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Téléscopiques

Téléscopiques : le confort des cabines rivalise avec celui des tracteurs

Jadis vus sous le seul angle un peu rustique de la manutention intra-muros, les chariots télescopiques proposent désormais des machines de plus en plus confortables.

Par Publié par Cédric Michelin
Téléscopiques : le confort des cabines rivalise avec celui des tracteurs

Il aura fallu à peine plus de trois générations de machines (25 ans) pour que les constructeurs de chariots télescopiques, dans leur ensemble, proposent un confort de conduite à leurs télescopiques qui se rapproche de celui du tracteur. Outre les efforts techniques qui ont porté ces deux dernières décennies sur l’aspect mécanique de l’engin : transmission mécanique ou hydrostatique, voire vario plus récemment, puissance moteur, débit hydraulique, maniabilité, aptitude au remorquage sur route ou capacité de freinage, les constructeurs portent depuis peu leurs efforts sur le confort en cabine pour des machines qui sont parfois utilisées plus de 1.200 heures par an.
Les normes Fops II et Rops II (lire encadré) applicables sur les engins de terrassement et de manutention à partir de 2009, ont précipité les constructeurs dans l’obligation de rendre leur cabines plus sures et, dans le même temps, plus confortables.

Des cabines redessinées

Pour Sylvain Lelièvre, responsable produits chez le constructeur Manitou : « on se devait d’apporter le même niveau de confort en cabine à nos clients que celui qu’ils trouvaient dans leurs tracteurs. En 2016, nous avons développé une nouvelle gamme de machines dédiées à l’agriculture, la Newag, composée de six modèles déclinés sous le nom de MLT. Nous sommes partis d’une feuille blanche en redessinant la nouvelle cabine Easy Step. L’accès a été revu avec un nouveau plancher et de nouvelles marches, pour monter et descendre plus facilement de la cabine sans risque. Nous avons aussi rabaissé le tableau de bord pour améliorer la visibilité de l’outil, autant en point bas qu’en hauteur, avec l’intégration d’un nouveau pare-brise arrondi d’un seul bloc. La vitre de la portière est devenue électrique, pour ne pas être obligé d’être simplement ouverte ou fermée. En cas de chaleur moyenne ou désembuage léger, le chauffeur aura le choix d’entrouvrir sa vitre. Nous avons également retravaillé l’ergonomie du poste de conduite en positionnant le joystick sur l’accoudoir qui est solidaire du siège pneumatique. Nous avons doté ces nouvelles machines d’aide à la conduite avec l’introduction d’automatismes de mouvements comme par exemple le retour en position de travail haute et basse, le télescopage en même temps que la levée, le bennage avec une fonction automatique de secouage du godet… Nous avons également amélioré l’acoustique en abaissant le niveau sonore en cabine à 72 décibels, en-dessous des normes obligatoires ».

Un meilleur confort au roulage

D’autres technologies ont été développées par les constructeurs, toujours dans le but d’améliorer le confort de conduite sur route, avec notamment la suspension hydropneumatique de la flèche, introduite par Merlo en 2015. C’est le système BSS (Boom Suspension Système) disponible sur toute la gamme. Depuis, l’offre de suspension se retrouve chez tous les constructeurs. Manitou propose quant à lui deux accumulateurs d’azote pour amortir la flèche dans les deux sens. Son système est asservi à la vitesse d’avancement de l’engin. Il s’active à partir de 4 km/h et se neutralise au travail pour permettre plus de précision à l’opérateur.

Des cabines suspendues

En matière d’amortissement des vibrations, plusieurs techniques s’opposent chez les constructeurs. Merlo encore, comme l’explique Thiebaud Rusterholzt, responsable produit chez le constructeur italien : « le confort de conduite est depuis longtemps l’une de nos préoccupations. Nous proposons une cabine suspendue depuis 2012 qui fonctionne sur quatre points grâce à des amortisseurs hydropneumatiques avec la possibilité de désactiver cette suspension ». D’autres constructeurs comme Diéci proposent une suspension à deux points fixes montés sur rotules, l’avant de la cabine qui vient s’amortir à l’arrière sur deux suspensions. Manitou quant à lui, dans sa dernière génération de cabine, a fait le choix de silentblocs à forte capacité d’absorption des vibrations en privilégiant une hauteur minimum de ses machines afin de pouvoir entrer dans des bâtiments bas.

La sécurité et le confort dans l’utilisation des chargeurs sont devenus au fil des années une nécessité autant qu’une exigence règlementaire. Les constructeurs ont tous répondu à cette attente des utilisateurs pour rester dans le marché. Ce confort a un coût pour le futur acquéreur d’une machine. Le prix moyen d’un télescopique de dernière génération dépasse largement les 70.000 € hors taxe, alors qu’il y a moins de dix ans, la même machine, un peu plus rustique, valait un peu moins de 40.000 €. La technicité et le confort des nouvelles gammes est à ce prix.

