Solaal La nature : 3,8 milliards d'années de recherche et développement
Pour ses 5 ans, Solaal avait organisé, le 6 juin, un colloque sur le thème de la nature et de sa capacité à inspirer les hommes.

« La nature, une source d’innovation dans nos organisations ? », c’est à cette question qu’ont tenté de répondre les participants au colloque, organisé le 6 juin, pour fêter les cinq ans de Solaal. « J’espère que ce thème vous surprend positivement, l’idée de s’inspirer de la nature est séduisante, il est essentiel de préserver son travail pour nourrir les hommes et c’est ce que font les agriculteurs au quotidien », a affirmé Angélique Delahaye, présidente de Solaal, en amont des échanges. Mais qu’est-ce que la nature ? Marion Guillou, présidente d’Agreenium, a souhaité préciser qu’il ne s’agit pas de quelque chose de stable ; « la nature est le résultat de la coévolution permanente des espèces ». En échos à cette définition de la nature, Jean- Baptiste André, chercheur au CNRS et spécialiste en biologie de l’évolution, rappelle que les espèces comme on les connaît aujourd’hui sont issues de la sélection naturelle, elles n’ont de cesse de s’adapter à leur environnement pour survivre. « La nature est le résultat de 3,8 milliards d'années de recherche et développement » renchérit Tarik Chekchak, directeur du pôle biomimétisme de l’Institut des futurs souhaitables. La coopération est également un phénomène d’adaptation, on en observe trois sortes chez les espèces animales : l’aide aux individus issus de la même lignée (enfants, parents), l’entraide, si deux individus ont un intérêt commun, et enfin la coopération réciproque.
S’inspirer de la nature avec humanisme
Chez l’espèce humaine, on aide sa famille, on cultive des alliances quand on a un intérêt commun et enfin on échange des droits contre des devoirs. Jean-Baptiste André ajoute ainsi que la coopération humaine est équilibrée, « nous savons précisément calculer notre devoir ». Des recherches ont démontré que pour amener un humain à coopérer, ou à faire un acte de générosité, il faut lui dire que les autres le font. Étant nous-même le résultat de la sélection naturelle nos formes de coopérations sont proches de celles des autres espèces. Nous nous démarquons de ces dernières par notre capacité à nous inspirer de la nature. Tarik Chekchak note, en effet, que l’homme est capable d’apprécier la beauté du monde et de la copier, c’est ce qu’on appelle le biomimétisme. Cette discipline consiste à s’inspirer de la nature afin de résoudre des problématiques humaines. Visant à concilier l’économie et le vivant. Ainsi, nous copions les formes, les matériaux, et les systèmes. Des combinaisons de nage ont par exemple été créées en s’inspirant de la peau des requins afin de rendre les nageurs plus performants. Mais que ce soit en termes technique ou de coopération, Tarik Chekchak ajoute que tout n’est pas bon à copier dans la nature et qu’il est nécessaire de le faire avec humanisme. En conclusion, Guillaume Garot, député et président du Conseil national de l’alimentation, a tenu à remercier Solaal d’être elle-même une source d’inspiration.