Accès au contenu
Portes ouvertes Farminove SENOZAN
Vins de Bourgogne

Succès, surtout à l’export

La commercialisation des vins de Bourgogne est soutenue, avec une forte
croissance en 2011 à l’export et un solide maintien sur le marché
intérieur, indique-t-on du côté du négoce. Les premiers mois de 2012
confirment cette tendance.
Par Publié par Cédric Michelin
122893--DSC_0106.JPG
L’écoulement des vins de Bourgogne se déroule à bon rythme. En 2011, l’exportation de vin de Bourgogne s’est accrue de +17 % en valeur, d’après Pierre Gernelle, directeur de la Fédération des négociants-éleveurs de Grande Bourgogne. La destination de l’Amérique du Nord a enregistré une croissance de 34 %, les États-Unis étant la première destination étrangère du vignoble bourguignon. Les professionnels saluent la forte progression des achats du Canada : +30 % l’an dernier, soit 6 % du marché de l’exportation. L’autre zone de croissance est l’Asie : +20 % d’achats par le Japon, pourtant déjà troisième importateur de vin bourguignon et ébranlé par le séisme de Fukushima ; +110 % d’importations par Hong-Kong.

Un souci : le Royaume-Uni


L’exportation vers les pays européens a été mitigée : +37 % vers la Suisse, +8 % vers l’Allemagne, mais -10 % vers le Benelux et surtout -7 % vers le Royaume-Uni, le deuxième marché à l’export pour le vignoble de Bourgogne. « ce phénomène nous inquiète car en dehors des vins bourguignons, le Royaume-uni a bien acheté au niveau national. nous l’expliquons par la forte concurrence internationale sur les vins blancs. Les vins de chablis en ont particulièrement pâti », selon Pierre Gernelle.
Le marché intérieur n’est pas en reste, même si la progression a été moins rapide sur ce marché stabilisé. Depuis 2003, les ventes à la grande distribution se sont accrues de +20 %. Jusque là, les ventes ont concerné le cru 2009. « nous commençons à commercialiser le cru 2010 ».
Le cru 2010 « est bien accueilli par les restaurateurs, la presse, les importateurs ». Et, qu’il s’agisse de l’export ou du marché intérieur, « nous ne voyons pas de fléchissement de l’activité ».

La production en hausse en 2011


Par ailleurs, la production de vins de Bourgogne 2011 est en hausse par rapport à celle de 2010. Le vignoble bourguignon a produit 1,5 million d’hectolitres (Mhl), voire 1,55 Mhl, en 2011, contre 1,4 Mhl en 2010, indique le directeur de la Fédération des négociants-éleveurs de Grande Bourgogne. Après le temps ensoleillé du printemps, l’été pluvieux a donné des inquiétudes aux professionnels, mais le beau temps en septembre a permis aux grains de raisin de rattraper leur retard de maturité. La production de vins de Bourgogne 2011 se tient dans le haut de la fourchette
de la moyenne des cinq dernières années, estimée à 1,48 Mhl. La plus abondante récolte de ces dernières années a été celle de 2009, avec 1,59 Mhl.


Match négoces contre coopératives


Lors de l'assemblée générale de la cave de Lugny, le Crédit agricole Centre-Est (CACE) a analysé les metteurs en marché de la filière viticole et cherché à savoir quels étaient les impacts pour les viticulteurs. Les derniers chiffres disponibles couvraient la période 2006 à 2009, soit un mélange de records et de crises. Difficile donc de faire ressortir des tendances claires. 1.000 entreprises, 793 vins tranquilles, 481 entreprises de négoces (chiffres d'affaires dépassant les 2 millions €), 302 coopératives et 239 entreprises spécialisées dans les vins effervescents ont été étudiés.
Premier constat, le poids économique prépondérant de ce secteur pour la France avec 20 milliards d’€ de ventes nettes, soit 13 % des industries agroalimentaires. Dedans, la coopération représente 21 % du total mais seulement 7 % à l'export avec toutefois 17 % de la valeur ajoutée. Depuis 2003, les coopératives du sud de la France se concentrent. En Bourgogne, " le poids de la coopération est en diminution (idem pour Bordeaux) ".
Du côté de l'organisation non mutualisée, le négoce représente près de 80 % du chiffres d'affaires national et 85 % de celui à l’export en vins. Cette famille est marquée par sa " forte atomisation " mais le CACE note la présence de trois entreprises avec plus de 500 salariés. Depuis 2006, la banque remarque aussi une "baisse sensible" (-18 %) de leur chiffres d'affaires moyens, de façon " plus importante " (-31 %) encore sur leurs activités exports, en vins tranquilles surtout. Cela n'affecte cependant pas la valeur ajoutée de leurs vins. Leurs capitalisations sont même "de plus en plus fortes", à relativiser avec cette baisse du chiffre d'affaires.
Ces deux formes d'organisations économiques ont " plutôt bien résister à la crise " avec néanmoins une différence majeure : " Les négociants ont pris une marge de manœuvre plus importante car ils ont augmenté leurs dettes fournisseurs (amont viticulteurs) ce qu'à moins fait la coopération ".
Les coopératives bourguignonnes de 1er niveau ont connu " une baisse marquée de leur part export, avec seulement 10% du total en 2009 " mais avec une " valorisation légèrement supérieure au négoce ".
Ce qui faisait dire à Michel Baldassini : " la crise a frappé toutes les structures aval à partir 2002. Le négoce a mieux résisté jusqu’en 2006 car il a tiré sur les fournisseurs amont. Après avoir tout "pressé le citron", le négoce a pris les mêmes courbes que les coopératives ".




Images