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Virus de Schmallenberg

Situation épidémiologique et surveillance

Comme déjà évoqué dans une précédente édition, le Schmallenberg (SBV) est un virus émergent. Il a été mis en évidence depuis le mois de janvier 2012 en France.
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Ce virus atteint les ruminants : des cas ont pu être mis en évidence dans les différents pays sur les espèces ovine, bovine et caprine par ordre d’importance. Ce virus n’est pas zoonotique (non transmissible à l’Homme).

En France



Du 4 janvier jusqu’au 19 avril 2012, il y a eu 1.303 élevages confirmés infectés en France répartis dans 49 départements. Sont concernés 188 élevages bovins, 17 élevages caprins et le reste concerne les élevages ovins. La localisation des exploitations atteintes de SBV est représentée sur la carte suivante.
Une surveillance a été mise en place début janvier par la Direction générale de l’alimentation (DGAL). Il s’agit d’une surveillance clinique des malformations (syndrome d’arthrogrypose hydranencéphalie AHS) chez les ruminants visant à déceler la circulation du virus de Schmallenberg.
Les objectifs de la surveillance mise en œuvre en France par l’état étaient les suivants :
▶ détecter la présence du SBV sur le territoire ;
▶ identifier les zones où des cas cliniques existaient témoignant ainsi d’une circulation du virus ;
▶ apprécier l'impact du SBV selon les espèces.
Le premier et le second objectif sont atteints chez les petits ruminants dans les départements qui ont recensé un nombre significatif de cas.
De plus, les mises bas dans l’espèce ovine sont en nette diminution et les piégeages d’insectes (Culicoïdes) effectués montrent que l’activité vectorielle a pu être significative jusqu’en décembre 2011. Pour autant, compte tenu de la période qui semble à risque (infection au cours du second mois de gestation chez les petits ruminants), des cas pourraient apparaître jusqu’en mai 2012.
L’appréciation de l’impact du SBV n’est pas encore atteinte chez les bovins compte tenu de la durée de la gestation.
C’est pourquoi, en lien avec les membres de la Plate-forme nationale de surveillance épidémiologique, la DGAL a décidé de faire évoluer les modalités de la surveillance.
Chez les ovins et caprins, la surveillance clinique prise en charge par l’état est levée dans l’ensemble des départements dans lesquels au moins cinq cas de SBV ont été répertoriés depuis janvier 2012, (soit 43 départements) selon une note de service de la DGAL du 18/04/2012.
Dans les autres départements, elle est maintenue jusqu’au 31 mai 2012. Dans les départements où la surveillance prise en charge par l’état est levée, des diagnostics sur des suspicions avérées peuvent bien sûr être réalisés.
En ce qui concerne les bovins, la surveillance clinique se poursuit dans l’ensemble des départements jusqu’à la fin août 2012.

Bilan des enquêtes d’impact au niveau national



En moyenne, 15 % des agneaux nés présentent des troubles pouvant être rapportés au SBV. Il y a un taux d’atteinte variable selon les élevages. La répartition des élevages touchés est la suivante :
▶ 32 % des élevages ont 0 à 10 % d’agneaux présentant des troubles ;
▶ 47 % des élevages ont 10 à 30 % d’agneaux présentant des troubles ;
▶ 20 % des élevages ont 30 à 90 % d’agneaux présentant des troubles.

La situation en Saône-et-Loire



Il y a 17 cas confirmés depuis le 27 février 2012 : un élevage bovin, un élevage caprin et 15 élevages ovins. Une trentaine de cas infirmés sont répertoriés et 13 suspicions sans analyse virologique.
Dans le cadre de la Plate-forme de surveillance épidémiologique en santé animale, la réalisation d’enquêtes descriptives dans les foyers de SBV a été confiée aux GDS. Son objectif est notamment d’évaluer la proportion d’animaux atteints et de décrire le type de troubles cliniques rencontrés.
Dans le département, sur 11 élevages enquêtés, ce qui représente 1.274 mères (brebis et chèvres), il y a 16 avortons malformés, 61 avortons sans malformation, et 27 agneaux/chevreaux nés vivants avec des troubles et/ou malformations encore vivants au bout de 12 heures. Il y a 1 % des femelles enquêtées qui ont eu des problèmes en lien avec le SBV en Saône-et-Loire.

Du nouveau dans les outils de diagnostic



Le laboratoire de santé animale Anses de Maison-Alfort a validé un kit de diagnostic sérologique début avril. Cette méthode est désormais retenue dans le cadre du programme de surveillance.
Le prélèvement à effectuer est le sérum (sang sur tube sec) du nouveau-né suspect. Il est préférable de prélever avant la prise colostrale, et en cas d’impossibilité de réaliser ce prélèvement sur le nouveau-né, le sérum de la mère sera prélevé. Les analyses sérologiques sont réalisées par des laboratoires agréés par la DGAL.
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Les symptômes



Ce virus se transmet par vecteurs (notamment Culicoides) et pourrait également l’être par des moustiques (Aedes ou culex) ou par certaines espèces de tiques.

En période d’activité vectorielle, les symptômes mis en évidence en Allemagne et aux Pays-Bas, en été et au cours de l’automne 2011, sont non spécifiques : hyperthermie, perte d’appétit, diarrhées plus ou moins sévères, chute importante de production de lait.

S’il touche des femelles en gestation (entre 30 et 70 jours de gestation chez la brebis ; entre 30 et 150 jours chez la vache), ils peuvent entraîner des avortements et sont tératogènes : arthrogrypose, raccourcissement des tendons du jarret, déformations de la mâchoire, hydranancéphalie.