Accès au contenu
Grandes cultures

Un bilan tout simplement excellent

Depuis le trou d’air de la récolte 2009, les prix s’envolent et le
produit par hectare progresse en moyenne de 32 % sur la plupart des
cultures. Avec, à la clé, des records de prix de vente battus en 2011.
En attendant 2012.
Par Publié par Cédric Michelin
125974--2525_fermoscopie_cereales.jpg
Si la hausse moyenne du produit par hectare atteint 32 %, elle est très variable d’une production à l’autre. L’augmentation atteint 53 % pour l’orge et le tournesol, 21 % pour le blé alors que les chiffres sont stables pour le maïs. Pour expliquer les records de prix de vente, il y a bien évidemment le bond de la consommation mondiale. A noter que le cours du pétrole influe sur le prix des oléagineux et de l’engrais. En effet, ce poste s’accroît de 30 % pour la récolte 2011. Alors que 2010 était une année record au niveau des charges de structure, il y a, pour la récolte 2011, une stabilisation du coût par hectare à 800 €. Le poste mécanisation représente la moitié de ces charges. On remarque des variations de + 30 % sur le carburant et de + 6 % sur l’amortissement de matériel. Avec 34 € par hectare, les frais financiers marquent une tendance baissière depuis 4 ans. L’année 2011 confirme la stabilité du système de production cultures. Avec 150 hectares de moyenne de SAU et 1,58 UMO (dont 1,4 de MO familiale), le système de production grandes cultures reste constant. Blé, maïs et colza représentent 77 % de l’assolement et réalisent 77 % du CA cultures. Les conditions agronomiques permettent une belle stabilité générale des rendements que la récolte 2012 confirme. Du fait notamment de la baisse de 5 % du niveau d’aides, il devient indispensable de construire un filet de sécurité personnalisé à travers une épargne de précaution.

Les clés du succès demeurent classiques



Les exploitations de grandes cultures maintiennent un niveau excellent de rentabilité avec un résultat courant proche de 41.000 € par Utaf, soit une hausse de 40 %. La marge brute est supérieure à l’année dernière et la stabilisation des charges de structure permet d’augmenter la rentabilité. Un résultat courant qui devrait atteindre le chiffre record de 61.000 € par Utaf en 2012. Il faut noter en parallèle la progression des capitaux investis dans l’entreprise, tant immobiliers (+ 8 %) que circulants (+ 7 %) par le jeu mécanique de la hausse des valeurs en terre et des produits finis. Cette hausse de valeur se reporte sur les capitaux propres : en deux ans, leur part dans le financement de l’entreprise est passée de 55 % à 60 % du capital d’exploitation. Dans ces conditions, il devient indispensable de garantir les capitaux engagés et de mettre en place une vraie stratégie de couverture du risque financier. La hausse des prix l’emporte sur l’augmentation des charges opérationnelles et permet de dégager une marge de 1.165 € par hectare, en progression de 5 % par rapport à 2010. Et une hausse de 19 % s’annonce pour 2012. La hausse plus modérée des annuités laisse un solde plus important pour l’autofinancement et les prélèvements. Les fondamentaux du succès restent classiques. La productivité en termes de surface par UMO et la dilution des charges de structure demeurent primordiaux. En période de forte rentabilité, les facteurs clés de réussite sont à chercher dans une optimisation fiscale et sociale qui permet d’épargner le maximum de revenu et de maximiser les profits des capitaux engagés. Il convient d’anticiper l’effet retard dans le calcul des charges sociales ou le paiement de l’impôt, pour privilégier l’épargne de précaution, l’épargne retraite ou réinvestir les capitaux mobilisables.

De belles promesses pour 2012



Le gel et la sécheresse du printemps ont finalement peu affecté les rendements. Quant aux prix, ils explosent depuis le printemps et assurent des revenus intéressants. Toutes les composantes du marché convergent vers une hausse des cours avec, pour la campagne 2012, un record de prix. La conséquence d’une sécheresse jamais vue depuis 50 ans dans la Corn Belt aux Etats-Unis, d’une consommation en constante progression, de stocks de fin de campagne 2012-2013 prévus au plus bas depuis 5 ans et d’une production d’éthanol soutenue. Dans ce dernier cas, force est de constater que les Etats-Unis, premier producteur de maïs au monde, absorbent 40 % de leur production dans l’éthanol car il s’agit d’une industrie stratégique pour son indépendance énergétique. Toutefois, la conjoncture peut à l’avenir vite se retourner du fait de risques climatiques et liés aux prix. Il est alors indispensable de maintenir ses charges de structure. Pour limiter les risques lors d’à-coups de revenus, les bénéfices peuvent être réinvestis dans d’autres secteurs que dans le capital d’exploitation.