Tournée vers l’avenir
Le rapport d’activités a permis de rappeler la richesse et la compétence des femmes et des hommes du réseau syndical de la FDSEA. Des responsables qui connaissent à fond leurs dossiers, sont à même de prospective et d’initiatives pour faire en sorte que « les choses bougent et évoluent dans le bon sens ».
Les illustrations ont été nombreuses.
Avec pragmatisme
On peut ainsi citer la mobilisation autour de la pétition sur les retraites agricoles qui a permis de recueillir plus de 1.850 signatures en Saône-et-Loire, et plus de 100.000 au national, obligeant les principaux candidats à l’élection présidentielle de se positionner sur le sujet. Les accidents climatiques à répétition - sécheresse au printemps 2011, gel en février dernier… - obligent la profession, en lien avec les assureurs et les pouvoirs publics, à concevoir des outils adaptés aux risques qui pèsent sur les exploitations. Il fut aussi question de l’accumulation anarchique et la prolifération de textes relatifs à l’environnement, lesquels excèdent le monde agricole et viticole, qui revendique haut et fort « du pragmatisme » et « de la pédagogie » quand on ne leur propose que « contrôles et sanctions », le tout résultant d’une application « dogmatique des textes ». Dans ce contexte, les lignes commencent à bouger, et la charte sur les zones humides signée en septembre dernier à Fontaines en est un premier exemple.
Toujours du côté des illustrations, le "contrat type de bail à fermage ou à métayage", négocié entre preneurs et bailleurs, clarifie les responsabilités de chacun face au fléau que constituent l’Esca et les maladies du bois dans notre vignoble. Citons encore la mobilisation responsable pour organiser la lutte contre la flavescence dorée de la vigne.
Sur tous les fronts
N’oublions pas non plus le formidable élan de solidarité qui a prévalu avec l’opération paille initiée en mai dernier, tandis que notre département était confronté à une sécheresse printanière sans précédent. Pas moins de 45.000 tonnes de paille ont ainsi été rapatriées depuis les régions céréalières. Il y a eu aussi les quelque 20 millions d’€ de calamités décrochés dans un contexte de rigueur budgétaire.
Les exemples ne s’arrêtent pas là ; la liste est longue. Citons encore la communication autour du métier réalisée par les agricultrices, dont la dernière illustration était le "premier marché de printemps" le 14 avril dernier à Chalon-sur-Saône, ou encore le travail engagé avec la MSA autour du statut des conjointes d’exploitation. Il y a aussi la relance des exportations de bétail vif grâce à la création du GEF, le Groupement Export France ; la généralisation de la mise en place des machines à classer ; le classement en "Zone de montagne" du Massif d’Uchon ; la poursuite du travail sur l’avenir des zones défavorisées simples ; la mise en place d’Organisations de producteurs dans la filière Lait, laquelle se trouve confrontée - en dépit d’une conjoncture favorable - aux difficultés de plusieurs entreprises défaillantes…
Impossible de tout lister, mais force est de constater que les équipes - dans les syndicats sur le terrain, dans les sections et commissions spécialisées - sont sur tous les fronts ! Danielle Jaillet, Philippe Robelin, Christian Bajard, Régis Dumey, Luc Jeannin ou encore Paul Billonnet en témoignaient pour chacun des cinq arrondissements et pour la section des anciens exploitants. D’autres en feront de même tout au long de l’après-midi.
La force du collectif
« Ce rapport montre le travail concret et utile qui se fait tout au long de l’année pour accompagner les agriculteurs dans leur intérêt et celui de notre agriculture », notait Bernard Lacour, secrétaire général de la FDSEA. Pourtant, « mobiliser est de plus en plus difficile et le syndicalisme a le devoir de s’adapter à un nouveau contexte et aux nouvelles attentes de ses adhérents ».
Dans ce contexte, le conseil d’administration a donné « une orientation très volontaire de nos services, pour aller au plus près du terrain, laquelle orientation qui s’est traduite par une totale refonte et réorganisation du service économique et syndical de la FDSEA ».
Responsable de ce dernier, Philippe Vuillot en détaillait la philosophie et la nouvelle organisation : « je suis à votre écoute », lançait-il rappelant que la priorité de son action était tournée vers le terrain, le réseau syndical, dans le souci d’un travail d’équipe.
