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Sylviculture

Sylviculture : Comment gérer la crise des scolytes ?

La coopérative CFBL a organisé une matinée technique - à Azy-le-Vif dans la Nièvre - sur le thème de la gestion des scolytes. L'objectif était de présenter un protocole de reboisement précis sur une parcelle impactée de la forêt de Chabet.

Par Publié par Cédric Michelin
Sylviculture : Comment gérer la crise des scolytes ?

Depuis plusieurs années, le scolyte menace les forêts de l'Est de la France et s'étend jusqu'en Bourgogne-Franche-Comté. C'est le cas également dans la Nièvre et plus particulièrement dans la forêt domaniale de Chabet, propriété d'Arnaud de Montlivaut. Ce dernier est à la tête d'un domaine forestier de 595 hectares principalement constitué d'épicéas et de douglas. En 2018, le crise des scolytes étant trop importante sur son exploitation, le propriétaire a dû prendre une décision « douloureuse » et se résigner à couper la totalité des épicéas touchés, soit environ 80 ha. Ce dernier a donc fait appel à la coopérative CFBL qui a déposé une demande de coupe auprès du CNPF (Centre National de la Propriété Forestière). La réactivité de l'ensemble de ces acteurs a permis au propriétaire de valoriser 18.500m3 dont 62 % ont été vendus en sciage (charpente, fermette, bardage...), 19% en emballage et 19% en trituration (panneau, papier, granulé). « J'ai ainsi pu valoriser correctement mes bois avant que le marché ne se dégrade » a précisé le propriétaire forestier. Les bois ont été commercialisé auprès d'une quinzaine de clients de la coopérative dont une dizaine dans la Nièvre et les départements limitrophes (Allier, Cher, Loiret et Saône-et-Loire). Seul 6,5% du volume a été expédié au-delà de ces départements et 2,3% à l'export, explique à son tour Sylvain Loriot, responsable de l'agence CFBL de Nevers.

Comment renouveler la forêt ?

Reste qu'aujourd'hui, il faut replanter les 80 hectares qui sont en friches. Car l'enjeu après cette récolte est aussi de replanter rapidement avec des essences adaptées au sol et ce, dans un contexte de changement climatique, mais aussi d'un plan de gestion qui arrive cette année à expiration. La coopérative CFBL a donc menée une étude cartographique et pédologique. 5 000 photos réalisées à l'aide d'un drone, ont permis d'obtenir une orthophoto (un inventaire) très précise de la zone à replanter. Cet outil a fait gagner un temps précieux aux techniciens dans la campagne de repeuplement. Trois zones principales ont été définies à la suite de l'étude pédologique : zone saine, zone humide et zone intermédiaire à faible profondeur d'argile. Un travail d'harmonisation a par ailleurs été réalisé pour enlever les micro zones non identifiables sur le terrain et rendre la mission des équipes sylvicoles plus simple. A partir de ces éléments, l'outil Bio Clim Sol a été utilisé de manière à déterminer les essences adaptées aux conditions de la vie du sol et ce, en prenant en compte un réchauffement moyen de la température annuelle de un degré. Onze essences ont ainsi été retenues par Arnaud de Montlivaut, le propriétaire. Elles sont réparties de la manière suivante : 50% de chêne Sessile et 50% d'essences différentes (sapin de Nordman et de Turquie, Mélèze hydride, Pin taeda, maritime, Laricio ou encore aulne glutineux).

Un protocole très précis

En raison de l'étendu de la zone à replanter, il était inenvisageable de le faire à la main. Des cloisonnements ont donc été ouverts au broyeur tous les neuf mètres d'axe en axe afin d'éliminer les souches et rémanents. Un travail du sol a également était instauré par la coopérative CFBL qui a développé la technique du potets qui favorise l'installation et le développement du plant. Ces potets sont de grandes envergures et mesurent un mètre sur un mètre et leur profil est bombé afin de maintenir le plant hors de l'eau lors des période d'engorgement. Les cloisonnements mesurent environ 3 m à 3,5 m et les lignes de plantations sont espacées de 3 m. Afin d'obtenir une densité finale de l'ordre de 1.200 tiges/ha, le CFBL va implanter ces potets avec un écartement de 2,75 mètres sur la ligne. Ce travail a nécessité pour la coopérative l'achat de mini pelle dont les équipements ont été développés spécialement pour la zone en question. A savoir : un mini-gyro pour couper la végétation de petit diamètre, un mini-lamier pour dégager la végétation dense et d'un diamètre de 4 à 8 cm et enfin une mini-cisaille pour couper les tiges d'environ 15 cm de diamètre. Ces outils permettent à la coopérative de proposer des solutions d’éco-reboisement des parcelles de leurs adhérents.