Roland Saint Thomas

Téléscopiques : le confort des cabines rivalise avec celui des tracteurs

Téléscopiques : le confort des cabines rivalise avec celui des tracteurs

Il aura fallu à peine plus de trois générations de machines (25 ans) pour que les constructeurs de chariots télescopiques, dans leur ensemble, proposent un confort de conduite à leurs télescopiques qui se rapproche de celui du tracteur. Outre les efforts techniques qui ont porté ces deux dernières décennies sur l’aspect mécanique de l’engin : transmission mécanique ou hydrostatique, voire vario plus récemment, puissance moteur, débit hydraulique, maniabilité, aptitude au remorquage sur route ou capacité de freinage, les constructeurs portent depuis peu leurs efforts sur le confort en cabine pour des machines qui sont parfois utilisées plus de 1.200 heures par an.
Les normes Fops II et Rops II (lire encadré) applicables sur les engins de terrassement et de manutention à partir de 2009, ont précipité les constructeurs dans l’obligation de rendre leur cabines plus sures et, dans le même temps, plus confortables.

Des cabines redessinées

Pour Sylvain Lelièvre, responsable produits chez le constructeur Manitou : « on se devait d’apporter le même niveau de confort en cabine à nos clients que celui qu’ils trouvaient dans leurs tracteurs. En 2016, nous avons développé une nouvelle gamme de machines dédiées à l’agriculture, la Newag, composée de six modèles déclinés sous le nom de MLT. Nous sommes partis d’une feuille blanche en redessinant la nouvelle cabine Easy Step. L’accès a été revu avec un nouveau plancher et de nouvelles marches, pour monter et descendre plus facilement de la cabine sans risque. Nous avons aussi rabaissé le tableau de bord pour améliorer la visibilité de l’outil, autant en point bas qu’en hauteur, avec l’intégration d’un nouveau pare-brise arrondi d’un seul bloc. La vitre de la portière est devenue électrique, pour ne pas être obligé d’être simplement ouverte ou fermée. En cas de chaleur moyenne ou désembuage léger, le chauffeur aura le choix d’entrouvrir sa vitre. Nous avons également retravaillé l’ergonomie du poste de conduite en positionnant le joystick sur l’accoudoir qui est solidaire du siège pneumatique. Nous avons doté ces nouvelles machines d’aide à la conduite avec l’introduction d’automatismes de mouvements comme par exemple le retour en position de travail haute et basse, le télescopage en même temps que la levée, le bennage avec une fonction automatique de secouage du godet… Nous avons également amélioré l’acoustique en abaissant le niveau sonore en cabine à 72 décibels, en-dessous des normes obligatoires ».

Un meilleur confort au roulage

D’autres technologies ont été développées par les constructeurs, toujours dans le but d’améliorer le confort de conduite sur route, avec notamment la suspension hydropneumatique de la flèche, introduite par Merlo en 2015. C’est le système BSS (Boom Suspension Système) disponible sur toute la gamme. Depuis, l’offre de suspension se retrouve chez tous les constructeurs. Manitou propose quant à lui deux accumulateurs d’azote pour amortir la flèche dans les deux sens. Son système est asservi à la vitesse d’avancement de l’engin. Il s’active à partir de 4 km/h et se neutralise au travail pour permettre plus de précision à l’opérateur.

Des cabines suspendues

En matière d’amortissement des vibrations, plusieurs techniques s’opposent chez les constructeurs. Merlo encore, comme l’explique Thiebaud Rusterholzt, responsable produit chez le constructeur italien : « le confort de conduite est depuis longtemps l’une de nos préoccupations. Nous proposons une cabine suspendue depuis 2012 qui fonctionne sur quatre points grâce à des amortisseurs hydropneumatiques avec la possibilité de désactiver cette suspension ». D’autres constructeurs comme Diéci proposent une suspension à deux points fixes montés sur rotules, l’avant de la cabine qui vient s’amortir à l’arrière sur deux suspensions. Manitou quant à lui, dans sa dernière génération de cabine, a fait le choix de silentblocs à forte capacité d’absorption des vibrations en privilégiant une hauteur minimum de ses machines afin de pouvoir entrer dans des bâtiments bas.

La sécurité et le confort dans l’utilisation des chargeurs sont devenus au fil des années une nécessité autant qu’une exigence règlementaire. Les constructeurs ont tous répondu à cette attente des utilisateurs pour rester dans le marché. Ce confort a un coût pour le futur acquéreur d’une machine. Le prix moyen d’un télescopique de dernière génération dépasse largement les 70.000 € hors taxe, alors qu’il y a moins de dix ans, la même machine, un peu plus rustique, valait un peu moins de 40.000 €. La technicité et le confort des nouvelles gammes est à ce prix.

Roland Saint Thomas

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