Benoit Gondeau à Reclesne
Toujours un stock d’avance
Depuis qu’il est installé, Benoît Gondeau fait en sorte d’optimiser l’herbe sur son exploitation. Sécuriser les stocks fourragers est chez lui une véritable obsession. Pâturage tournant, enrubannage précoce, soins aux prairies : rien n’est laissé au hasard sur l’exploitation.
Originaire de Curgy, Benoît Gondeau s’est installé en 2008 à Reclesne dans l’Autunois-Morvan. Ses parents n’étant pas agriculteurs, c’est dans une ferme voisine du domicile familial que le jeune Benoît s’est pris de passion pour l’élevage. Bepa à Charolles, Bac Pro à Fontaines, stages dans de très bonnes maisons charolaises : le jeune homme a bénéficié d’un solide cursus avant de s’installer. Le grand saut eut lieu avec la reprise de la ferme d’un oncle de son épouse parti en retraite à Reclesne.
La structure compte aujourd’hui environ 90 hectares sur lesquels sont élevées un peu plus d’une soixantaine de vaches allaitantes ainsi qu’une troupe de cent brebis. Une stabulation de cinquante vaches à veaux a été construite il y a deux ans et des aménagements viendront bientôt compléter le parc bâtiment. Benoît prévoit cependant d’avancer ses vêlages sur décembre, janvier et février de sorte de ne plus avoir à hiverner de mâles. Excepté quelques femelles bien conformées, toute la production est vendue maigre.
Sur les 90 hectares de surface, 5 hectares et demi sont cultivés en céréales à paille. Cette année, Benoit sèmera également du maïs ensilage pour 2 hectares (ha), l’orge d’hiver ayant été détruite par le gel en février dernier. Ces cultures assurent une rotation avec les prairies temporaires pour un total de 9 ha labourables.
« Il me reste 200 bottes de foin ! »
La reconstitution des stocks fourragers est une véritable obsession chez Benoît. Malgré la sécheresse du printemps 2011, au sortir de l’hiver 2011-2012, il lui reste encore 200 bottes de foin en stock ! Une prouesse qui tient autant aux terrains particuliers de l’exploitation qu’à une gestion optimisée du pâturage. Bien que située à un ou deux kilomètres des premières buttes granitiques du Morvan, la ferme repose sur des sols argileux qui craignent beaucoup l’humidité. Ces terrains peuvent être un véritable handicap en cas de pluies printanières abondantes. Si un printemps pourri sévit, l’éleveur peut très bien être contraint de rentrer ses bêtes malgré la présence abondante d’herbe ! Mais lorsque la sécheresse frappe, ces prairies non drainées résistent mieux qu’ailleurs. C’est ce qui s’est produit l’an dernier. Mais ce n’est pas la seule raison qui explique ce bilan de campagne hivernale.
En 2010, comme la pousse de l’herbe était très forte, Benoit a récolté « tout ce qu’il pouvait ». A tel point qu’à la fin de l’hiver 2010-2011, il lui restait encore 450 bottes de foin en stock ! Une réserve qui s’est avérée très précieuse au regard du printemps 2011. En début de saison, la récolte d’enrubannage avait été semblable à une année normale : environ 270 bottes. Mais par la suite, Benoît n’a pu récolter que 200 bottes de foins. Le retour de la pluie en juillet a permis de rentrer 180 bottes enrubannées supplémentaires.
Pas de gaspillage
Pour arriver à ses fins, Benoît pratique un pâturage tournant sur ses parcelles. « A proximité de l’exploitation, j’ai deux parcelles de trois hectares que je fais manger par un lot de 14 vaches à veaux. Lorsque la première parcelle est mangée, je passe le lot dans la seconde, puis dans une troisième parcelle. Mais si je me rends compte que je n’aurai pas besoin de cette troisième parcelle pour le pâturage, alors je la mets de côté pour la fauche. Je fais pareil avec un autre lot de vingt vaches sur trois autres parcelles de l’exploitation. Les bêtes tournent d’abord sur les deux premières parcelles et s’il n’y a pas besoin de la troisième, alors j’en fais du foin », explique le jeune éleveur. Ce pâturage tournant était déjà pratiqué par le prédécesseur de Benoît. Des clôtures électriques avaient déjà été aménagées pour découper les prés et cette technique permettait déjà à son oncle d’avoir toujours du stock d’avance.
