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Nappes phréatiques

Surveillance autour des bas niveaux des nappes

La semaine caniculaire annoncée s’est confirmée entrainant un placement du département en alerte orange canicule dès lundi. Les prévisions météo évoquent un été chaud et sec, un tableau qui n’a rien de réjouissant compte tenu du niveau actuel des nappes phréatiques du département qui n’auront pas réussi à réduire leur déficit au cours de cet hiver et ce printemps trop peu arrosés.

Avec des niveaux très bas, les nappes phréatiques de Saône-et-Loire accumulent comme dans bon nombre d’autres secteurs, des mois de baisse de précipitations à la suite d’un été et d’un automne caniculaires.
Le préfet Jérôme Gutton a d’ailleurs pris courant juin un arrêté sécheresse plaçant en alerte le secteur Bourbince, et en niveau vigilance les secteurs Grosne, Arconce, Sornin, Seille. Si ces derniers ne sont pas soumis, à ce stade, à des mesures de restriction d’eau, ce n’est pas le cas de Bourbince qui se voit soumis à des premières limitations concernant les prélèvements dans les cours d’eau (voir l’édition du 21 juin).
Depuis la fin des années 1990, le Bureau de recherches géologiques et minières (le BRGM) relève chaque heure les niveaux d’eau de son réseau piézométrique qui se concrétise par 108 points en Bourgogne France-Comté, dont 14 actuellement en service en Saône-et-Loire, « là où sont placées les nappes phréatiques de grandes importances », détaille Clément Doney, hydrogéologue au BRGM. C’est-à-dire la vallée de la Sâone, toute la façade ouest, quelques points entre Saône et Loire, d’autres au nord (Saint Prix et Pourlans).
Le scientifique du service géologique national français précise bien « que la situation varie selon les secteurs avec des situations critiques dans certains points ». Le problème est que ceux qui ont les niveaux les plus hauts actuellement, « ne sont que dans la moyenne ! ».

Des mois sans pluie

Ainsi toute la façade ouest et le secteur de Tournus affichent des niveaux fleurtant avec les plus bas enregistrés.
Un secteur comme celui d’Oudry témoigne clairement du problème de non rechargement en période hivernale en affichant depuis tous ces derniers mois les plus bas niveaux. Car c’est bien là le soucis comme le souligne Clément Doney, « la particularité de 2018 a été une très bonne recharge au printemps suivi d’une très forte sécheresse, année qui a ainsi battu à la fois les records de niveau les plus hauts et les plus bas ». Il s’en est suivi un hiver à faible pluviométrie, « les quelques pluies du printemps ont tout de suite été pompées par la végétation et n’ont pas servi à la recharge ».
Ainsi, pour tous ces secteurs qui attaquent la période estivale de décharge naturelle avec des niveaux très faibles, il faut s’attendre à une vraie régulation en termes d’utilisation de l’eau pour éviter une plus forte crise et maintenir des niveaux suffisants pour l’alimentation en eau potable. « Il s’agit là de stabiliser la descente des niveaux, car désormais la recharge ne se fera pas avant octobre-novembre », rappelle Clément Doney.