« Nous disposons de formidables marges de manœuvre. D’ores et déjà, de nouveaux syndicats ont été relancés à Epinac, à Saint-Vallerin, HHHHHH, LLLLLLL, HHHHH, GGGGGG Liste à apporter », poursuivait Philippe Vuillot pour qui « nous avons la volonté que votre cotisation soit non seulement allégée par les avantages qu’elle procure, mais plus encore qu’elle soit un investissement rentable ». Le responsable du service citait les bénéfices liés à la téléphonie mobile, aux assurances, à l’achat groupé de fioul… Dans ce domaine, Jean-Marc Fransioli chiffrait à 89 €/1.000 litres de fioul commandé l’économie réalisée cette semaine par les adhérents du Chalonnais, avant que Philippe Vuillot n’invite l’assemblée à s’exprimer autour d’un possible achat groupé de fioul blanc, voire de lubrifiants ou de gaz pour ceux qui détiennent des citernes.
« Notre volonté est d’utiliser la force du collectif au profit de chacun de nos adhérents, comme cela s’est concrétisé avec succès pour le fioul agricole », poursuivait Bernard Lacour.
Une dynamique en marche
Et cette dynamique n’est pas appelée à se limiter au seul service économique et syndical, loin s’en faut. Responsable du service juridique et foncier de la FDSEA, Vincent Bardet précisait sa « volonté de renforcer et de dynamiser le service, autour de l’aide et de l’assistance aux exploitants ». Il citait les quatre axes prioritaires de son action : sécuriser, accompagner, informer, plaider.
S’en suivait la présentation du service Emploi, conjointement réalisée par Bernard Moreau, président de la section des Employeurs de main-d’œuvre, et David Reboul, responsable du service. « Une FDSEA forte passe par des services forts », soulignait Bernard Moreau, faisant état des compétences et du savoir-faire du service : « annuellement, nous réalisons plus de 8.000 fiches de paie, 700 contrats de travail ; nous travaillons en lien avec les 150 groupements d’employeurs que compte la Saône-et-Loire, et avec les employeurs de main-d’œuvre adhérents ou non ». La FDSEA a aussi une mission de syndicat patronal, elle participe ainsi aux négociations de la convention collective départementale ou celles relatives à l’établissement des grilles de salaire pour les vendangeurs. Pour toutes deux, les négociations viennent d’aboutir. « L’emploi est au cœur de notre société. Nous avons l’ambition de rester les meilleurs dans ce domaine de compétences, au service de nos adhérents, comme des autres employeurs », concluait le président de la section. Et David Reboul de lister les compétences du service, présentant les démarches Qualité engagées.
Syndicalistes et fiers de l’être
« Les services font face à des demandes de plus en plus nombreuses et, bien souvent il faut le reconnaître, de plus en plus pointues », observait le secrétaire général de la FDSEA, pour qui « nous avons la chance de disposer de ces compétences bien réelles, reconnues et souvent jalousées ». Bien consciente, la FDSEA travaille pour l’heure à une meilleure organisation de ses services, mais aussi de son accueil, de son standard téléphonique. Des évolutions sont à venir en la matière, pour une plus grande satisfaction des adhérents.
« Nous avons une volonté forte de garder et de renforcer un syndicalisme de terrain, de proximité, au sein d’une FDSEA forte », poursuivait Bernard Lacour, lequel rappelait qu’il ne s’était pas engagé dans le syndicalisme « pour vendre du fioul, mais bien pour agir dans le respect d’une philosophie au bénéfice des adhérents ». Et de citer en exemple le travail qui a permis de conserver un possible re-couplage de la PMTVA, celui conduit autour de la sensibilisation du devenir des Zones défavorisées simples ou encore celui qui a permis de rejeter le projet de Parc national en basse vallée du Doubs.
« Une de nos erreurs est de ne pas savoir communiquer », concluait-il, lui pour qui « c’est ensemble que nous réussirons ou par l’individualisme que nous échouerons ».
Il faut que ce soit dit
Christophe Carry est intervenu sur l’importance croissante des dégâts de gibier, en particulier de sangliers, dans son secteur de l’Autunois. Un problème dont Pierre Dufour, en charge de ce dossier en lien avec la Fédération départementale des chasseurs, s’est dit bien conscient à l’heure où un nouvel accord relatif à l’indemnisation se met en place (lire notre dernière édition en page 17).
Ancien secrétaire général de la FDSEA et ancien président de la FNB, Louis Collaudin rappelait le rôle fondamental du syndicalisme que constitue l’indispensable défense de la profession.
Autre sujets d’agacement, « les erreurs qui coûtent cher ! On oublie de cocher une case et on perd des aides, sans compter qu’on se prend des pénalités… », dénonçait une agricultrice. « On ne peut pas tout baser sur du réglementaire ou de la répression », lui répondait Bernard Lacour. Une position qui sera reprise plus tard dans l’après-midi par Yves Bonnot, président, devant les élus.