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Sarah Dancy Blackburn

Sarah Dancy Blackburn une américaine au cœur du vignoble mâconnais

C’est avec modestie et curiosité que Sarah Dancy Blackburn s’est immergée dans le vignoble mâconnais afin de réaliser une thèse relative au changement climatique. Le tout grace au soutien du Rotary club de Mâcon.

Sarah Dancy Blackburn une américaine au cœur du vignoble mâconnais

Provenant de la commune de Cashiers, dans l’état de Caroline du Nord, Sarah Dancy Blackburn est actuellement en quatrième année à l’université de Wake Forest University, située dans la ville de Winston-Salem (Caroline du Nord). Une étudiante qui a choisi de se spécialiser en études de français et plus particulièrement dans le commerce français, la politique et les affaires internationales.

Immersion en Bourgogne

« L’année dernière, j’ai participé à un programme à l’Université de Bourgogne à Dijon pendant cinq mois. Dans notre cours d’histoire, il fallait réaliser un projet sur l’histoire et plus précisément sur un aspect de la tradition. Intéressée par le vin, j’ai choisi de me plonger dans son histoire. C’était là où j’ai notamment découvert les problèmes de phylloxera et les vins faux qui ont influencé la création des lois d’appellations d'origine. J’ai déniché plusieurs articles qui expliquaient ces problèmes ainsi que les problématiques liées au changement climatique. En rentrant aux Etats-Unis, je savais que je voulais creuser ces sujets et revenir en France pendant l’été ». Après avoir été acceptée par le « Richter Scholarship program » à Wake Forest, Sarah Dancy Blackburn a soigneusement préparé son retour dans l’hexagone. « Mon projet de recherche avait pour titre « Les effets du changement climatique sur la viticulture en Bourgogne ». Le but était de réaliser des entretiens et d’en apprendre plus sur la viticulture et l’impact du changement climatique ». Elle choisit alors de venir dans le Mâconnais pour préparer sa thèse, région qu’elle avait déjà fréquenté en 2015.

Vers plus de souplesse dans les appellations ?

« Au début, j’étais inquiète parce que je ne savais pas si les viticulteurs parlaient des changements climatiques. J’ai eu peur de me trouver devant des viticulteurs qui allaient me dire qu’ils n’en savaient rien et que tout allait bien. Mais ce ne fut pas le cas. J’ai été vraiment surprise de constater, lors mes entretiens, que tous avaient eu des problèmes avec la gelée de printemps et la brûlure des raisins avant les vendanges. Ce qui fait perdre aux viticulteurs une bonne partie de leurs récoltes. Ces échanges m’ont permis d’apprendre énormément de chose. Beaucoup de monde dans la viticulture comprend qu’il existe le changement climatique. Néanmoins, l’une des problématiques vient du fait que la Bourgogne est en monocépage. L’INAO ne permet pas certains changements. La tradition et la notion de terroir semblent plus fortes que l’innovation. Il faudrait sans doute davantage de recherches pour anticiper les conséquences liées au changement climatique. Peut-être réaliser des expériences avec de nouveaux cépages. Aux États-Unis, les cépages ne sont pas associés à l’état (la région). Donc, si quelque chose de négatif se passe, les viticulteurs peuvent basculer sur un cépage diffèrent ou acheter leurs raisins venant d’ailleurs. Je ne veux pas dire que c’est forcément mieux mais cela évite certains problèmes liés aux contraintes des lois d’appellation ».