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GDS de Saône-et-Loire

Sauvegarder l’essentiel

En cette fin 2013, c’est une actualité chargée à laquelle doit faire face le GDS 71. La tuberculose inquiète, l’IBR presse, une prophylaxie BVD est à l’étude et d’autres maladies menacent… Et avec tout cela, il faut accomplir une régionalisation imposée par le haut, sans garantie de préserver l’ancrage territorial qui a fait la réussite des groupements sanitaires…
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Le 26 novembre dernier se tenait à Blanzy l’assemblée générale du Groupement de défense sanitaire de Saône-et-Loire, le GDS 71. C’était la première sous la présidence de Frédéric Brochot, lequel a succédé l’hiver dernier à Jean-Paul Dufour. Une prise de fonction qui intervient au moment même où le GDS affronte une actualité plus que chargée, que ce soit sur le front des maladies ou en matière réglementaire.
Cette année encore, l’actualité sanitaire aura été dense et « assez compliquée », faisait état le directeur du GDS, Vincent Robergeot. En premier lieu, la tuberculose qui suscite de plus en plus d’inquiétudes. La carte du pays révèle « une dynamique de contamination forte. Aujourd’hui, la question du statut de la France est remise en cause par l’épidémiologie en nombre de foyers », avertissait le directeur. La donnée la plus préoccupante est l'impact de la faune sauvage. « Plus de dix départements ont mis en évidence de la faune sauvage infectée », indiquait Frédéric Brochot. « Il est impossible de gérer la "tub" dans la faune sauvage ! », prévenait Vincent Robergeot. Si à l’échelle de la Saône-et-Loire, les chasseurs - à travers leur fédération - se préoccupent de la question, dans d’autres secteurs, les intérêts économiques liés à des pratiques de chasse commerciales l’emporteraient largement sur le sort des éleveurs. C’est en tout cas le message que tenait à faire passer Frédéric Brochot en appelant chacun à prendre ses responsabilités.
Lors d’un congrès sur le sujet organisé à Bruxelles fin septembre, il a été décidé de réécrire toute la réglementation sur la gestion de la tuberculose, laquelle date de 1964. Certains pays se demandent déjà s’il ne faut pas « se préparer à vivre avec », rapportait Vincent Robergeot.

En finir avec l’IBR


L’autre gros morceau du sanitaire en Saône-et-Loire est l’IBR. « Il faut mettre un point final à cette prophylaxie », annonçait d’emblée le directeur. Le département va devoir mettre « un gros coup d’accélérateur » sur le sujet. Objectif : 85 % de cheptels qualifiés en 2016. Pour l’heure, avec 65 % de cheptels qualifiés, le département fait mieux que la moyenne nationale. « Un millier de cheptels pourraient se qualifier rapidement », selon Vincent Robergeot. On approche du but… Malheureusement, la saison passée, le nombre de nouveaux cas positifs a fait un bon (1.800 contre 1.300 l’année précédente). Une recrudescence qui touche plutôt l’extrême sud du département avec notamment la contamination soudaine de 900 bovins dans 40 élevages de deux communes brionnaises.

L’affaire de tous


Dernier épisode en date, la détection de huit cas d’IBR sur le concours national charolais à Magny-Cours (58) fin août. L’affaire a même fait perdre au Sommet de l’élevage son statut indemne d’IBR. Au final, l’origine exacte de cette contamination demeure inexpliquée. Pour le GDS, la leçon à tirer est le caractère indispensable des prises de sang avant tout rassemblement d’animaux. Or, il existe encore quelques rassemblements qui se font sans contrôle préalable, déplorait Vincent Robergeot. Le GDS 71 ne manquera pas de faire pression sur les organisateurs pour qu’ils optent pour les précautions qui s’imposent. La lutte contre l’IBR est une affaire collective, rappelaient de concert le président et le directeur. Au-delà du GDS, des vétérinaires, du conseil général, c’est toute la filière (éleveurs, engraisseurs, opérateurs commerciaux) qui est appelée à se mobiliser.

Bientôt une prophylaxie BVD


En 2014, il va sans doute falloir réfléchir à une stratégie contre le BVD, estime le GDS 71. « Il faut savoir que ça bouge vite autour de nous », informait Vincent Robergeot. « Plusieurs pays européens (Grande-Bretagne, Scandinavie) et certaines régions françaises (Est) avancent sur des programmes collectifs en vue d’une éradication », indiquait Frédéric Brochot. « La prophylaxie collective contre le BVD est pour bientôt ; on y réfléchit… ». Dans un département exportateur de maigre tel que la Saône-et-Loire, ce serait même un atout commercial.

