Toujours savoir se réinventer
Installés depuis janvier 2020 dans la commune de Baron, Cédric et Mélanie Capon ont rapidement dû faire face à la crise Covid-19. Loin de se laisser démoralisés, ils ont su se réinventer pour proposer de nouveaux services dans leur ferme-auberge Le Domaine des marguerites afin de pouvoir passer le cap.

Située à Baron au cœur des prairies charolaises, la ferme-auberge Le Domaine des Marguerites de Cédric et Mélanie Capon est riche de ses différentes activités et de ses animaux. Et pourtant au départ, le couple n’était pas prédestiné à reprendre une exploitation agricole. N’ayant aucun parent issu de ce milieu et n’ayant pas fait d’études pour le devenir, s’installer était très compliqué. Mais ils ont pu compter sur le soutien de la chambre d’agriculture et de Patrick, propriétaire de la ferme-auberge. Ce dernier les accompagne et leur apprend le métier avant de leur laisser reprendre « les rênes de l’exploitation ».
Souhaitant proposer plus que les activités traditionnelles d’une ferme-auberge, Cédric et Mélanie mettent en avant leurs différents talents. Véritable cordon bleu, Cédric s’occupe de toute la partie traiteur. Quant à Mélanie, son domaine à elle, c’est la vente. Ensemble, le couple va créer de nombreuses activités pour rendre leur exploitation attractive.
Un catalogue d’activités
Voulant mettre à profit leur amour pour les bons produits du terroir, Cédric et Mélanie proposent un service traiteur. Et pour le mettre en place ils développent l’élevage dans les 14 hectares que possède la ferme-auberge. Le couple élève des volailles mais aussi des moutons charollais. Ainsi, ils proposent à la vente des produits tels que de la terrine, des rillettes, de la confiture… L’idée était de « toujours rester local ».
En plus du service traiteur, le couple dispose de deux gîtes à la ferme et d’un gîte “insolite“ accompagné de son bain nordique et de son sauna. Deux Escape Game sont aussi proposés : le premier « la recette secrète de Jean-Pierre Coffre » et le second « Autour de d’Artagnan ». « Mélanie et moi voulions vraiment pouvoir diversifier l’offre et ainsi attirer le plus de monde possible », se rappelle Cédric.
Et visiblement cela s’est avéré être une bonne idée, car leur ferme-auberge attire de nombreux touristes comme des Lyonnais et des Parisiens, désireux de venir se ressourcer à la campagne. Cependant, malgré toutes ces initiatives, Cédric et Mélanie ne pouvaient pas prévoir l’arrivée du Covid-19.
Une exploitation à l’arrêt
Le couple qui s’est installé en janvier 2020 venait à peine d’ouvrir leur ferme qu’ils ont dû fermer aussitôt. « Nous avons beaucoup réfléchi avec Mélanie et comme nous venions de nous installer, cela a été très dur au début. Et puis un jour, nous avons vu que nos voisins, la ferme des Bien Vivants organisait des tournées de livraisons. Nous nous sommes dit que nous devrions essayer ».
Mais avant de pouvoir les rejoindre, Cédric et Mélanie devaient tout d’abord organiser leur tournée et s’assurer d’avoir un minimum de clientèle.
C’est grâce au logiciel “Google Forms“ (logiciel d’administration d’enquêtes), qu’ils créent leur propre questionnaire sur Internet et mettent en place un service de livraison dans des points relais à Lyon, Auxerre et Troyes. Pour se faire connaître, ils utilisent leurs pages Facebook et Instagram « Domaine des Marguerites » où ils partagent leur questionnaire.
Une fois les commandes passées, Cédric et Mélanie s’associent avec la ferme des « Bien Vivants » pour organiser leur première tournée de livraison (dans les trois différentes villes citées ci-dessus). « S’associer avec eux nous permettait déjà de pouvoir partager les frais de déplacement, mais aussi de pouvoir proposer un plus large choix de produits », explique Cédric.
Loin de rester sur ses acquis, le couple entend bien pérenniser ce travail. « Je pense que dans ce métier il faut savoir se remettre en question. Ce n’est pas parce que les clients sont là qu’ils vont forcément rester, nous devons donc apprendre à les attraper et à les fidéliser ! »
Malgré des conditions difficiles, le couple entend bien se déplacer plus souvent à Lyon pour réaliser les livraisons. « Avec le couvre-feu cela rend les choses bien plus compliquées, les gens sont au travail toute la journée et à 18 h ils doivent être chez eux. Cela ne nous laisse donc pas beaucoup de temps pour livrer donc nous réfléchissons en ce moment à une nouvelle organisation », déclare pensif, Cédric.