Succès indiscutable
Pour la quatrième année consécutive, le dynamisme insufflé par le GIE Synergie Charolais Station de Jalogny métamorphose la vente. Un changement de dimension qui, vendredi, se traduisait d’abord par la présence remarquée d’acheteurs étrangers de quatre nationalités différentes. La société Nemeth, une structure familiale agricole venue de Hongrie, fait désormais partie des acheteurs fidèles à Jalogny. Vendredi, les membres de la famille Nemeth ont acheté trois jeunes reproducteurs, dont deux des trois plus chers de la vente.
Neuf veaux pour une société tchèque
Inconnue du GIE, la société Agral venue, elle, de la République tchèque s’est emparée de neuf jeunes reproducteurs. Déjà venus en France s’approvisionner en génétique charolaise, ces éleveurs tchèques ont privilégié Jalogny pour le choix offert par une présentation de cette dimension. Un Allemand et un Irlandais figuraient également parmi les acheteurs potentiels. Bien que n’étant pas présents physiquement, les deux clients étaient représentés par un éleveur côte-d’Orien, Jean-Marc Deblangey, chargé de leur acquérir des animaux. Si l’acheteur allemand a pu être servi, en revanche il n’a pas été possible de dégoter de veau pour l’Irlandais. Les sujets qu’il avait repérés sur internet ont été raflés par les Tchèques et les Hongrois…
Pour le président du GIE Frédéric Borne, la présence de ces délégations étrangères n’a pas forcément fait vendre davantage de veaux. A l’ouverture de la vente, ce sont plus de 80 acheteurs potentiels - issus de huit départements différents - qui se sont emparés d’un boîtier électronique. Et sans la poignée d’étrangers, les bons animaux auraient tout de même eu des acquéreurs parmi les nombreux acheteurs. Par contre, la présence étrangère a fait monter les prix, expliquant que certains clients soient repartis bredouille.
Très élevé, le prix moyen de cette vente est supérieur de 358 € au montant de 2013. Une satisfaction pour les vendeurs, dont 23 d’entre eux ont ainsi valorisé leurs reproducteurs au-delà de 3.000 €. La station de Jalogny se paie même le luxe d’établir un record de prix en station : 9.540 € (lire encadré). Un niveau de prix qui n’avait pas été vu à Jalogny depuis au moins 1998 et qui place la station saône-et-loirienne en tête des stations charolaises. Trois veaux ont été adjugés au-delà de 5.700 € alors que ce montant était le record absolu de l’année dernière.
Clientèle exigeante
Sans surprise, ce sont les veaux dotés des meilleurs “papiers” qui ont emporté la mise. A de rares exceptions près, tous les animaux dont la note de synthèse en station (IMOCR) était inférieure à 100 ont été invendus. A contrario, tous les meilleurs veaux de la station ont trouvé preneurs et parmi les six veaux les plus chers, quatre ont une note de synthèse (IMOCR) comprise entre 117 et 121. « C’est ce qu’attend le public des stations d’évaluation. Ils viennent y trouver une hiérarchisation des animaux par les performances », confiait à l’issue de la vente Frédéric Borne.
Avec cette quatrième vente sous l’égide du GIE Synergie Charolais, la station d’évaluation conforte une fois de plus la réussite de son renouveau. Un succès qui doit beaucoup au travail collectif accompli depuis quatre ans sous la présidence de Frédéric Borne. « Le fait d’avoir associé toutes les forces vives de l’élevage départemental a démultiplié le rayonnement de la station. Au sein du GIE, nous formons une équipe où chacun s’implique assidument. C’est constructif », confiait ce dernier qui rendait notamment hommage aux douze éleveurs et aux six techniciens impliqués directement dans la vie de la station.
Les invendus toujours disponibles à la vente
Les seize animaux invendus sont encore disponibles à la vente. Toutes les données concernant ces jeunes taureaux (index, performances station, ascendance, photos, vidéos…) sont disponibles sur le site internet de la station de Jalogny www.stationevaluation71.com.
Résultats du tirage au sort
Un tirage au sort était organisé dans le cadre de cette vente aux enchères du GIE Synergie Charolais Station de Jalogny. Serge Adouard de Massilly remporte 1 an d'abonnement à Boviclic Web ; Franck Rebichon d’Uxeau gagne trois doses offertes par Elva Novia du taureau Enrico SC ; l’EARL Griveau Denis de Burzy gagne trois doses offertes par Elva Novia du taureau Azelier ; l’EARL Dravert Aupoix du Rousset remporte trois doses offertes par Elva Novia du taureau Carnot SC ; la SCEA de La Vergne à Lunery (18) remporte une nuit d'hôtel offerte par l’Hôtel de Greuze ; le Gaec de Bussy à Achun (58) remporte une nuit dans une roulotte offerte par “Un p'tit coin de Paradis” ; l’EARL Meunier aux Bizots gagne 500 kg d'aliments offerts par Dijon Céréales ; Guillaume Mateuil d’Oudry gagne un bon pour une analyse gratuite “Valeur nutritive de fourrages”.
Génétique
Les gros IMOCR ont la cote…
Si globalement, les gros IMOCR avaient la cote, une excellente note de synthèse ne suffisait pas à faire flamber le prix. La morphologie devait être au rendez-vous aussi. A l’inverse, des animaux à bonne morphologie et de bonnes souches se retrouvaient avec une note de synthèse station bien moyenne par rapport à des sujets plus avantagés en ascendance (issus de taureaux testés notamment). Pour Frédéric Borne, cela traduit un « dysfonctionnement dans le calcul de l’IMOCR et des index. C’est le poids trop important de l’ascendance maternelle qui pose toujours problème dans le calcul. En attendant les index génomiques, nous allons essayer de revoir les critères de calcul », confiait, conscient de ce problème, le représentant de la fédération des stations.