Retour de la gale


Si la France a retrouvé son statut indemne de FCO il y a tout juste un an, « le virus demeure à nos portes », prévenaient les responsables du GDS. « Nous devons mettre en place un observatoire des maladies émergeantes telles que besnoit,frgds, chasse, blaireauiose, BHV4, gale », annonçait Frédéric Brochot. Deux foyers de BHV4 hypervirulents ont été détectés en 2013 provoquant l’élimination d’un troupeau complet. Vincent Robergeot évoquait enfin le retour rapide de la gale, « une maladie très difficile à traiter ».

Régionalisation…


On le voit : rien qu’avec la gestion des maladies et autre prophylaxies en élevage, le GDS 71 n’a pas le temps de chômer… Et pourtant, c’est dans cette conjoncture sanitaire complexe que les instances nationales ont choisi d’imaginer et d’imposer une « nouvelle gouvernance sanitaire »… Cette réforme est née des suites de l’épisode de FCO de 2007-2008 qui avaient donné lieu aux "Etats généraux du sanitaire" débouchant sur une « adaptation à la réforme de la politique sanitaire européenne ». Derrière ces formules pompeuses se cache surtout un désengagement de l’Etat, corrélé à une augmentation des missions déléguées. Concrètement, dans le nouveau schéma d’organisation sanitaire pondu à Paris, on y prône la régionalisation… Un schéma imposé par la réglementation européenne qui vise à « formater tous les GDS », déplorait Frédéric Brochot.

Hausse des cotisations


Ainsi, pendant que les virus circulent, les responsables des GDS sont accaparés par de lourds dossiers d’accréditation. En Bourgogne, c’est le FRGDS qui devrait être reconnu comme OVS régional unique (OVS pour Organisme à vocation sanitaire). Un « gaspillage d’énergie » dont le coût sera forcément répercuté aux éleveurs et dont le résultat risque de mettre à mal « les valeurs de proximité et de service rendu » si chères aux GDS, estimait Frédéric Brochot.
C’est dans ce contexte subi que le GDS 71 se voit contraint d’augmenter le tarif des cotisations. Et sans surprise, les trois quarts de l’augmentation ne sont pas liés au fonctionnement de la structure départementale, mais à la fédération nationale… Autre conséquence de cette surcharge administrative, le groupement manque de temps pour aller à la rencontre de ses délégués, lesquels ont pourtant toujours été la clé de voûte du mutualisme sanitaire.


Tuberculose
Le blaireau mis en cause


Présent à l’assemblée générale du GDS 71, le président de la Fédération des chasseurs de Saône-et-Loire, Jacques Pelus, a annoncé qu’il « demanderait qu’on classe le blaireau parmi les animaux nuisibles au niveau national, de sorte qu’il puisse être piégé ». Parmi la faune sauvage, c’est en effet le blaireau qui est pour l’heure le plus mis en cause, bien avant les cervidés.




« Améliorer la productivité des élevages »


Si le quotidien du GDS est accaparé par la gestion des maladies et de lourds dossiers administratifs, le groupement n’en demeure pas moins mobilisé sur le volet formation et accompagnement technique. Un thème technico-économique était d’ailleurs développé à l’issue de l’assemblée générale. Au menu : situation de la production avec Thierry Lahémade de la chambre d’agriculture et Christian Bajard de la section bovine de la FDSEA et leviers permettant d’améliorer la productivité des systèmes avec Hubert Brivet du CERFrance (nous y reviendrons prochainement). Une thématique technique justifiée par Frédéric Brochot en ces termes : « la vente du produit assurera la majeure partie du chiffre d’affaires d’une exploitation ». Si la défense du prix est incontournable, « le niveau de productivité du troupeau permet de vendre un maximum d’animaux ou de lait par vache présente ». Le président du GDS estimait encore que « maîtrise de la reproduction, de la morbidité, de la mortalité sont les leviers de l’éleveur pour optimiser son système et améliorer son chiffre d’affaires. Le défi technique de l’élevage raisonné, productif, autonome et basé sur une vraie culture de l’herbe est devant nous ». Une vision qui se traduit au sein du groupement par le développement de formations avec le cabinet d’experts vétérinaires 5MVet. Le président du GDS entend également s’inscrire dans une démarche partenariale (chambre, groupements, centres comptables, vétérinaires…) pour « améliorer collectivement la productivité des élevages », cela dans un souci de « maintien de notre potentiel de production ».




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