Théophile Mercier

Sylviculture : Comment gérer la crise des scolytes ?

Sylviculture : Comment gérer la crise des scolytes ?

Depuis plusieurs années, le scolyte menace les forêts de l'Est de la France et s'étend jusqu'en Bourgogne-Franche-Comté. C'est le cas également dans la Nièvre et plus particulièrement dans la forêt domaniale de Chabet, propriété d'Arnaud de Montlivaut. Ce dernier est à la tête d'un domaine forestier de 595 hectares principalement constitué d'épicéas et de douglas. En 2018, le crise des scolytes étant trop importante sur son exploitation, le propriétaire a dû prendre une décision « douloureuse » et se résigner à couper la totalité des épicéas touchés, soit environ 80 ha. Ce dernier a donc fait appel à la coopérative CFBL qui a déposé une demande de coupe auprès du CNPF (Centre National de la Propriété Forestière). La réactivité de l'ensemble de ces acteurs a permis au propriétaire de valoriser 18.500m3 dont 62 % ont été vendus en sciage (charpente, fermette, bardage...), 19% en emballage et 19% en trituration (panneau, papier, granulé). « J'ai ainsi pu valoriser correctement mes bois avant que le marché ne se dégrade » a précisé le propriétaire forestier. Les bois ont été commercialisé auprès d'une quinzaine de clients de la coopérative dont une dizaine dans la Nièvre et les départements limitrophes (Allier, Cher, Loiret et Saône-et-Loire). Seul 6,5% du volume a été expédié au-delà de ces départements et 2,3% à l'export, explique à son tour Sylvain Loriot, responsable de l'agence CFBL de Nevers.

Comment renouveler la forêt ?

Reste qu'aujourd'hui, il faut replanter les 80 hectares qui sont en friches. Car l'enjeu après cette récolte est aussi de replanter rapidement avec des essences adaptées au sol et ce, dans un contexte de changement climatique, mais aussi d'un plan de gestion qui arrive cette année à expiration. La coopérative CFBL a donc menée une étude cartographique et pédologique. 5 000 photos réalisées à l'aide d'un drone, ont permis d'obtenir une orthophoto (un inventaire) très précise de la zone à replanter. Cet outil a fait gagner un temps précieux aux techniciens dans la campagne de repeuplement. Trois zones principales ont été définies à la suite de l'étude pédologique : zone saine, zone humide et zone intermédiaire à faible profondeur d'argile. Un travail d'harmonisation a par ailleurs été réalisé pour enlever les micro zones non identifiables sur le terrain et rendre la mission des équipes sylvicoles plus simple. A partir de ces éléments, l'outil Bio Clim Sol a été utilisé de manière à déterminer les essences adaptées aux conditions de la vie du sol et ce, en prenant en compte un réchauffement moyen de la température annuelle de un degré. Onze essences ont ainsi été retenues par Arnaud de Montlivaut, le propriétaire. Elles sont réparties de la manière suivante : 50% de chêne Sessile et 50% d'essences différentes (sapin de Nordman et de Turquie, Mélèze hydride, Pin taeda, maritime, Laricio ou encore aulne glutineux).

Un protocole très précis

En raison de l'étendu de la zone à replanter, il était inenvisageable de le faire à la main. Des cloisonnements ont donc été ouverts au broyeur tous les neuf mètres d'axe en axe afin d'éliminer les souches et rémanents. Un travail du sol a également était instauré par la coopérative CFBL qui a développé la technique du potets qui favorise l'installation et le développement du plant. Ces potets sont de grandes envergures et mesurent un mètre sur un mètre et leur profil est bombé afin de maintenir le plant hors de l'eau lors des période d'engorgement. Les cloisonnements mesurent environ 3 m à 3,5 m et les lignes de plantations sont espacées de 3 m. Afin d'obtenir une densité finale de l'ordre de 1.200 tiges/ha, le CFBL va implanter ces potets avec un écartement de 2,75 mètres sur la ligne. Ce travail a nécessité pour la coopérative l'achat de mini pelle dont les équipements ont été développés spécialement pour la zone en question. A savoir : un mini-gyro pour couper la végétation de petit diamètre, un mini-lamier pour dégager la végétation dense et d'un diamètre de 4 à 8 cm et enfin une mini-cisaille pour couper les tiges d'environ 15 cm de diamètre. Ces outils permettent à la coopérative de proposer des solutions d’éco-reboisement des parcelles de leurs adhérents.

Théophile Mercier

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