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Sylviculture

Sylviculture : les nombreux atouts du robinier

En septembre dernier dans les bois de Demigny, le CRPF présentait différentes parcelles de robinier faux-acacia. L’occasion de faire découvrir une essence sylvicole intéressante à plus d’un titre en Saône-et-Loire.

Sylviculture : les nombreux atouts du robinier

Le 14 septembre dernier, dans les forêts de Demigny, le centre régional de la propriété forestière Bourgogne Franche-Comté animait une après-midi technique sur le robinier faux-acacia. Très présent sur cette commune autrefois couverte de vignes, le robinier est une essence intéressante à plus d’un titre en sylviculture.

Venu d’Amérique du Nord, le robinier – que l’on qualifie par erreur d’acacia, est l’une des premières essences forestières importée du nouveau monde sous Henri IV. C’est un arbre à croissance rapide produisant un bois dense naturellement durable. Le grand avantage du robinier étant son aptitude à repousser de façon « explosive » après récolte.

Profitant de sa présence abondante aux alentours de Demigny, le CRPF présentait plusieurs parcelles de robiniers à différents stades de développement ainsi que quelques essais. Il s’agissait de délivrer les préconisations en matière d’amélioration des taillis existants et d’installation de nouveaux peuplements.

Première halte devant une parcelle de jeunes plants de robiniers. Le robinier est une essence qui s’adapte à toute sorte de terrain, même si sa production diffère selon la qualité de sols, introduisaient les techniciens Bruno Borde et Romain Lachèze du CRPF. Le PH n’a pas vraiment d’importance pour cet arbre qui, appartenant à la famille des légumineuses, enrichit les sols en nitrates. Grâce à son système racinaire impressionnant, le faux-acacia peut survivre à des conditions difficiles, notamment de sécheresse durant laquelle il ralentit fortement son activité. En Hongrie, où il couvre le quart des forêts du pays, il fait l’objet d’une culture intensive malgré un climat nettement plus sec qu’en Bourgogne. Les sols profonds des forêts de Demigny lui conviennent parfaitement.

Planter dense

Pour implanter des robiniers, il est recommandé de réaliser un travail du sol convenable. Les jeunes plans craignent la concurrence des graminées et la compaction du sol. Un travail mécanique est préconisé ; au minimum une ligne de sous-solage, conseillent les experts du CRPF. La plantation doit être assez dense au-delà de 1.600 plants par hectare. Mieux vaut planter dense dès le départ que recourir à un recépage, conseillent Bruno Borde et Romain Lachèze. Sachant que le bon développement d’une jeune plantation de robiniers passe par un minimum de concurrence entre les arbres. Car chaque année, la pousse du bourgeon terminal meurt et ce sont les branches latérales qui prennent le relai. Or sans un minimum de concurrence des arbres voisins, ces branches latérales ne seront pas contraintes à prendre un axe vertical, d’où un port préjudiciable à de belles tiges.

Les jeunes plants sont sensibles au gel. Un désherbage peut être appliqué en début de saison. Les jeunes robiniers sont aussi sensibles aux ravageurs tels que lièvres, lapins, limaces… Le chevreuil se plait beaucoup dans les jeunes plantations !

Eclaircie à partir de 15 ans

Sur les bonnes stations, la production de bois d’œuvre est possible, ont fait valoir Bruno Borde et Romain Lachèze. Les jeunes arbres ou jeunes rejets « poussent fort » jusqu’à environ 15 ans d’âge, tant qu’ils sont très exposés à la lumière, indiquent les techniciens. A partir de ce stade, pour optimiser la production de bois d’oeuvre, il faut maintenir les conditions favorables à cette pousse en « faisant de la place le plus tôt possible aux belles tiges », recommandent-ils. A Demigny, Bruno Borde et Romain Lachèze ont fait visiter une parcelle présentant « le stade idéal pour démarrer une production de bois d’œuvre ». Il s’agit d’une plantation de 13 ans d’âge avec des arbres atteignant déjà jusqu’à 23 m de hauteur pour un diamètre maximal de 20 cm. « L’idéal pour une opération de désignation détourage ou pour un balivage », commentaient les techniciens. Ce sont les deux méthodes d’éclaircies usitées pour le robinier.

