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Point colza

Sécheresse et difficultés de floraison

Avec le temps sec, les stades progressent très rapidement : de G1 à G2
dans une majorité de parcelles mais on signale déjà des parcelles en
fin de floraison alors que d'autres peinent à entrer en floraison.
Par Publié par Cédric Michelin
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Mais le fait marquant est la sécheresse qui s'installe et qui commence à se faire durement ressentir dans les sols à faible réserve utile en eau. Dans les heures chaudes de la journée, on observe un flétrissement passager des plantes. Si le retour des pluies n'intervient pas avant la fin de la floraison, le potentiel des colzas sera d'autant plus affecté qu'il aura souffert du manque d'eau. La capacité de compensation du colza est limitée dans ces conditions.

Des difficultés de floraison


Sur de nombreux secteurs, on peut observer des difficultés de floraison souvent de façon plus ou moins homogène dans les parcelles. Ces problèmes ont des causes multifactorielles qui ne sont pas simples à diagnostiquer car elles se cumulent plus ou moins :
- stress hydrique (faible RU ou mauvais enracinement) ;
- gel matinal (mars) ayant affecté les boutons ;
- fortes amplitudes thermiques ;
- difficultés d'alimentation minérale (azote, soufre) ;
- présence importante de méligèthes sur des colzas peu vigoureux ;
- attaques antérieures de charançons du bourgeon terminal et charançons de la tige ;
- problèmes de rinçages de cuves avec des sulfos notamment ;
- et pour les régions au nord, des dégâts de pigeons et de lapins.

Risque concernant le sclérotinia


La majorité des traitements ont maintenant été réalisés. Malgré les conditions sèches, le risque sclérotinia, évalué via les kits fleurs (contamination des fleurs par les spores), s'est révelé assez important. Plus de 50 % des kits fleurs déjà réalisés se sont révèlés positifs. On peut rappeler que le positionnement idéal du fongicide se situe au stade G1 (chute des premiers pétales - Les 10 premières siliques ont une longueur inférieure à 2 cm - La floraison des inflorescences secondaires commence à ce stade). Ce stade est maintenant atteint dans un grand nombre de situations.

Les charançons des siliques toujours à suivre


Si la présence de pucerons cendrés n'est que très ponctuellement signalée, les charançons des siliques sont plus présents même si les infestations sont très variables.  Les seuils de traitement sont parfois atteints et la vigilance s'impose.
Les interventions sont à réaliser à partir du stade G2 (les 10 premières siliques ont une longueur comprise entre 2 et 4 cm) lorsque l'on dénombre 1 charançon pour 2 plantes.

Des dégâts de charançons du bourgeon terminal et des charançons de la tige


Des dégâts de charançons de la tige du colza, déformation et parfois éclatement des tiges, sont signalés dans plusieurs régions (Oise, Ardennes, Aisne, Bourgogne notamment). Des larves de charançons de la tige du chou, considérées comme peu nuisibles mais aggravant les problèmes en culture, sont souvent repérées dans les tiges.
On observe aussi dans plusieurs secteurs des problèmes de charançons du bourgeon terminal (Champagne, Franche-Comté, Lorraine). Des plantes buissonnantes avec des larves sont facilement repérables dans les parcelles.

Méligèthes, la pression a été forte


Les températures élevées ont été très favorables à l'activité de ce ravageur qui a été plus présent que les campagnes précédentes. Des niveaux d'infestation élevés ont été signalés. Des difficultés de floraison dues à la pression de cet insecte ont été signalées participant aux problèmes multifactoriels rencontrés dans les parcelles avec problèmes de floraison.

Présence discrète d'oïdium au sud


En matière de maladie, la situation est globalement saine. On note la faible présence d'oïdium en Rhône-Alpes, Auvergne et Bourgogne. La hernie est présente en quantité plus importante qu'habituellement dans les secteurs concernés par cette maladie.

Conseil : ne pas retourner de colza


A cette date, retourner un colza pour implanter une culture de printemps (maïs, tournesol,) est rarement rentable (double investissement, retour des pluies pour assurer une levée correcte de la culture de remplacement). Le retour des pluies, s'il n'intervient pas trop tard, permettra aux plantes de mettre en œuvre ses capacités de compensation même si le potentiel de rendement est diminué.



Louis-Marie Allard, ingénieur régional Cetiom


Le premier critère de choix d’une variété de colza, c’est la productivité en rendement graines. Choisir dans les variétés les plus performantes avec un indice supérieur à 100 dans les synthèses. Ce critère correspond en général bien avec l’offre variétale sur le terrain. Dans les situations avec apport d’effluents organiques, il est indispensable de retenir des variétés avec des faibles élongations à l’automne pour limiter les pertes par gel des plantes. Ce critère à moins d’importance dans les autres situations.
Si le phoma est important à prendre en compte, l’offre variétale régionale actuelle intègre déjà ce critère en amont du choix final des agriculteurs. Les variétés à mauvais comportement vis-à-vis du phoma ne sont pas commercialisées. Autrement dit toutes les variétés cultivées actuellement sont TPS ou PS phoma soit du groupe I ou du groupe II.
Dans les secteurs précoces (petites terres à cailloux), pour limiter l’impact du « coup de chalumeau » de juin, privilégier les variétés précoce à maturité. Dans le même ordre d’idée, en secteur froid, ne choisissez pas de variétés trop précoces en reprise de végétation.



Rappel réglementaire : protection des abeilles



L’arrêté abeilles du 28 novembre 2003 (J.O. du 30 mars 2004)


Ce texte précise que si des traitements insecticides et acaricides doivent avoir lieu en période attractive pour les abeilles (floraison ou production d'exsudats d'insectes), ces traitements doivent impérativement être réalisés avec des produits bénéficiant de la mention "abeille", inscrite sur les étiquettes des bidons (mention abeille : "emploi autorisé durant la floraison, en dehors de la présence d'abeilles" ou "emploi autorisé au cours des périodes de productions d'exsudats, en dehors de la présence d'abeilles" - ou encore "emploi autorisé durant la floraison et au cours des périodes de production d'exsudats, en dehors de la présence d'abeilles"). Ces mentions sont attribuées pour des usages précis et avec une dose déterminée.

Même s'ils bénéficient de la mention "abeille", les insecticides et acaricides doivent être appliqués en dehors de la présence d'abeilles (tôt le matin, ou tard le soir).