Maison des Beaujolais (Saint-Jean-d’Ardières)
Soixantième anniversaire
« La construction de cette maison est un témoignage de confiance, un
acte de foi, une œuvre d’amour. Vous devez vous y sentir chez vous. Vous
devez la respecter, la défendre comme votre propre maison. »
acte de foi, une œuvre d’amour. Vous devez vous y sentir chez vous. Vous
devez la respecter, la défendre comme votre propre maison. »
Claude Geoffray, vigneron au Château-Thivin (Odenas) et premier président de la coopérative vinicole "Maison du Beaujolais" n’est pas peu fier en ce 25 mai 1952. En ce jour d’inauguration, c’est l’ensemble des personnalités viticoles et politiques du Beaujolais, et au-delà, qui s’est précipité en bordure de la nationale 6, entre Belleville et Saint-Jean-d’Ardières. Ce qui n’était hier qu’une prairie est aujourd’hui une formidable bâtisse en pierres dorées (de Theizé), accueillant feuillettes des onze appellations à la cave et une salle de dégustation, et de petite restauration, au rez-de-chaussée.
Un élan coopératif
Le prestige de cette inauguration est renforcé par la présence de personnalités politiques et agricoles de premier plan, dont Antoine Pinay. L’homme de Saint-Chamond, désormais Président du Conseil vient de lancer son grand emprunt pour relancer l’économie française. Un grand emprunt… comme l’Union viticole du Beaujolais qui a lancé deux ans plus tôt un appel à souscriptions. 10.000 parts (au prix de 1.000 francs l’unité) ont été vendues en quelques mois grâce à l’infatigable Jean Ravet qui est allé frapper à la porte des caves beaujolaises, une à une.
Le projet coûtera au total 23 millions de francs de l’époque, équivalent à 533.600 € d’aujourd’hui (source Insee).
Un an après l’inauguration, Shell installe une station-service devant la maison, rendant l’arrêt encore plus impératif.
Cette idée qui avait germé en 1949 au 11, rue de la gare, ancien siège de l’UVB autour de quelques précurseurs (Laborde, Petit, Téxier, Charles, Geoffray, Rollet..) se révèle un véritable succès. Les vignerons ont enfin LEUR maison pour faire déguster les vrais beaujolais, les cuvées des petits producteurs, aux touristes et autochtones. Ces visionnaires viennent d’inventer l’œnotourisme avant même que le mot existe !
Pendant vingt ans, malgré le décès précoce de quelques-uns de ses fondateurs (Laborde, Petit et Geoffray en 1959 notamment), la Maison du Beaujolais connaît un succès formidable. Le dimanche après-midi, les consommateurs qui viennent trinquer et avaler un goutillon, (fromages, charcuteries, andouillettes…) au pied de l’impressionnante cheminée en pierre taillée ou sur la terrasse couverte d’une pergola, créent une joyeuse cohue.
Sica, SARL
Au milieu des années 70, la coopérative décide d’agrandir les lieux. Elle espère trouver sur l’autoroute qui arrive jusqu’à Lyon de nouveaux débouchés. Mais ce ne sera qu’un mirage. Et comme les trente glorieuses touchent à leur fin, l’établissement entame une partie de sa vie plus chaotique.
Malgré les difficultés, les dirigeants vont se battre pour que l’aventure se poursuive. lls changent de statut juridique : création d’une Sica en 1974, d’une SARL en 1989 ; de mode de gérance : gérants libres puis appointés puis gérants-vignerons; ils changent de nom, "la maison du" devient "la Maison des Beaujolais" pour symboliser la diversité du vignoble ; ils offrent des lifting réguliers. Après l’agrandissement de1972 vinrent ceux de 1990 et 2000.
Suite à des difficultés accrues ces dernières années, et dans le souci de professionnaliser la gestion de la maison, l’Union des vignerons du Beaujolais (UVB), actionnaire principal, et la Sica, propriétaire des murs, décident de céder le fonds de commerce.
Depuis le 5 juin, Rémy Dufour (chef de cuisine de la Maison des Beaujolais depuis 1999) et Valérie Chabrier, chef de salle, ont repris le flambeau. Mais l’esprit des lieux demeure. La maison servira toujours exclusivement du Beaujolais ; les vins seront toujours sélectionnés par les professionnels. Mieux, la gamme va s’élargir à trois ou quatre cuvées par appellation, et le lieu sera bientôt ouvert 7 jours sur 7.
