiumisation” du marché intérieur est flagrante, poussée par la mise au point de produits plus sophistiqués. « Le consommateur français a un comportement “gustatif”, il apprécie, déguste et cherche à connaître », a indiqué Michel Gayraud. Il est vrai qu’il est encouragé à cette démarche de curiosité parce que le secteur innove sans cesse à partir de produits locaux, ce qui intéresse les consommateurs, a ajouté le président des fabricants. Ce dernier a cité l’exemple d’une entreprise alsacienne qui produit liqueurs et eaux-de-vie très spécifiques, « et qui s’en sort très bien ».

La filière française des spiritueux a la particularité d’être proche de son approvisionnement agricole, avec plus de 2 millions de tonnes de matières premières utilisées, dont 80 % en France, soit 700 M€ achetés aux agriculteurs français, a évalué le cabinet Utopie. Ces matières premières sont principalement du raisin, mais aussi d’autres fruits (pommes, poires, cassis, cerises), de la canne à sucre, des céréales et des plantes aromatiques.