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Maranges

Sa diversité à peine effleurée

Mercredi 27 juin à Dezize-les-Maranges, l’ODG Maranges a dévoilé les
premiers résultats de l’étude géologique qui aidera tous les
viticulteurs de l’appellation à mieux comprendre et expliquer leurs
terroirs et leurs vins. « Maranges a une diversité de sous-sols qu’on ne retrouve nulle part ailleurs dans les Hautes Côtes ». Un beau compliment qui s’applique également au nouveau site web qui met à l’honneur les vignerons et les paysages… en 3D.
Par Publié par Cédric Michelin
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La géologie est une science qui laisse souvent de marbre. Mais avec une fraicheur verbale rafraichissante par 35°C, la géologue de Dijon, Françoise Vannier-Petit réussissait à captiver son auditoire pour le transporter en des temps immémoriaux, voire à l’époque glaciaire du permafrost. Vignerons, amateurs de vins et journalistes se prenaient à remplacer mentalement les vignes les entourant par des mers retirées, des climats tropicaux, des effondrements de bassins et des sédimentations de mollusques disparus, présents maintenant sous forme de fossiles nourrissant désormais les vignes.

Il se dit n'importe quoi !



« Trop souvent, on entend n’importe quoi en géologie. La Bourgogne est loin de se résumer à des sols argilo-calcaire », s’emportait-elle un peu, rappelant ainsi ce qui l'a poussée à redevenir géologue du côté de Dijon. Voulant « sensibiliser » le plus grand nombre d’entre nous « aux formes et à l’observation des paysages », celle qui a parcouru de fond en comble les Côtes de Beaune et de Nuits se montrait pédagogue. Une prouesse qu’elle refera à l’attention des viticulteurs lors de deux demi-journées à la sortie des vendanges.

D’une complexité dépassant les Hautes Côtes



Jusqu’au « bout du monde », la Côte de Nuits et de Beaune connaît des changements. En partant de Dijon, la Côte n’est pas totalement rectiligne mais presque jusqu’à Nuits où elle change alors d’orientation. Ce phénomène se reproduit à Santenay et une fois encore, à l’approche de Chagny. Enfin, à nouveau vers la vallée de la Dheune et de la Cozanne. « Cette grande vallée transversale –orientée Sud-Ouest– de la Dheune a des conséquences » sur les climats des 180 ha que compte l’appellation au total, ainsi que sur les sept premiers crus (80 ha).

Énorme complexité des sous-sols



« Les Maranges sont un concentré de l’énorme complexité des temps géologiques et de cette diversité découle une variabilité de la nature des sous-sols qu’on ne retrouve nulle part ailleurs en Hautes Côtes », résumait Françoise Vannier-Petit, géologue à l’Université de Dijon qui a parcouru les cinq villages de l’appellation. Plutôt que de retenir tous les « noms barbares des strates finissant en -iens », la géologue parlait des faciès soit l’aspect de la roche. « C’est ça qui est important pour la vigne ». Les viticulteurs comparaient les cartes avec le classement des appellations. Ils visualisaient les affleurements notamment « là où la charrue racle ». Françoise Vannier-Petit poursuit encore actuellement ses recherches de données pour peaufiner la carte "géol".

Des sous-sols aux vins



Avec l’aide d’un journaliste de la RVF, les viticulteurs ont déjà débuté les dégustations de vins des sept premiers crus pour tenter de « synthétiser  » ce qui « caractérise les Maranges » et leurs terroirs distincts, expliquait Pascal Chevrot, le président de l'ODG. Une démarche qui est identique à celle entreprise par les ODG de Mercurey, de Saint-Véran et des Pouilly (Fuissé, Loché, Vinzelles). Le Beaujolais n'est pas en reste (Moulin-à-Vent, Fleurie...). Le président invitait ensuite tous les curieux à découvrir le tout nouveau site web de l’ODG (www.maranges.net). Sa beauté et ses fonctionnalités poussées –en terme de photo notamment– propulsent l’appellation dans le monde numérique.

Vignerons en relief



Une belle vitrine qui a une touche originale avec une présentation en 3D des vignes et vignerons intéressés. Munis de lunettes adéquates, les raisins étaient prêts à être récoltés à l’écran, qui lui se transformait en véritable fenêtre en relief.
Pour terminer cette journée en beauté, le viticulteur de Cheilly-les-Maranges n’avait pas à trop à insister auprès des convives pour passer à la dégustation, à l’ombre de la splendide battisse du Domaine Sorine.


L'engouement des terroirs se confirme







En mai 1989, lors du baptême de l’appellation, Charles Quittanson (grand spécialiste à cette époque des AOC bourguignonnes) avait déclaré : « Maranges, un terroir du nord des Côtes de Nuits, égaré en Côte de Beaune ». Cette étude visait à vérifier cette affirmation et, plus généralement, à approfondir la connaissance de chaque climat pour mieux respecter leurs singularités. Cette nouvelle initiative confirme l'engouement des vignerons bourguignons pour une meilleure connaissance de leurs terroirs.





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