Pour Benoît, « il n’est pas question de laisser l’herbe se perdre en lâchant un lot de vaches dans une trop grande parcelle. Même s’il faut faire dix bottes à droite, dix bottes à gauche, je préfère recouper mes parcelles en faisant du pâturage tournant », confie le jeune éleveur.
Peu d’achats
Benoît n’a presque pas eu à donner à manger à ses bêtes en attendant le retour de la pluie (seulement quatre bottes de foin !). Pour parvenir à nourrir l’ensemble du troupeau, l’éleveur a cependant du sacrifier une parcelle de 6 ha prévue pour le foin. Benoît préfère toutefois « donner un peu de foin à des bêtes au pré si c’est pour faire du stock à côté ! ». Pour l’hiver 2011-2012, l’éleveur n’a du acheter que 70 tonnes de paille pour la litière. Il lui en reste d’ailleurs vingt tonnes. Par chance, les céréales récoltées en 2011 ont beaucoup donné. Dix tonnes d’ensilage de maïs en big-bag ont permis d’économiser le foin et Benoît a tout de même augmenté un peu la dose de concentrés pour maintenir l’état des bêtes.
Cette année, Benoît fera de l’ensilage d’herbe et de l’ensilage de maïs. « Le maïs sécurisera davantage encore le système », confie l’éleveur. Quant à l’ensilage d’herbe, il remplacera une partie de l’enrubannage. Benoît fera appel à une entreprise équipée d’une autochargeuse. Cette option revenant moins cher qu’un chantier à l’ensileuse automotrice, indique l’éleveur.
En fin d’hiver, tous les prés de fauche ont reçu du fumier à raison de 15 tonnes par hectare. Vers le 10 avril, Benoît envisageait de faire déprimer ces parcelles, tant pour décharger les autres que pour favoriser la reprise. « A condition que la pluie soit au rendez-vous ! », s’inquiétait tout de même l’éleveur. Chaque année, la herse à prairie est passée systématiquement là où le fumier est épandu. Benoît herse aussi les prés qui ont été pâturés de bonne heure par les moutons. « La pousse de l’herbe, ça se gère ! », résume Benoît. Un principe qu’il essaie de mettre en œuvre depuis son installation.
La structure compte aujourd’hui environ 90 hectares sur lesquels sont élevées un peu plus d’une soixantaine de vaches allaitantes ainsi qu’une troupe de cent brebis. Une stabulation de cinquante vaches à veaux a été construite il y a deux ans et des aménagements viendront bientôt compléter le parc bâtiment. Benoît prévoit cependant d’avancer ses vêlages sur décembre, janvier et février de sorte de ne plus avoir à hiverner de mâles. Excepté quelques femelles bien conformées, toute la production est vendue maigre.
Sur les 90 hectares de surface, 5 hectares et demi sont cultivés en céréales à paille. Cette année, Benoit sèmera également du maïs ensilage pour 2 hectares (ha), l’orge d’hiver ayant été détruite par le gel en février dernier. Ces cultures assurent une rotation avec les prairies temporaires pour un total de 9 ha labourables.
« Il me reste 200 bottes de foin ! »
La reconstitution des stocks fourragers est une véritable obsession chez Benoît. Malgré la sécheresse du printemps 2011, au sortir de l’hiver 2011-2012, il lui reste encore 200 bottes de foin en stock ! Une prouesse qui tient autant aux terrains particuliers de l’exploitation qu’à une gestion optimisée du pâturage. Bien que située à un ou deux kilomètres des premières buttes granitiques du Morvan, la ferme repose sur des sols argileux qui craignent beaucoup l’humidité. Ces terrains peuvent être un véritable handicap en cas de pluies printanières abondantes. Si un printemps pourri sévit, l’éleveur peut très bien être contraint de rentrer ses bêtes malgré la présence abondante d’herbe ! Mais lorsque la sécheresse frappe, ces prairies non drainées résistent mieux qu’ailleurs. C’est ce qui s’est produit l’an dernier. Mais ce n’est pas la seule raison qui explique ce bilan de campagne hivernale.
