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Sodiaal Sud-Est

Sodiaal investit dans la région Sud-Est, et croit au développement du bio

Sodiaal Sud-Est a présenté ses plans pour contrer une année 2016 difficile devant ses partenaires de la filière. La coopérative laitière commence à sortir la tête de l’eau. Malgré la crise, Sodiaal investit dans le Sud-Est.


 

Sodiaal investit dans la région Sud-Est, et croit au développement du bio

Depuis deux ans, la production laitière française est affectée par la crise. La coopérative Sodiaal Union n’y échappe pas. Jean-Michel Javelle, président de la région Sud-Est de Sodiaal, ne le nie pas : « nous avons vécu deux années de crise qui mette à mal les trésoreries », a-t-il expliqué devant un public composé des partenaires de la filière à Vienne, le 23 juin. Plusieurs facteurs ont amené à un déséquilibre du marché. Entre autres, la fin des quotas laitiers européens qui a provoqué une augmentation de la production de lait dans toute l’Europe et, dans le même temps, l’embargo russe qui a fermé un débouché important. Sodiaal a accumulé jusqu’à 500.000 tonnes de poudre de lait dans ses stocks. La baisse de production mi-2016 n’a pour autant pas résolu le problème. Jean-Michel Javelle, qui est également président du conseil d’administration d’Entremont, précise qu’au printemps 2016, le but n’était « même pas de trouver des prix, mais des clients ! ». Ces dérèglements sont aussi dus à un excès de production chez certains éleveurs. En 2016 toujours, alors que 55 % des producteurs ont produit 90 % de moins que leur droit de volume, 15 % d’entre eux sont allés jusqu’à 110 % de la production autorisée.

La région mise sur la qualité

Depuis 2017, les collectes de lait sont sur la pente ascendante. Sodiaal met en place des plans d’aides pour soutenir les nouvelles installations. « Nous portons une attention particulière aux jeunes éleveurs », précise Jean-Michel Javelle. En 2016, ils étaient ainsi 42 à s’être installés dans la région. Ces plans d’accompagnement se traduisent en partie par une aide financière de 10.000 €, appelée la "Sodiaal box". Des investissements dont Sodiaal peut se réjouir, puisque c’est la qualité du lait qui en est bénéficiaire. Pour exemple, les valeurs de matière protéique dans la région Sud-Est sont largement plus élevées qu’ailleurs. On note 33,40 g/litre dans la région alors que la moyenne nationale chez Sodiaal plafonne à 32,90 g/litre.

Continuer le développement en bio

Dans ces investissements, Sodiaal Union souhaite continuer d’avancer sur l’agriculture biologique comme elle le fait depuis quelques années. Et la coopérative se permet même de revoir ses objectifs à la hausse. En 2014, Jean-Paul Picquendar, directeur de la coopérative régionale pour le Sud-Est, déclarait vouloir produire « 150 millions de litres de lait bio à l’échelle nationale d’ici 2020 ». Aujourd’hui, Sébastien Courtois, membre du conseil d’administration de la région Sud-Est, fixe désormais cet objectif à 200 millions de litres. Cette hausse est en partie dû à l’engouement des consommateurs pour l’agriculture bio et aux progrès techniques qui permettent de voir plus loin. « Sodiaal a créé des technologies et a déposé des brevets pour produire de la poudre protéine biologique », détaille Sébastien Courtois. Sur les 63 millions de litres de lait bio traités par Sodiaal, 18 viennent de la région Sud-Est. En 2020, cela sera 61 millions de litres sur les 200 fixés. La branche Sud-Est sera donc à terme la première région productrice. Et de fait, de plus en plus d’exploitations franchissent le pas et se mettent au bio. Sébastien Courtois estime que la conversion peut s’effectuer sur un temps de 18 mois à deux ans selon les exploitations. Une conversion qui a un coût mais qui rapporte également : « en bio, si les coûts de production sont supérieurs, ils sont largement compensés dans le prix final ».

Même schéma pour le développement du lait riche en oméga 3 ou le lait infantile. Sodiaal estime avoir investi en une année ce qu’elle a investi en dix ans. Des démarches coûteuses mais qui permettent aujourd’hui de faire baisser le taux d’endettement de la coopérative laitière et d’augmenter son ratio bancaire.

Aurélien Gourgeon