Semences : les trieurs à façon soulignent leur adaptabilité
Le Staff (Syndicat des trieurs à façon de France) a souligné le 8 juin l’augmentation constante des semences de ferme, liée à l’adaptabilité des trieurs. Capables notamment d’accompagner la tendance aux mélanges de variétés.

« On a toujours su faire face, s’adapter » à des campagnes de production difficiles, a expliqué le président Sylvain Ducroquet. « En période d’instabilité, les semences de ferme constituent un recours », d’après le Staff qui pointe leur part de marché croissante de 45 % à 55 % « en 3-5 ans ».
Plusieurs atouts sont mis en avant par les trieurs, notamment les 30 % d’économie par rapport aux semences certifiées et la souplesse des traitements. Ils vantent leur capacité d’adaptation face à une hausse des mélanges de variétés ou aux mélanges d’espèces. Et de mentionner le programme de recherche Wheatamix de l’Inra, aux perspectives encourageantes. Ce projet sur les associations variétales de blé montre un gain de 1 à 2 q/ha ainsi qu'une baisse d’utilisation des fongicides et insecticides, d’après le Staff. « On voit une hausse du nombre de mélanges à la ferme, a indiqué Sylvain Ducroquet. Les trieurs sont capables de trier des bennes de 10 t de mélanges. C’est plus difficile en station de semences. »
Des machines adaptées aux mélanges d’espèces
Des tests sont par ailleurs menés sur les mélanges d’espèces, avec des machines pour nettoyer, trier les grains destinés au marché de la consommation ou des semences. « J’investis cette année dans un trieur alvéolaire pour les mélanges d’espèces en semences bio », a signalé Olivier Hoste, gérant de SCS à Bourguebus (Calvados). « Nous avons une carte à jouer pour relever les nouveaux défis de l’agriculture », a insisté Sylvain Ducroquet. Et de citer l’arrêt prochain de l’imidaclopride, « un facteur nouveau déstabilisant auquel nous sommes en mesure de nous adapter ».
La dynamique des semences de ferme devrait se poursuivre, parie le Staff, espérant même un taux d’utilisation de 60 % pour les prochains emblavements. Elle ne s’est pas démentie en 2016, malgré de faibles poids de mille grains (PMG), ni en 2014, nonobstant des taux de germination élevés. Le Staff met aussi en exergue l’importance des semences de ferme lors d’une faible récolte comme celle de l’an dernier : le ministère de l’Agriculture a autorisé la certification de semences R2 (deuxième génération) donnant la « possibilité aux semenciers en manque de disponibilité d’aller chercher des lots en ferme pour approvisionner les stations », d’après Sylvain Ducroquet.
Le Staff évalue le marché des semences à 1,1 Mt, dont quelque 500 000 t certifiées et 600 000 t fermières. Des 55 % de semences fermières, il distingue celles des trieurs (30 % de part de marché) et des agriculteurs (25 %).