Semaine 40
Tendance commerciale
Les marchés à la loupe...

Bovins de boucherie
La pression des éleveurs est de plus en plus marquée, face à la stagnation des prix. A l’appel de la FNB et du Grand bassin allaitant, ils ont encore manifesté leur désarroi tout au long de la journée d’ouverture du Sommet de l’Elevage à Cournon, notamment vêtus d’un T-shirt rouge "Les producteurs de viande bovine en colère". Les sorties ne sont pourtant pas très importantes, mais le manque de concurrence entre des acheteurs qui se retrouvent tous à servir un même produit à quelques centrales d’achat pose le problème de la concentration des outils de transformation. Cette arme avait pourtant été brandie par les pouvoirs publics pour contrecarrer la puissance des grands groupes d’achat, et force est de constater que l’échec est flagrant. Cette puissance se retourne contre les éleveurs avec des tarifs de plus en plus maîtrisés, très bas et qui permettent des marges que les éleveurs ne voient pas. La tension monte avec des éleveurs décidé à forcer la progression des prix sur les cotations régions (lire en pages 15 et 30 de cette édition) et sur les marchés. Sur les marchés de la semaine, si la viande haut de gamme charolaise ou limousine reste normalement valorisée, la tendance commerciale se tend dans les femelles labels avec déjà un recul des commandes. La vente est très calme avec des tarifs stables dans les génisses lourdes et de qualité bouchère et les tarifs sont toujours discutés dans les bonnes vaches charolaises. La tendance est au maintien des prix pour les réformes allaitantes de choix secondaire même si le tri est plus sévère pour les animaux manquant de finition. Dans les laitières, les besoins des industriels sont facilement couverts, malgré une offre non excédentaire. Les tarifs se maintiennent dans les bonnes vaches frisonnes et montbéliardes. Les animaux manquant de viande demeurent pénalisés. En jeunes bovins, les besoins ne sont pas très soutenus à l’export, mais la réduction des sorties permet un commerce plus fluide et une meilleure tenue des cours.
Broutards
La tendance commerciale reste lourde avec toujours une forte tension dans les animaux de plus de 400 kg destinés au marché italien. Les tarifs tendent néanmoins à se stabiliser dans la marchandise de qualité. Les broutards charolais U de 350 à 450 kg se négocient entre 2,29 et 2,52 €/kg vif pour les meilleurs avec une moyenne proche de 2,40 €/kg vif. La pression reste forte dans le second choix avec des tarifs qui tombent rapidement entre 2,13 à 2,21 €/kg vif. Dans les plus lourds (+500 kg), le commerce bénéficie de la légère détente du prix de la viande en Italie. Dans les femelles, les bonnes laitonnes charolaises convenant au marché italien maintiennent leurs prix sans difficulté sur les marchés de Bourg-en-Bresse ou de Saint-Christophe-en-Brionnais.
Veaux d’élevage et d’engraissement
Le commerce est calme avec une reconduction des cours dans les veaux frisons. Les bons veaux montbéliards se vendent avec un peu plus de facilité avec quelques débouchés à l’export. La moyenne marchandise reste par contre peu demandée. En croisés, le commerce s’avère un peu plus régulier face à la réduction de l’offre. Les bons veaux destinés aux labels ou à l’export sont mieux demandés et bénéficient de tarifs facilement reconduits.
Ovins
Le commerce est peu dynamique et seule la modestie de l’offre permet un écoulement régulier et une reconduction des cours. Dans les agnelets, les sorties sont plus importantes alors que la demande italienne reste peu soutenue. Les transactions sont très calmes avec une érosion des prix. En brebis, les apports suffisent largement aux besoins et les tarifs plafonnent. La fête de l’Aïd El Kebir, le 16 ou le 17 novembre prochain, est attendue pour dynamiser le marché.
Porcs
La tendance reste baissière sur un marché européen également tendu. Les cotations du MPB affichaient lundi une nouvelle baisse de 0,003 à 1,121 € du kilo. A noter que la séance de cotation du lundi suspendue un temps a repris. La perturbation de l’activité des outils industriels en début de semaine du fait des grèves annoncées (celles des agents des DDSV notamment) devrait de nouveau peser sur une tendance extrêmement tendue pour des éleveurs, confrontés de plus en plus nombreux à de grandes difficultés.