Détourage progressif ou balivage

Le détourage progressif des plus belles tiges offre le meilleur compromis. Il s’agit de sélectionner 150 à 300 tiges/ha parmi les sujets dominants les mieux conformés. Les deux à trois tiges qui gênent le plus le houppier de chaque arbre sélectionné sont exploitées ce qui équivaut à un prélèvement de 30 à 40% du peuplement. Des éclaircies complémentaires sont réalisées tous les 5 à 8 ans ainsi qu’un cloisonnement d’exploitation.

A Demigny, le CRPF présentait une parcelle de 28 ans ayant subi un balivage. La première éclaircie modérée a laissé 400 tiges par hectares sur les 1.500 arbres du départ. Cette première coupe a produit 150 stères de piquets, signalaient les techniciens du CRPF. Une seconde éclaircie sera réalisée plus tard pour abaisser le peuplement à 150 tiges par hectare, indiquaient-ils. Plus progressive qu’une éclaircie dynamique qui aurait fait passer directement à 150 – 200 tiges hectare, cette éclaircie modérée a l’avantage de limiter les chablis. Mais ce n’est que lorsque le peuplement aura atteint les 150 arbres par hectare qu’il commencera à produire du bois d’œuvre. Avec des arbres pouvant atteindre 30 m de haut pour des diamètres de 45 cm, le propriétaire pourra alors espérer produire des grumes cubant jusqu’à un mètre cube, faisaient valoir Bruno Borde et Romain Lachèze.

Production de bois d’œuvre et piquets

Les houpiers étant petits, les arbres d’éclaircie peuvent être abattus à la machine, signalaient les intervenants. Le robinier donne un bois nerveux, à forte densité, qui a l’inconvénient de fendre et de travailler, indiquaient-on. Pour l’instant, il est concurrencé par des bois exotiques comme le teck. Le bois de robinier peut être valorisé entre 80 et 120 € le mètre cube en bord de route, informaient les techniciens du CRPF. La valorisation des bois d’éclaircie en piquets n’est pas à négliger. Les piquets de robiniers se vendent entre 15 et 20 € le stère sur pied. C’est tout de même trois fois plus que le bois de chauffage, faisaient remarquer les intervenants. Le robinier peut cependant être valorisé en bois de chauffage auprès de particuliers. La production de bois d’œuvre serait tout de même deux fois plus rentable que la production de piquets, faisaient valoir Bruno Borde et Romain Lachèze.

Sylviculture : les nombreux atouts du robinier

Sylviculture : les nombreux atouts du robinier

Le 14 septembre dernier, dans les forêts de Demigny, le centre régional de la propriété forestière Bourgogne Franche-Comté animait une après-midi technique sur le robinier faux-acacia. Très présent sur cette commune autrefois couverte de vignes, le robinier est une essence intéressante à plus d’un titre en sylviculture.

Venu d’Amérique du Nord, le robinier – que l’on qualifie par erreur d’acacia, est l’une des premières essences forestières importée du nouveau monde sous Henri IV. C’est un arbre à croissance rapide produisant un bois dense naturellement durable. Le grand avantage du robinier étant son aptitude à repousser de façon « explosive » après récolte.

Profitant de sa présence abondante aux alentours de Demigny, le CRPF présentait plusieurs parcelles de robiniers à différents stades de développement ainsi que quelques essais. Il s’agissait de délivrer les préconisations en matière d’amélioration des taillis existants et d’installation de nouveaux peuplements.

Première halte devant une parcelle de jeunes plants de robiniers. Le robinier est une essence qui s’adapte à toute sorte de terrain, même si sa production diffère selon la qualité de sols, introduisaient les techniciens Bruno Borde et Romain Lachèze du CRPF. Le PH n’a pas vraiment d’importance pour cet arbre qui, appartenant à la famille des légumineuses, enrichit les sols en nitrates. Grâce à son système racinaire impressionnant, le faux-acacia peut survivre à des conditions difficiles, notamment de sécheresse durant laquelle il ralentit fortement son activité. En Hongrie, où il couvre le quart des forêts du pays, il fait l’objet d’une culture intensive malgré un climat nettement plus sec qu’en Bourgogne. Les sols profonds des forêts de Demigny lui conviennent parfaitement.

