Transmettre la fierté d’un métier
porté sur une filière viande valorisante pour l’économie française, avec
l’objectif d’attirer les jeunes vers des métiers d’avenir : d’ici 2018,
20.000 postes seront à pourvoir dans la filière.
Forte de ses atouts trop méconnus, la filière a travaillé une communication plus positive qu’incarneront les futures rencontres "Made in Viande". Plus proche et plus fédérateur qu’une campagne de publicité dans les médias, l’événement –prévu du 25 au 31 octobre prochain– permettra aux acteurs des différents maillons de la filière d’ouvrir les portes de leur lieu de travail pour échanger avec le grand public. Objectif affiché : 2.500 ouvertures d’exploitations et de sites, y compris d’abattoirs, dans une volonté de transparence totale. Interbev espère faire de ces portes ouvertes inédites un rendez-vous, si ce n’est annuel, du moins récurrent, pour renouer les liens avec des consommateurs qui les connaissent mal et dont les préjugés ne se sont pas atténués avec les scandales récents comme le "horsegate".
Or, « les consommateurs doivent aussi être fiers de leur filière », ajoutait Emmanuel Coste, « elle apporte une vraie valeur ajoutée à tout le pays ». « Le challenge est grand », poursuivait Dominique Langlois, président d’Interbev, rappelant que l’enjeu est également celui de l’avenir alors que « demain, nous attendons énormément de jeunes dans notre filière ».
L’attractivité en pratique
Et ces 20.000 jeunes attendus à l’horizon 2018 au sein de l’interprofession bétail et viande, il faut non seulement les attirer, mais surtout les retenir et les attacher aux différents métiers.
Une table ronde sur le sujet a permis d’évoquer les stratégies possibles, mises en place dans d’autres secteurs. Il s’agit avant tout d’un travail de communication : comme le reconnaissait Christian Le Lann, président de la Confédération de la boucherie, « la plupart des jeunes ne connaissent pas nos métiers ». Mais si l’on arrive à attirer ces derniers, il est parfois difficile de les fidéliser. Pour prévenir les ruptures possibles, plusieurs pistes sont dégagées. Christophe Coriou, du Medef, expliquait que la communication devait également se faire envers les entreprises qui recrutent et qui ne sont pas toujours armées pour « verbaliser » dans une offre d’emploi la réalité du travail et surtout de l’environnement proposés.
Sans doute faudra-t-il aussi expliquer aux familles qu’« il y a autre chose qu’un diplôme ou qu’une grande école », rappelait Joël-Yves Le Bigot, sociologue, en insistant sur l’influence que peuvent avoir les proches et le milieu scolaire dans le choix d’un métier que l’on fait parfois davantage par raison que par passion. Or, un lycéen présent dans la salle en témoignait, « un métier sans passion, juste pour le salaire, ça ne vaut rien ! ».
Autre cause possible de ces rendez-vous manqués entre un jeune et un métier, l’ignorance de la posture attendue en entreprise par des étudiants habitués à l’attitude passive exigée en milieu scolaire. Pour y remédier, la région Île-de-France propose des formations pratiques pour mieux appréhender les savoir-être à adopter en milieu professionnel. Apprendre par exemple à initier l’interactivité : la première étape, c’est « un jeune qui questionne avant même d’être passionné », témoignait Dominique Ledogar, du conseil général d’Île-de-France. Les stages restent le meilleur moyen d’intéresser les adolescents à un métier et ce, dès la troisième. L’important est d’être dans l’action, de donner aux stagiaires des tâches concrètes. « Il faut revenir à des valeurs simples, la transmission par le geste », expliquait le chef médiatique Thierry Marx qui a mis en place le projet "Cuisine : mode d’emploi". Si ces formations pratiques de 12 semaines ont pu faire grincer quelques dents au sein de la profession, elles ont permis à des jeunes en difficulté de renouer avec l’emploi. Reste que dans une société qui évolue toujours plus rapidement, ce type de formation qualifiante en quelques mois est davantage en phase avec les attentes des jeunes qui ont besoin de se projeter dans un avenir proche. « On peut être opérationnel très rapidement, tant mieux si dix ans plus tard on est le meilleur dans son domaine, mais les filières n’ont pas besoin d’avoir 2.000 "Meilleur ouvrier de France" par an », témoignait un futur boucher en reconversion professionnelle, recueillant l’approbation de la salle. « On a tous les moyens techniques de former des jeunes, mais le plus important c’est de leur donner envie », concluait Dominique Langlois, qui se félicitait de voir que l’interprofession est bel et bien en mouvement.
Inscription pour la semaine "Made in viande"
Interbev lance la semaine de promotion "Made in viande" du 25 au 31 octobre, avec comme objectif la promotion des métiers des filières bovine et ovine sur tout le territoire français. Dans chaque département, tous les corps de métiers des maillons de la filière sont invités à mettre en oeuvre des actions de communication auprès du grand public. Suite à une réunion de préparation, l’Institut charolais et la section bovine de la FDSEA 71 envisagent de coordonner et de réfléchir à une communication collective sur l’ensemble des initiatives de Saône-et-Loire, en complément de la communication national Interbev. Pour ce faire, merci de bien vouloir vous inscrire sur le site internet d’Interbev : http://espace-pro.la-viande.fr. Merci aussi de transmettre vos projets à l’Institut du charolais (date, structure, heures, descriptif…) et ce pour le 25 août.
A partir de vos réponses, nous élaborons une carte des actions sur le département et un projet de communication, que nous présenterons à la prochaine réunion de travail élargie à tous les participants le mercredi 27 août à 10 h à l’Institut du charolais. Cette action nous semble importante, aussi nous comptons sur votre implication et sur vos réponses dans les délais.