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Tendance commerciale semaine 09-2025

Conjoncture : Le Salon de l’Agriculture a ouvert ses portes dans un climat d’apaisement après une fin d’année très houleuse sous fond de guerre syndicale. L’adoption du budget de l’État et de la LOA a rassuré les agriculteurs. Quant aux éleveurs, si les prix connaissent un rebond important en ce début d’année, l’inquiétude perdure sur le volet sanitaire. Les FCO 3-4-8 ainsi que la MHE sont toujours présentes et des craintes sérieuses sont ressenties pour 2025 avec une couverture vaccinale insuffisante et une rupture ponctuelle de stock de vaccin à la veille du retour des culicoïdes pour le printemps. L’impact sur la production française n’est pas entièrement répertorié avec de la surmortalité et des problèmes de fertilité. La menace de nouveaux variants est prégnante, avec de la FCO 1 en Espagne et de la FCO 12 aux Pays-Bas. Le sanitaire est actuellement le sujet le plus sensible, car les impacts économiques sont dramatiques pour les éleveurs, alors que celui sur la décapitalisation de la ferme France met en danger nos structures intermédiaires de l’abattage et de la transformation.

Une étude de l’Idele, annonce une année 2025 bousculée par le sanitaire. La production française devrait reculer de 1,8 %, et confirme le repli entamé depuis 8 ans. Ce recul sera principalement mis au crédit des femelles, avec -8 % de réformes laitières disponibles pour l’abattage et 3,6 % dans le secteur allaitant. La recapitalisation des cheptels après les attaques de FCO sera lente, et va impacter les volumes. En revanche, la production de jeunes bovins, démontre l’intérêt des industriels et des engraisseurs à relancer cette filière, malgré un contexte très particulier d’envolée des prix, que ce soit du maigre ou de la viande. Même si elle est modeste, une hausse de 0,3 % de sortie de taurillons est attendue, notamment dans les types viandes. Face à la baisse importante des effectifs de broutards, le marché reste sous très haute tension. Au 1er décembre 2024, les mâles de 6-12 mois affichaient une baisse de 2 % alors que les moins de 6 mois reculaient de 9 %, avec un impact sanitaire important.

Bovins de boucherie : les professionnels de la viande observent avec une certaine impuissance une diminution très significative de l’offre, alors que la demande se montre plus régulière et anticipée pour le retour des vacances de la région parisienne dans les femelles bouchères. De nombreuses actions de promotion ont été mises en place dans les GMS pour le salon de l’agriculture, avec des produits plus d’entrée de gamme. Les transactions sont actives sur les marchés et surtout dans les livraisons directes, avec des abattoirs qui cherchent à se couvrir par le prix. Cela se traduit par des hausses pour les bonnes femelles blondes d’Aquitaine, limousines ou charolaises de qualité bouchère. La faiblesse de l’offre permet également une très bonne tenue des prix dans les allaitantes R et O de conformation.

Réformes laitières : Certains industriels ont réduit leurs activités pour s’adapter aux faibles volumes disponibles. La demande en viande transformée (steak haché…) est plus forte avec un retour de vacances qui se conjugue avec un début de mois. Le relèvement des prix est significatif dans les réformes holsteins, abondances ou montbéliardes, avec un tri surtout moins sévère dans la moyenne marchandise. Les taureaux de réformes bénéficient du déficit de minerai maigre, pour être sérieusement réévalués.

Jeunes bovins : L’animation commerciale reste active sur l’ensemble des pays de l’UE, avec une offre qui demeure limitée. Les tarifs sont soutenus dans les charolais, Limousins ou les blonds d’Aquitaine lourds. Les ventes de JB halal pour le début du ramadan (28 février) se renforcent notamment sur l’Allemagne.

Bovins d’embouche et d’élevage : Les engraisseurs sont pressés par les abatteurs de maintenir leurs niveaux d’activité, ce qui se révèle difficile faute de marchandises disponibles. Le relèvement des prix de la viande se retrouve dans les prix des animaux d’embouche et des herbagères.

Broutards : L’offre saisonnière reste limitée et ne permet toujours pas de satisfaire les besoins des nombreux acheteurs que ce soit pour l’export ou sur la France. Les engraisseurs italiens ne couvrent pas leurs besoins, mais ils désirent stopper l’engrenage incontrôlé des prix. Du côté espagnol, les grosses expéditions vers les pays tiers pour le début du Ramadan libèrent beaucoup de place dans les ateliers d’engraissement. Toutes les races bénéficient de cette bonne dynamique commerciale, quelles que soient les gammes de poids ou de conformation. Dans les femelles, les disponibilités sont insuffisantes pour satisfaire la demande et les prix sont très fermes.

Veaux d’engraissement et d’élevage : Le recul de l’offre est amplifié par les conséquences de la MHE et des FCO. Les intégrateurs, qui font des mises en place pour le cœur de l’été, subissent la loi du marché avec une forte concurrence entre les ramasseurs de campagnes. Pour ces derniers, les débouchés sont nombreux avec une forte demande espagnole malgré les PCR. Les intégrateurs stabilisent leurs prix pour des sorties d’été. Le commerce reste actif dans les montbéliards export sur le Rhône-Alpes. La vente est très fluide dans les croisés qui partent vers l’Espagne.

Agneaux : La fin des vacances d’hiver, qui coïncide avec le début du Ramadan, entraîne une légère reprise des commandes. Le commerce est plus régulier avec des tarifs qui restent à des niveaux attractifs pour les éleveurs. En brebis, la demande est également plus régulière.

Porc : Le marché est à l’équilibre avec un cours sur le MPF stable à 1,680 €.