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Sécheresse

Sécheresse : les marchands de bestiaux solidaires

Vendredi dernier à l’assemblée générale d’Elvéa 71, Robert Corneloup, commerçant en bestiaux à Curbigny, a livré, au nom des marchands de bestiaux, un vibrant appel à la mobilisation et à la solidarité face à la sécheresse et à la situation inquiétante des éleveurs.

Sécheresse : les marchands de bestiaux solidaires

« Je me permets au nom des marchands de bestiaux de prendre la parole pour apporter mon soutien aux agriculteurs au regard de l'exceptionnelle sécheresse qui a sévi tout cet été et menace de se poursuivre en automne.
Je rencontre chaque jour des agriculteurs ; je peux témoigner que la profession agricole est dans une situation gravissime. Elle est extrêmement inquiète. Tant de la situation actuelle avec la nécessité d'alimenter les bovins avec des fourrages initialement prévus pour cet hiver, que des conséquences de cette situation dont l'ampleur sera sans précédent. Les Raygrass sont semés mais ne poussent pas. La croissance des jeunes bovins, même en distribuant du foin, reste inférieure à celle obtenue avec de l'herbe de qualité. Le risque d'infécondité des vaches est majeur. Les prairies sont des paillassons. Elles auront de la peine à repartir au printemps.
Il y a urgence à réagir. Depuis de trop nombreuses années les prix fixés par le marché ne suffisent pas à rémunérer dignement le travail des agriculteurs.
Aujourd'hui, avec l'augmentation très importante du prix du foin, des aliments et de la paille, les agriculteurs ne sont pas en mesure de faire face seuls aux dommages causés par la sécheresse et la canicule que nous connaissons.
Si rien n’est fait, ce sont 30 % des exploitations qui risquent de disparaître. Beaucoup d'agriculteurs n’entrevoient pas d'amélioration de leur situation. Le désespoir gagne certains d'entre eux. Nous avons déjà connu de nombreux suicides d’agriculteurs en début d'année ; il faut que tout soit mis en œuvre pour éviter de nouveaux drames familiaux.
Que le bien-être animal soit pris en compte, bien évidemment, mais que l'on n’entende parler que de cela en ignorant complètement le bien-être de l'éleveur est inacceptable.
J'espère que l'État prendra conscience de la gravité de la situation et qu'il proposera au plus vite des mesures à la hauteur de la détresse de secteur aujourd'hui en péril.

Nous devons réagir et unir nos forces, tous milieux agricole confondus, car le fond du problème, c'est que les éleveurs ne peuvent plus vivre dignement de leur production depuis plusieurs années ».