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Elevage allaitant

Soulagés de la détection des chaleurs

Sur leur exploitation diversifiée en trois ateliers (lait, céréales et allaitant), les associés du Gaec de l’Épervière à Gigny-sur-Saône ont fait le choix de s’équiper d'un nouveau système d'assistance pour se soulager de la détection des chaleurs de leurs limousines.
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L’hiver dernier, le Gaec de l’Épervière a utilisé pour la première fois le nouveau système de détection des chaleurs proposé par Elva Novia. Sur cette exploitation de polycultures produisant lait, viande et céréales, l’outil de détection des chaleurs « Vigirepro » a été mis en service sur les 70 mères limousines du troupeau allaitant. Auparavant, l’élevage avait recourt à des taureaux vasectomisés pour détecter les chaleurs des allaitantes. Mais dans un système où l’on cherche à obtenir des lots de veaux le plus homogène possible impliquant une période de mise à la reproduction de seulement trois mois, « les taureaux vasectomisés se retrouvaient très vite débordés avec jusqu’à 12 vaches en chaleur le même jour ! », explique Jean-Michel Ravet, l’un des trois associés. Les génisses limousines et montbéliardes subissaient quant à elles un traitement de synchronisation des chaleurs. Une technique qui sera à son tour remplacée la saison prochaine par le système « Vigirepro », désormais amortis sur l’ensemble du cheptel de la ferme, excepté les laitières en lactation.

Le stress de la détection des chaleurs



« Pour moi, la détection des chaleurs est beaucoup plus stressante, prenante et pointilleuse que la détection des vêlages », justifie Jean-Michel. « En race limousine, les chaleurs sont très courtes – deux heures seulement ! Dans notre système où nous inséminons 100% de nos femelles, avec des vêlages regroupés de septembre à fin novembre pour les 70 limousines et de mi-août à novembre pour les 60 montbéliardes - période où nous devons également faire face au semis d’automne - il nous fallait quelque chose pour nous soulager de la surveillance des chaleurs. Et nous ne pouvions pas perdre de temps à cause de chaleur loupées ni avoir de bêtes improductives », argumente l’éleveur
Pour leur première saison de surveillance assistée des chaleurs, les 70 limousines du troupeau étaient équipées d’un collier émetteur. « Ce collier collecte des données sur l’activité de chaque vache en suivant les mouvements de la tête au moyen d’un enregistrement toutes les cinq secondes » explique Bertrand Bonin, inséminateur conseil d’Elva Novia. Ces données sont toutes centralisées dans une base équipée d’un logiciel spécifique qui les analyse vache par vache et en comparaison de l’ensemble du groupe. Le système repère ainsi immédiatement les vaches au comportement « hors norme » révélateur de chaleur, détaille l’inséminateur.

Faire confiance à la machine



La surveillance se fait depuis l’ordinateur de la ferme. Jean-Michel avoue avoir cessé de surveiller les animaux dans les cases, préférant « faire confiance à la machine ». Il se sert également de sa tablette tactile lorsqu’il est à la maison. Jean-Michel consulte son ordinateur au minimum matin et soir et généralement le midi aussi. De prime abord réticent aux logiciels informatiques, l’éleveur reconnait que celui proposé par sa coopérative s’avère très simple à utiliser. En quelques clics de souris, Jean-Michel sait tout de suite quelles sont les vaches en « alerte chaleur ». L’inséminateur peut être appelé de suite.
Le système permet également une surveillance « santé » des animaux. Les colliers émetteurs collectent en effet des données sur la fréquence de passage à l’auge, la durée d’ingestion…, signale Bertrand Bonin. La moindre anomalie constatée pour une vache donnée déclenche une alerte santé. Cette possibilité pourrait amener le Gaec à étendre le système au troupeau laitier. Précis et fiable, le système est même capable de déceler l’impact d’un changement d’associé sur l’alimentation des limousines le week-end, confie Jean-Michel ! « Comme les vaches ont moins à manger que lorsque c’est moi qui assure le pansage, elles ont une activité plus soutenue », s’amuse l’éleveur.

Nombreuses possibilités



Le logiciel offre de nombreuses possibilités comme l’entrée des dates d’inséminations ou d’échographies… Il peut même mémoriser les lots d’animaux et ainsi aider l’inséminateur à localiser l’animal en chaleur dans l’élevage.
Grâce à ce dispositif de surveillance des chaleurs, Jean-Michel Ravet espère aussi diminuer le nombre de paillettes utilisées par vache. Ceci d’autant plus qu’il s’apprête à inséminer ses limousines avec des doses sexées, de sorte à faire naitre davantage de femelles vu qu’il y a de la demande dans ce domaine.
Les vaches conservent leur collier jusqu’à la mise à l’herbe. Mais comme le système « Vigirepro » est capable d’une portée d’un kilomètre, Jean-Michel envisage d’étendre la détection des chaleurs au pré au moment où il relâche ses vaches après leurs vêlages de septembre.

Taux de réussite de 90% et une portée d’un kilomètre



Jusqu’alors, les systèmes de détection des chaleurs montraient des performances limitées en élevage allaitant. Le problème provenait essentiellement du fait que lorsqu’une vache allaite son veau, l’expression des chaleurs est moins marquée. Pourtant, un outil de détection des chaleurs fiable et performant s’imposait en race à viande. La détection des chaleurs est une étape clé dans la maitrise de la reproduction. Le regroupement des vêlages ; l’accroissement de la taille des troupeaux ; la course au gain de temps et au meilleur coût… militent tous pour une assistance à la détection des chaleurs efficace. Depuis 2013, Elva Novia a fait appel à la société néerlandaise Nedap pour proposer la solution « Vigirepro ». Durant l’hiver 2013 – 2014, elle a été testée dans trois élevages allaitants adhérents de la coopérative dont le Gaec Jacob à Savigny-sur-Grosne et l’EARL des Oliviers à Paray-le-Monial en Saône-et-Loire. D’emblée, le système a permis de détecter 90 à 91% des chaleurs dans chacun de ces trois élevages, indiquent ses promoteurs. Une performance inédite pour ce type de produit qui s’ajoute au meilleur rayon d’action du marché avec une portée d’un kilomètre entre les colliers émetteurs et la base. Outre la détection des chaleurs, le système  assure une surveillance de la santé (lire reportage). Les alertes peuvent être communiquées à l’éleveur par SMS. Idem pour l’inséminateur dont la tournée pourrait même être gérée à distance par ce procédé… Une détection efficace des chaleurs ferait gagner entre 1 et 1,5 cycle ce qui équivaut à une économie de 60 € par vache.




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