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Lutte contre la chrysomèle

Sur la voie d'une déréglementation

En dépit de lenteurs administratives, c'est bien vers une
déréglementation totale que s'oriente la lutte contre la chrysomèle du
maïs. Confirmation a été donnée par le ministère de l'Agriculture,
d'après l'AGPM.
Par Publié par Cédric Michelin
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« La DGAL nous a confirmé avoir arrêté sa stratégie contre la chrysomèle, déclare Anne-Claire Vial, secrétaire générale de l'AGPM (Association générale des producteurs de maïs). Il y aura bien déréglementation totale. » Après la publication début février de textes européens sonnant la fin de la lutte obligatoire, reste à finaliser leur traduction dans le droit français. Mais les maïsiculteurs se félicitent déjà de la sortie définitive de Diabrotica virgifera de la liste des organismes de quarantaine, qui entrera en vigueur le 1er juin prochain. Dans une note diffusée le 5 mai, l'AGPM avance que « la lutte contre cet insecte va pouvoir s'intégrer dans un schéma classique et dans un objectif visant la maîtrise des populations au-dessous d'un niveau n'entraînant pas de pertes économiques significatives ».

La nouvelle stratégie reposera sur des « conseils adaptés en fonction des niveaux de population observés et des caractéristiques des parcelles des zones considérées (itinéraire technique, historique de présence du maïs) », poursuit la note. Cela suppose le maintien d'un système de surveillance, qui pourra être allégé. « La profession estime qu'une centaine de pièges devrait être satisfaisante » en zones contaminées, affirme-t-on à l'AGPM.


Une année transitoire



2014 s'annonce comme une période de transition, notamment en matière de surveillance. Les services de l'Etat continueront à l'assurer, avant de passer le relais l'an prochain. « La profession posera dès cette campagne des pièges dans certaines régions et les résultats pourront être exploités dans le BSV » (Bulletin de surveillance du végétal), présenté comme la pierre angulaire des recommandations techniques pour la gestion du ravageur, d'après la note. Celles-ci porteront uniquement sur l'assolement, avec une rupture de la succession de maïs « à un rythme ajusté selon le niveau de population et de l'exposition de la parcelle au risque de nuisibilité du ravageur ».


La Caisse de solidarité en bout de course



Censée intégrer le Fonds national de mutualisation des risques sanitaires et environnementaux (FMSE), la Caisse de solidarité Diabrotica reste aujourd'hui gérée par le Gnis (Groupement national interprofessionnel des semences et plants). « Son transfert a été interrompu par la levée de quarantaine de l'insecte », explique Anne-Claire Vial (AGPM), administratrice au conseil d'administration du FMSE. L'existence même du mécanisme d'indemnisation des producteurs, voulu par la loi sur le développement des territoires ruraux votée en 2006, est remise en cause. Car la Caisse de solidarité, instaurée par un accord interprofessionnel le 2 septembre 2009, répond au conditionnement des aides de l'Etat dans le cadre de la lutte obligatoire contre la chrysomèle. Or, « un texte visant l'abrogation de l'arrêté de lutte obligatoire devrait être publié début voire mi-mai », selon l'AGPM. Il signifiera la fin des CVO de 0,10 euro par dose de 50.000 graines de semences de maïs, qui alimentent la caisse. « Les cotisations seront vraisemblablement supprimées », confirme Anne-Claire Vial.