Planter dense

Pour implanter des robiniers, il est recommandé de réaliser un travail du sol convenable. Les jeunes plans craignent la concurrence des graminées et la compaction du sol. Un travail mécanique est préconisé ; au minimum une ligne de sous-solage, conseillent les experts du CRPF. La plantation doit être assez dense au-delà de 1.600 plants par hectare. Mieux vaut planter dense dès le départ que recourir à un recépage, conseillent Bruno Borde et Romain Lachèze. Sachant que le bon développement d’une jeune plantation de robiniers passe par un minimum de concurrence entre les arbres. Car chaque année, la pousse du bourgeon terminal meurt et ce sont les branches latérales qui prennent le relai. Or sans un minimum de concurrence des arbres voisins, ces branches latérales ne seront pas contraintes à prendre un axe vertical, d’où un port préjudiciable à de belles tiges.

Les jeunes plants sont sensibles au gel. Un désherbage peut être appliqué en début de saison. Les jeunes robiniers sont aussi sensibles aux ravageurs tels que lièvres, lapins, limaces… Le chevreuil se plait beaucoup dans les jeunes plantations !

Eclaircie à partir de 15 ans

Sur les bonnes stations, la production de bois d’œuvre est possible, ont fait valoir Bruno Borde et Romain Lachèze. Les jeunes arbres ou jeunes rejets « poussent fort » jusqu’à environ 15 ans d’âge, tant qu’ils sont très exposés à la lumière, indiquent les techniciens. A partir de ce stade, pour optimiser la production de bois d’oeuvre, il faut maintenir les conditions favorables à cette pousse en « faisant de la place le plus tôt possible aux belles tiges », recommandent-ils. A Demigny, Bruno Borde et Romain Lachèze ont fait visiter une parcelle présentant « le stade idéal pour démarrer une production de bois d’œuvre ». Il s’agit d’une plantation de 13 ans d’âge avec des arbres atteignant déjà jusqu’à 23 m de hauteur pour un diamètre maximal de 20 cm. « L’idéal pour une opération de désignation détourage ou pour un balivage », commentaient les techniciens. Ce sont les deux méthodes d’éclaircies usitées pour le robinier.

Détourage progressif ou balivage

Le détourage progressif des plus belles tiges offre le meilleur compromis. Il s’agit de sélectionner 150 à 300 tiges/ha parmi les sujets dominants les mieux conformés. Les deux à trois tiges qui gênent le plus le houppier de chaque arbre sélectionné sont exploitées ce qui équivaut à un prélèvement de 30 à 40% du peuplement. Des éclaircies complémentaires sont réalisées tous les 5 à 8 ans ainsi qu’un cloisonnement d’exploitation.

A Demigny, le CRPF présentait une parcelle de 28 ans ayant subi un balivage. La première éclaircie modérée a laissé 400 tiges par hectares sur les 1.500 arbres du départ. Cette première coupe a produit 150 stères de piquets, signalaient les techniciens du CRPF. Une seconde éclaircie sera réalisée plus tard pour abaisser le peuplement à 150 tiges par hectare, indiquaient-ils. Plus progressive qu’une éclaircie dynamique qui aurait fait passer directement à 150 – 200 tiges hectare, cette éclaircie modérée a l’avantage de limiter les chablis. Mais ce n’est que lorsque le peuplement aura atteint les 150 arbres par hectare qu’il commencera à produire du bois d’œuvre. Avec des arbres pouvant atteindre 30 m de haut pour des diamètres de 45 cm, le propriétaire pourra alors espérer produire des grumes cubant jusqu’à un mètre cube, faisaient valoir Bruno Borde et Romain Lachèze.

Production de bois d’œuvre et piquets

Les houpiers étant petits, les arbres d’éclaircie peuvent être abattus à la machine, signalaient les intervenants. Le robinier donne un bois nerveux, à forte densité, qui a l’inconvénient de fendre et de travailler, indiquaient-on. Pour l’instant, il est concurrencé par des bois exotiques comme le teck. Le bois de robinier peut être valorisé entre 80 et 120 € le mètre cube en bord de route, informaient les techniciens du CRPF. La valorisation des bois d’éclaircie en piquets n’est pas à négliger. Les piquets de robiniers se vendent entre 15 et 20 € le stère sur pied. C’est tout de même trois fois plus que le bois de chauffage, faisaient remarquer les intervenants. Le robinier peut cependant être valorisé en bois de chauffage auprès de particuliers. La production de bois d’œuvre serait tout de même deux fois plus rentable que la production de piquets, faisaient valoir Bruno Borde et Romain Lachèze.

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