Les restrictions d’eau s’intensifient face à la dégradation rapide de la ressource
Moins de dix jours après un premier arrêté, le préfet de Saône-et-Loire renforce et étend les mesures de restriction des usages de l’eau. En cause : la persistance de la sécheresse, aggravée par trois semaines sans précipitations significatives et des températures parfois caniculaires.

Les niveaux des cours d’eau et des nappes phréatiques continuent de chuter.
D’après les dernières observations, la moitié des stations de suivi ont franchi les seuils d’alerte, voire d’alerte renforcée. En réponse, le préfet a décidé :
- de placer en alerte renforcée les secteurs Arroux - Morvan et Arconce et Sornin,
en alerte simple les secteurs Bourbince et Saône aval, - et de maintenir en vigilance le reste du département.
Les restrictions s’intensifient en conséquence : interdiction d’arrosage des espaces verts, limitations horaires accrues pour l’irrigation agricole (de 9h à 20h en alerte renforcée), interdiction de remplissage des piscines privées (hors cas dérogatoires), lavage des véhicules interdit en dehors des stations professionnelles équipées.
La plateforme VigiEau (https://vigieau.gouv.fr/) permet aux habitants de consulter les mesures en vigueur dans leur commune et de s’abonner aux alertes locales.
Le préfet insiste sur l’importance d’une gestion durable de l’eau, à l’échelle individuelle comme collective. Économiser l’eau devient un impératif, alors que les sécheresses récurrentes s’inscrivent désormais dans une tendance structurelle liée au changement climatique.
Sécheresse : l’inquiétude grandit

Selon la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, la situation sur le front de la sécheresse est jugée préoccupante, a-t-elle indiqué lors d’un déplacement le 7 juillet à Orléans. « 18 départements sont en situation de crise et 48 départements font l’objet de mesures de restriction […] alors même que les nappes ne sont pas dans une situation très dégradée par rapport à 2022 et 2023 », a-t-elle affirmé. Parmi les départements en crise, on dénombre notamment ceux des Ardennes, de l’Aude, de la Charente, de la Dordogne, de la Gironde, de l’Indre et de l’Indre-et-Loire. Le printemps 2024 a été l’un des plus arrosés depuis 1959, avec un excédent notable des pluies. A contrario, celui de 2025 a été assez sec et même caniculaire dans le courant du mois de juin, limitant le nombre de précipitations. Les faibles précipitations du début juillet ne devraient pas changer la donne.