Tout est dans l’équilibre des sols pour Daniel Chevenet à Cruzille
Après trois décennies passées dans les vignes, Daniel Chevenet dispose d’un vrai recul quant au travail du sol. Avec plusieurs évolutions à la clé tout en ayant toujours bien présent en tête que ce qui prime reste l’équilibre des sols.

Installé depuis 1987 à Cruzille et adhérent de la cave coopérative de Lugny, Daniel Chevenet dispose aujourd’hui de 13 hectares de vignes sur lesquels sont produits les appellations AOC mâcon village, mâcon rouge, bourgogne rouge et crémant. Une exploitation et des parcelles dont il prend grand soin. « Je suis en lutte raisonnée avec réduction des doses depuis plusieurs années ». Participant au dispositif des fermes Dephy, Daniel Chevenet a dès le départ compris la nécessité de prendre soin de ses sols. « Je suis venu à l’enherbement dans les années 1990 suite à des soucis d’érosion sur une parcelle. J’avais des craintes au niveau de la concurrence avec les vignes. Il m'a juste fallu réguler avec de l’azote. Et j’ai pu constater que l’enherbement était très efficace face à l’érosion ». Il décide alors d’étendre cet enherbement permanent à d’autres parcelles. Un enherbement permanent qui a de nombreux avantages. Il est ainsi possible de passer dans les vignes par quasiment n’importe quel temps, y compris lorsque c’est très mouillé. « Cela apporte aussi un vrai confort de travail. On n’est pas, par exemple, dans la boue et cela économise de la fatigue. On passe aussi plus vite sur les sols grâce à la portance. En outre, cela a permis de réduire la vigueur de certaines vignes ». Quant à la maîtrise de l’enherbement, elle prend la forme de deux à trois tontes par an. « Pour cela, j’ai dû acheter des tondeuses spécifiques. Pour ce qui est du temps de tonte, il faut compter environ une heure par hectare avec deux tondeuses ». A noter que Daniel Chevenet n’est pas dans la démarche de mélange, privilégiant toujours l’enherbement traditionnel avec le pâturin. « Passer au mélange supposerait un investissement supplémentaire. C’est aussi plus compliqué à semer et il faut acheter le bon semoir ».
Limiter au maximum les traitements chimiques
Quant aux deux hectares qui ne sont pas enherbés, Daniel Chevenet effectue un travail du sol complet sous le rang et inter-rang, en labour « car ce sont des parcelles faciles à travailler, avec une portance correcte ». Alors qu’il était parti sur une technique ancestrale, il a évolué par la suite en travaillant le sol de manière superficielle. Enfin, en parallèle, il travaille le sol sous le rang pour l’une de ses parcelles destinée à obtenir une cuvée bio. Pour ce qui est du travail sous le rang, Daniel Chevenet utilise soit des interceps hydrauliques de marque Boisselet soit des interceps mécaniques de marque Soulikoff.
Tous les ans, au printemps ou en été, Daniel Chevenet s’attache à effectuer un maximum de travail du sol de façon mécanique pour limiter le recours à la chimie. « Cela est fonction de la météo, du temps dont nous disposons. C’est plus facile pour moi de le faire désormais grâce à la présence d’un salarié. L’objectif est clairement de limiter les traitements chimiques. Le travail du sol est très gourmand en main d’œuvre. Cela a certes créé une charge supplémentaire pour mon exploitation mais c’est un vrai choix d’entreprise ». Daniel Chevenet teste également depuis deux hivers des produits pour améliorer la vie des sols « afin d’utiliser moins d’engrais et de faire davantage vivre les sols ».