Tendance commerciale de la semaine 18-2025
Conjoncture – Dans un contexte de recul global de la production européenne et d’une consommation qui résiste plutôt bien, les prix s’envolent, avec des écarts parfois hallucinants entre les pays. Dans sa dernière note de conjoncture (https://tendances-lait-viande.fr/category/viande-bovine/?numero=371), L’Idele relève la forte hausse des prix des réformes laitières. Les cotations des vaches O ont gagné : +74 centimes en quatre semaines en Irlande, +30 cts aux Pays-Bas, +32 cts en Allemagne, +33 cts en France et encore +5 cts en Pologne (base semaine 15). Le point d’orgue étant attribué à la cotation irlandaise avec un record à 6,88 €/kg de carcasse.
Cette envolée des prix est le résultat d’une décapitalisation massive liée à des politiques de verdissement européen et accentuée par des crises sanitaires (FCO et MHE) qui ont fortement impacté la fécondité, la mortalité des cheptels et par conséquent le nombre des naissances.
Ces maladies ne sont pas éradiquées et vont revenir en force avec le retour de la chaleur et des moustiques. Les cheptels qui n’ont pas été protégés prennent de gros risques, car les conséquences sont connues et dramatiques dans certains cas. La disponibilité en doses vaccinales est une très grande préoccupation pour les éleveurs, alors que les animaux sont maintenant dans les herbages.
La hausse quasi linéaire se poursuit dans les femelles, avec des industriels qui doivent en permanence répercuter (quand cela est possible) ces hausses dans le secteur aval. C’est compliqué, car les contrats signés en début d’année ont figé les prix. Personne ne pouvait anticiper une telle envolée des prix. Le plus gros du travail reste à faire pour faire évoluer les prix dans le secteur aval sans trop perdre de clients. Les rayons boucheries qui ont très longtemps servi de pôle d’attraction et de marge pour les GMS ne le sont plus.
Aujourd’hui, personne ne connaît vers quel seuil les prix de la viande vont atterrir pour se stabiliser. Mais une chose est sûre, c’est que nos niveaux de prix font de l’Europe une plateforme très lucrative pour les grands pays exportateurs. La politique européenne de libre-échange et d’ouverture des importations tout azimut fait peser une épée de Damoclès sur une filière qui commence à profiter de tarifs rémunérateurs.
Bovins de boucherie – Les conditions climatiques sont très favorables à la mise à l’herbe, et aux travaux de saison. Même si l’activité des abattoirs est amoindrie par les fériés de ce début mai, les volumes peinent à couvrir une demande qui se montre plus régulière pour ce début de mois. Le beau temps va relancer les ventes de viande à griller, malgré des tarifs plus élevés. Les barbecues seront de sortie pour les grands ponts du 1er et du 8 mai. La demande pour la restauration devrait également se renforcer, notamment par les burgers qui sont à la carte de nombreux restaurants. Les pièces à bouillir sont moins demandées et vont retourner au hachoir.
L’activité commerciale reste soutenue par la faiblesse de l’offre, et on assiste à un resserrement de plus en plus sensible des grilles de prix, avec des animaux d’entrée de gamme qui progressent beaucoup plus vite que les femelles de qualité bouchère.
Sur les marchés et dans les abattoirs, les tarifs se maintiennent dans les bonnes femelles Blondes d’Aquitaine, Limousines ou Charolaises de qualité bouchère. La tendance reste positive dans les Charolaises et autres races à viande R de conformation. Les allaitantes de moindre conformation sont poussées par le manque de minerai.
Réformes laitières – Les industriels laitiers ont des besoins, et les volumes disponibles restent insuffisants pour calmer la dynamique qui régit le commerce dans les campagnes. La tendance reste positive dans les vaches Prim’holsteins, Normandes et Montbéliardes, toutes gammes confondues. Les taureaux de réformes suivent cette tendance pour compenser le manque de minerai.
Jeunes bovins – L’animation commerciale est assez fluide malgré les semaines écourtées, avec une progression mesurée des prix.
Bovins d’embouche et d’élevage – Si la demande est moins prégnante que ces dernières semaines, avec des engraisseurs qui sont déjà très chargés, la grande fermeté des prix de la viande contribue à soutenir les prix.
Broutards – L’activité commerciale est quelque peu pénalisée par le férié du 1er mai. Le gros de l’activité export est concentré sur les premiers jours de la semaine, ce qui anime les marchés où l’offre saisonnière bénéficie souvent d’une belle qualité avec les sorties d’animaux nés en automne. Les tarifs se raffermissent dans les broutards Charolais, Limousins ou croisés de moins de 380 kg. La vente est plus régulière avec des tarifs qui se stabilisent dans les broutards lourds et les taurillons. Dans les femelles, la tendance est à la stabilisation des prix après le léger tassement de ces dernières semaines.
Veaux d’engraissement et d’élevage – Les intégrateurs surveillent leurs coûts de production, mais ils sont obligés de suivre le marché espagnol qui reste très demandeur, faute d’offre suffisante dans les autres pays de l’UE. Les transactions sont fluides avec des tarifs fermes et facilement reconduits sur l’ensemble des catégories de veaux.
Agneaux – La demande est ferme dans les magasins qui vont profiter d’une météo très favorable pour le pont du 1er mai. Les barbecues seront de sortie, et les côtes d’agneau seront plus faciles à vendre malgré des prix qui restent élevés sur les étals.
Porc – Malgré les ponts de mai, le marché du porc breton affiche une nouvelle stabilité à 1,793 € comme l’ensemble des marchés européens.