Alors, "privatisée" certes, mais fidèle à l’esprit des pères fondateurs, la Maison des Beaujolais reste un lieu d’accueil privilégié pour les consommateurs à la recherche de produits authentiques et de convivialité.
À l’occasion de cet anniversaire, notre confrère journaliste à l'Information Agricole du Rhône, David Bessenay est venu présenter son ouvrage : La Maison du Beaujolais. 60 ans d’histoire.
Un élan coopératif
Le prestige de cette inauguration est renforcé par la présence de personnalités politiques et agricoles de premier plan, dont Antoine Pinay. L’homme de Saint-Chamond, désormais Président du Conseil vient de lancer son grand emprunt pour relancer l’économie française. Un grand emprunt… comme l’Union viticole du Beaujolais qui a lancé deux ans plus tôt un appel à souscriptions. 10.000 parts (au prix de 1.000 francs l’unité) ont été vendues en quelques mois grâce à l’infatigable Jean Ravet qui est allé frapper à la porte des caves beaujolaises, une à une.
Le projet coûtera au total 23 millions de francs de l’époque, équivalent à 533.600 € d’aujourd’hui (source Insee).
Un an après l’inauguration, Shell installe une station-service devant la maison, rendant l’arrêt encore plus impératif.
Cette idée qui avait germé en 1949 au 11, rue de la gare, ancien siège de l’UVB autour de quelques précurseurs (Laborde, Petit, Téxier, Charles, Geoffray, Rollet..) se révèle un véritable succès. Les vignerons ont enfin LEUR maison pour faire déguster les vrais beaujolais, les cuvées des petits producteurs, aux touristes et autochtones. Ces visionnaires viennent d’inventer l’œnotourisme avant même que le mot existe !
Pendant vingt ans, malgré le décès précoce de quelques-uns de ses fondateurs (Laborde, Petit et Geoffray en 1959 notamment), la Maison du Beaujolais connaît un succès formidable. Le dimanche après-midi, les consommateurs qui viennent trinquer et avaler un goutillon, (fromages, charcuteries, andouillettes…) au pied de l’impressionnante cheminée en pierre taillée ou sur la terrasse couverte d’une pergola, créent une joyeuse cohue.
Sica, SARL
Au milieu des années 70, la coopérative décide d’agrandir les lieux. Elle espère trouver sur l’autoroute qui arrive jusqu’à Lyon de nouveaux débouchés. Mais ce ne sera qu’un mirage. Et comme les trente glorieuses touchent à leur fin, l’établissement entame une partie de sa vie plus chaotique.
Malgré les difficultés, les dirigeants vont se battre pour que l’aventure se poursuive. lls changent de statut juridique : création d’une Sica en 1974, d’une SARL en 1989 ; de mode de gérance : gérants libres puis appointés puis gérants-vignerons; ils changent de nom, "la maison du" devient "la Maison des Beaujolais" pour symboliser la diversité du vignoble ; ils offrent des lifting réguliers. Après l’agrandissement de1972 vinrent ceux de 1990 et 2000.
Suite à des difficultés accrues ces dernières années, et dans le souci de professionnaliser la gestion de la maison, l’Union des vignerons du Beaujolais (UVB), actionnaire principal, et la Sica, propriétaire des murs, décident de céder le fonds de commerce.
Depuis le 5 juin, Rémy Dufour (chef de cuisine de la Maison des Beaujolais depuis 1999) et Valérie Chabrier, chef de salle, ont repris le flambeau. Mais l’esprit des lieux demeure. La maison servira toujours exclusivement du Beaujolais ; les vins seront toujours sélectionnés par les professionnels. Mieux, la gamme va s’élargir à trois ou quatre cuvées par appellation, et le lieu sera bientôt ouvert 7 jours sur 7.
Alors, "privatisée" certes, mais fidèle à l’esprit des pères fondateurs, la Maison des Beaujolais reste un lieu d’accueil privilégié pour les consommateurs à la recherche de produits authentiques et de convivialité.
À l’occasion de cet anniversaire, notre confrère journaliste à l'Information Agricole du Rhône, David Bessenay est venu présenter son ouvrage : La Maison du Beaujolais. 60 ans d’histoire.