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Label rouge Charolais Terroir

Transparence et exemplarité

A l’heure où la tendance s’est inversée sur le marché de la viande avec une demande désormais supérieure à l’offre, le différentiel de prix entre la viande label rouge et la viande basique risque de se restreindre. Une nouvelle donne qui incite à maintenir coûte que coûte les garanties qualitatives d’un produit haut de gamme tel que le label. 
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L’association Charolais Terroir tenait son assemblée générale annuelle le 29 mai dernier à Saint-Christophe-en-Brionnais. L’occasion de dresser le bilan de 2012. Une année « de rupture pour le marché de la viande bovine », commentait en ouverture le président de l’association, Max Chaume. De fait, « contrairement aux années précédentes, il s’est produit un inversement de tendances du marché. La demande est restée supérieure à l’offre », expliquait le président. Conséquence : sous l’effet de la loi de l’offre et de la demande, les cours se sont maintenus, même lors de la sortie des animaux d’herbe. Puis ils ont augmenté progressivement dans le deuxième semestre. « Il est clair que le prix payé à la production doit désormais être répercuté et donner lieu à une révision de tarif au niveau des points de vente et finalement des consommateurs », estimait Max Chaume.

Hausse du prix de la viande inéluctable


Cette tension sur le marché rend inéluctable une hausse du prix de la viande dans les étals et cela en dépit de la baisse du pouvoir d’achat. « On peut penser que la vente à prix cassé va diminuer. Le créneau du premier prix, traditionnellement appliqué en période de crise, va se laisser déborder de son champ initial pour cause de hausse incontournable », analysait Max Chaume. Conséquence logique : « le rapport qualité/prix entre la viande label rouge et la viande basique va donc se restreindre. Entre ces deux catégories, la viande labellisée offre plus d’assurance et de transparence pour le consommateur », rappelait le président de Charolais Terroir.
Une situation qui incite à maintenir rigoureusement toutes les garanties de contrôle qui font la notoriété du label rouge. Dans une société « devenue un peu paranoïaque »« le moindre buzz » internet ou médiatique « peut avoir un impact immédiat sur l’image d’une entreprise, le secret, le mensonge n’existent plus. Il faut jouer l’ouverture, la transparence et l’exemplarité », argumentait Max Chaume.

Niveau de contrôle maintenu élevé


C’est dans cet esprit que la nouvelle mouture du cahier des charges Charolais Terroir, validée en avril dernier, maintient son niveau de contrôles, cela en dépit d’une diminution des exigences de la nouvelle notice technique de l’INAO. « Nous conservons donc toutes les étapes générales de vérification et de contrôle sur la présélection des animaux vivants, sur le suivi des documents et des enregistrements sur l’ensemble de la filière ». Un travail tatillon qui va du naisseur au point de vente et qui touche aussi les fournisseurs d’aliments. Ces contrôles maintiennent également les prélèvements de poils pour analyse ainsi que l’interdiction de l’urée et de l’huile de palme dans l’alimentation des bovins, précisait Max Chaume. Un cadre rigoureux qui attire toujours de nouveaux adeptes. Quatre nouveaux distributeurs et deux abatteurs ont demandé à être habilités en début d’année 2013.

Diversification de gamme


La nouvelle version du cahier des charges assortie de son nouveau plan de contrôle permettront « une extension de labellisation » à des produits nouveaux. C’est le cas de la viande surgelée, des abats frais et surgelés, et de différents modes de présentation (prêt à découper, vrac, sous-vide, sous atmosphère…). Le steak haché label rouge en fait également partie. Cette diversification de la gamme permettra au label Charolais Terroir d’investir de nouveaux segments et de nouvelles niches (collectivités, restauration hors foyer…).

Ouverture sur le Japon ?


Enfin, profitant d’une levée d’embargo sur la viande française, le label Charolais Terroir pourrait bénéficier d’une ouverture commerciale sur le Japon. Disposant déjà de contacts commerciaux sur place, l’association a sollicité l’appui « de plusieurs ministres et autres personnalités ». Le label a aussi bénéficié d’un reportage sur la principale chaîne de télévision nippone. Pour l’heure, il manque un abatteur pour fournir ce nouveau débouché potentiel.


Labellisations en baisse en 2012


En 2012, les labellisations effectuées par Charolais Terroir ont globalement été en recul, suivant inexorablement la régression de la consommation de viande bovine, expliquait Max Chaume. 9.322 bovins ont ainsi été labellisés en 2012 contre un peu plus de 11.000 en 2011. Ce chiffre correspond à un peu plus de 11.000 animaux présélectionnés et équivaut à 4.290 tonnes de viande label (4.660 tonnes en 2011). En baisse, la part des mâles représente à peine 4 % des effectifs. En hausse, le poids moyen de carcasses était de 571 kg pour les mâles et de 455 kg pour les femelles. Au niveau des conformations, un maintien des "E" (15 %) et "U" (59 %) au détriment des "R" (26 %) se confirme en 2012. Une diminution des poids moyens des "U" et une augmentation de ceux des "E" sont constatées. En 2012, l’association comptait 740 adhérents, dont 433 ont effectivement destiné au moins un animal au circuit label.