Un bilan à l’export hétérogène pour la campagne vins 2016/2017
En marge du conseil spécialisé du vin, FranceAgriMer a présenté les chiffres de la campagne 2016/2017. Les dernières estimations des volumes récoltés en 2017 confirment que la récolte va être historiquement basse.

Le 19 octobre, au lendemain du conseil spécialisé du vin, FranceAgriMer a présenté un bilan de la conjoncture du secteur et de l’état du marché pour 2016/2017. D’après les données des contrats d’achat à fin juillet 2017, les transactions en vrac de vins de France, sans indication géographique, et de vins avec une indication géographique protégée (IGP) reculent pratiquement pour l’ensemble des couleurs par rapport à la campagne 2015/2016, à l’exception des vins rosés de France, sans indication géographique (SIG) et sans mention de cépages. À 52 semaines de campagne 2016/2017, le cumul des ventes de vins SIG s’élève ainsi à 1,9 million d’hectolitres (Mhl) traduisant un recul des échanges de 5 % par rapport à 2015/2016, avec notamment une baisse de 4% pour le blanc et le rouge. Le prix des vins SIG Français (71,51 euros l’hectolitre) ayant diminué par rapport à la même époque l’année dernière et ceux des vins SIG en provenance d’Espagne et d’Italie, ayant augmenté l’écart des prix entre les vins français et ceux des deux principaux pays exportateurs se resserre. Avec un total de 738 Mhl, les transactions de vrac à la production pour les vins IGP ont diminué de 7 %. Pour ces vins, les prix ont aussi diminué de 5 % avec une moyenne de 88,91 euros l’hectolitre. À 12 mois de campagne, on observe une légère amélioration des transactions vrac de vins AOP à la production. Les prix des vins AOC sont en progression par rapport à la campagne précédente. Le volume des vins exporté a augmenté de 4 % par rapport à la campagne passée et la valeur a atteint un niveau record de 8,83 milliards d’euros, soit une augmentation de 7,5 % par rapport à 2015/2016. L’augmentation de volume d’exportation a été particulièrement marquée pour les pays tiers et notamment pour la Chine (+40 % par rapport à 2015/2016) et les États Unis (+15 %). Les prix moyens restent stables mais le bilan est mitigé pour les exportations vers les pays de l’Union Européenne avec, notamment, une baisse marquée des exportations vers le Royaume-Uni (-15 % par rapport à 2015/2016), pour Julie Barat, chargée du suivi du commerce extérieur vin à FranceAgriMer, « cette baisse est sûrement une des premières conséquences du Brexit sur le marché du vin français à l’export ». Dans les vins exportés, les vins AOP représentent 48 % des volumes et les champagnes 31 %.
Niveau record de la valeur des importations
Les importations ont, quant à elles, diminué de 1,3 % en volume par rapport à la campagne précédente qui avait atteint des niveaux record. Cependant, pour la campagne 2016/2017, avec 715 millions d’euros, la valeur des importations a atteint un niveau record. Cet accroissement de la valeur s’explique principalement par une augmentation des prix des vins SIG en provenance d’Italie et d’Espagne. FranceAgriMer a également présenté un bilan provisoire de la récolte de 2017, d’après les chiffres du SSP au 1er octobre 2017 (source DGDDI), la récolte de l’Union Européenne à 28 est estimée à 145 Mhl, soit une baisse de 14 % par rapport à 2016 (170 Mhl). En France, la récolte est estimée à 36,5 Mhl, soit une baisse de 19 % par rapport à 2016, mais l’hexagone maintient sa place de deuxième pays producteur de vins européen, derrière l’Italie.
Pour Anne Haller, déléguée filière Vins chez FranceAgriMer, « les vins espagnols et italiens ne vont pas, cette année, inonder le marché français, car leurs récoltes sont également historiquement basses ; avec 40 Mhl pour l’Italie (-21 % par rapport à 2016) et 36,8 Mhl pour l’Espagne (-15 %) ». Les trois pays ont subi les gels printaniers et la sècheresse estivale. Les producteurs français qui se sont exprimés à l’occasion du conseil spécialisé, revoient donc ces prévisions à la baisse, pour eux, la récolte européenne sera plutôt à 143 millions d'hectolitres. Cette situation est inédite pour la France et l’Europe, depuis 1945. En France, tous les bassins de productions ont été concernés par les aléas climatiques, le Bordelais a été particulièrement touché par cette mauvaise récolte avec une baisse de 45 % des volumes. En Centre-Val-de-Loire et en Bourgogne-Beaujolais les volumes ont respectivement augmenté de 8 et 4 %, il s'agit donc des deux seules régions qui ne voient pas un recul de leurs productions en 2017. Sachant toutefois que le Beaujolais a été plus sévèrement touché et que la Bourgogne est, elle, revenue à sa production normale de 1,5 Mhl. Pour Anne Haller, « si la récolte est faible, le vin devrait cependant être de bonne qualité, car la sécheresse a empêché le développement des maladies et les degrés d’alcool sont bons ».