En 2010, comme la pousse de l’herbe était très forte, Benoit a récolté « tout ce qu’il pouvait ». A tel point qu’à la fin de l’hiver 2010-2011, il lui restait encore 450 bottes de foin en stock ! Une réserve qui s’est avérée très précieuse au regard du printemps 2011. En début de saison, la récolte d’enrubannage avait été semblable à une année normale : environ 270 bottes. Mais par la suite, Benoît n’a pu récolter que 200 bottes de foins. Le retour de la pluie en juillet a permis de rentrer 180 bottes enrubannées supplémentaires.
Pas de gaspillage
Pour arriver à ses fins, Benoît pratique un pâturage tournant sur ses parcelles. « A proximité de l’exploitation, j’ai deux parcelles de trois hectares que je fais manger par un lot de 14 vaches à veaux. Lorsque la première parcelle est mangée, je passe le lot dans la seconde, puis dans une troisième parcelle. Mais si je me rends compte que je n’aurai pas besoin de cette troisième parcelle pour le pâturage, alors je la mets de côté pour la fauche. Je fais pareil avec un autre lot de vingt vaches sur trois autres parcelles de l’exploitation. Les bêtes tournent d’abord sur les deux premières parcelles et s’il n’y a pas besoin de la troisième, alors j’en fais du foin », explique le jeune éleveur. Ce pâturage tournant était déjà pratiqué par le prédécesseur de Benoît. Des clôtures électriques avaient déjà été aménagées pour découper les prés et cette technique permettait déjà à son oncle d’avoir toujours du stock d’avance.
Pour Benoît, « il n’est pas question de laisser l’herbe se perdre en lâchant un lot de vaches dans une trop grande parcelle. Même s’il faut faire dix bottes à droite, dix bottes à gauche, je préfère recouper mes parcelles en faisant du pâturage tournant », confie le jeune éleveur.
Peu d’achats
Benoît n’a presque pas eu à donner à manger à ses bêtes en attendant le retour de la pluie (seulement quatre bottes de foin !). Pour parvenir à nourrir l’ensemble du troupeau, l’éleveur a cependant du sacrifier une parcelle de 6 ha prévue pour le foin. Benoît préfère toutefois « donner un peu de foin à des bêtes au pré si c’est pour faire du stock à côté ! ». Pour l’hiver 2011-2012, l’éleveur n’a du acheter que 70 tonnes de paille pour la litière. Il lui en reste d’ailleurs vingt tonnes. Par chance, les céréales récoltées en 2011 ont beaucoup donné. Dix tonnes d’ensilage de maïs en big-bag ont permis d’économiser le foin et Benoît a tout de même augmenté un peu la dose de concentrés pour maintenir l’état des bêtes.
Cette année, Benoît fera de l’ensilage d’herbe et de l’ensilage de maïs. « Le maïs sécurisera davantage encore le système », confie l’éleveur. Quant à l’ensilage d’herbe, il remplacera une partie de l’enrubannage. Benoît fera appel à une entreprise équipée d’une autochargeuse. Cette option revenant moins cher qu’un chantier à l’ensileuse automotrice, indique l’éleveur.
En fin d’hiver, tous les prés de fauche ont reçu du fumier à raison de 15 tonnes par hectare. Vers le 10 avril, Benoît envisageait de faire déprimer ces parcelles, tant pour décharger les autres que pour favoriser la reprise. « A condition que la pluie soit au rendez-vous ! », s’inquiétait tout de même l’éleveur. Chaque année, la herse à prairie est passée systématiquement là où le fumier est épandu. Benoît herse aussi les prés qui ont été pâturés de bonne heure par les moutons. « La pousse de l’herbe, ça se gère ! », résume Benoît. Un principe qu’il essaie de mettre en œuvre depuis son installation.