Transactions plus difficiles

Ce mardi 28 mars, le 42e concours de bovins de boucherie d’Autun comptait environ trois cents animaux d’un niveau de qualité conforme aux années passées. Près de 80 % d’entre-eux auraient trouvé preneurs selon les organisateurs. Un score honorable au regard de la conjoncture et de l’ambiance commerciale qui a régné durant les transactions. En effet, dans les allées, certains déploraient le manque d’entrain des acheteurs et les tarifs s’en sont globalement ressentis. Certains bœufs et des vaches adultes ont peiné à se vendre, rapportait le président de la Société d’agriculture, Roger Brochot. Le ressenti était toutefois inégal d’un exposant à l’autre avec de bonnes ventes pour les uns et d’autres déçus. Les génisses de trois ans, catégorie la plus nombreuse du concours, se sont bien vendues (entre 6,40 et 6,90 €), signalait-on. Dans les vaches, on notait des tarifs entre 4, 30 et 4,90 €.
Côté acheteurs, on ne relevait pas d’absence notoire. A l’ouverture des portes, un important opérateur de la grande distribution confiait sa réserve en ce début des concours de Pâques. Bien que son enseigne affiche un développement de +4 % de son rayon viande bovine et continue de développer des rayons traditionnels, ce dernier mettait en garde contre l’envolée des prix observée sur ce type de concours, tout en évoquant l’effort consenti par la distribution dans la démarche "Cœur de gamme" : « un euro de plus au kilo de carcasse pour aider les éleveurs », qui, pour les distributeurs, justifierait de lever un peu le pied sur certains concours…

Retrouver le juste prix

A l’heure de la remise des prix, Christian Bajard, président de la section bovine de la FDSEA, rappelait néanmoins que le principal souci en viande bovine demeurait encore aujourd’hui le prix payé aux éleveurs. « Alors que nos charges ne cessent d’augmenter, il n’y a pas de raison que les prix ne fassent pas la même chose », faisait-il remarquer. C’est pour corriger cette injustice que la profession a mis en place la démarche "Cœur de gamme", rappelait-il. « Vous vous servez de notre image d’éleveurs ; il faut savoir la payer à sa juste valeur ! », lançait Christian Bajard qui appelait à rétablir « un vrai contrat avec la grande distribution ».

Début des travaux à l’abattoir

Remercié pour avoir mis à la disposition de la Société d’agriculture un nouveau tunnel de stockage pour son matériel, le président de la communauté de communes de l’Autunois-Morvan Rémi Rebeyrotte en profitait pour faire l’éloge des partenariats noués localement entre la profession et la collectivité : commission paritaire agricole ; circuits courts ; approvisionnement local ; abattoir… A ce sujet, il informait que la rénovation de la tuerie et la création d’un outil de transformation débuteront d’ici la fin de l’année.

Palmarès

Super prix de championnat : Jean-Christophe Touillon, Palinges.
Prix de championnat
Mâle : Cyril Bretigny, Saint-Martin-de-Salencey.
Femelle : Charles Guedjou, La Comelle.
Prix naisseurs : Jean-Christophe Touillon, Palinges ; Gaec Pipponiau, Laizy : Gaec Fléty, Monthelon.
Grands prix d’honneur
Bœuf : David Pierre, Volesvres.
Culard : Charles Guedjou, La Comelle.
Génisse : Gérard Desloires, Saint-Martin-de-Commune.
Cularde : Jean-Christophe Touillon, Palinges.
Vache : Gaec Pipponiau, Laizy.
Vache cularde : Charles Guedjou, La Comelle.
Prix d’honneur
Bœuf : Gaec de l’élevage Rizet ; Gaec Pipponiau.
Culardes 3 ans : Pierre Desloires ; Gaec Vieillard.
Culardes 4 ans : Gaec Fléty : Charles Guedjou.
Culards : David Pierre ; Charles Guedjou.
Génisse 3 ans : Gaec de la Petite Drée ; Gaec Brazey (2) ; Didier Duvignaud ; EARL Lafouge frères ; EARL Duvignaud Sébastien ; Etienne Vollot.
Génisses 4 ans : Gérard Desloires (2).
Jeunes vaches : Daniel Chesnard ; EARL Dumontet Pascal ; Gaec Lauprêtre.
Vaches adultes : EARL Dumontet Pascal ; EARL Duvignaud Sébastien.
Vache cularde : Bernard Labopin.

"Union des éleveurs locaux" et Leclerc du Breuil
Un partenariat gagnant souvent pris en exemple

Le Gaec de L’Eglise (Jacky, Eric, Quentin Jury et Jean-Yves Pillot) présentaient trois femelles (deux génisses et une cularde) avec lesquelles ils ont remporté trois deuxièmes prix. Ces trois femelles bouchères ont été achetées par le magasin Leclerc du Breuil et elles seront abattues à Autun. Le Gaec fait partie de la dizaine d’élevages de "L’Union des éleveurs locaux" des communes du Breuil, Saint-Firmin et Saint-Sernin-du-Bois. Initié par le syndicat agricole local, ce groupe est né pour fournir une viande de proximité et de qualité à l’enseigne Leclerc. Ils ont été parmi les premiers à instaurer ce type d’approvisionnement court en Saône-et-Loire. Les éleveurs écoulent ainsi au minimum trois femelles par semaine. Des vaches pour le libre-service et des génisses pour le rayon traditionnel. Le paiement des vaches s’appuie sur la grille hebdomadaire à laquelle s’ajoute une plus-value de 30 centimes d’€, détaille Eric Jury.