Un bon disponible exportable en blé, mais à quel prix ?
Pour cette campagne 2017-2018, la France dispose d’un disponible exportable de 18,4 Mt, dont quelque 7,3 Mt vers nos partenaires de l’Union Européenne, nos autres grands clients traditionnels des pays tiers, l’Algérie et l’Afrique de l’Ouest, pouvant être reconquis grâce à une production française redevenue normale en volume et exceptionnelle en qualité, notamment en taux de protéines.

La France retrouverait ainsi sa place de premier exportateur européen (U.E à 28) qu’elle avait cédée à l’Allemagne en 2016-2017 en raison de la récolte catastrophique dans l’hexagone. Cette campagne, en revanche, le blé français, pourra accéder à des débouchés traditionnels du blé allemand dont la qualité a souffert des conditions météorologiques de fin de moisson. D’ores et déjà, les ventes de blé français à l’Algérie et à l’U.E, ont bien démarré, mais pour l’ensemble du marché international, c’est la Russie qui domine les échanges avec une production pléthorique de 80 Mt !
Par ailleurs, la hausse de l’euro par rapport au dollar constitue actuellement un handicap de 20 €/t sur le marché international pour le blé européen. Si les espérances d’exportations sont bonnes pour la France, il n’en est pas de même pour les prix sous pression d’une offre Russe pléthorique. Michel Portier, directeur général d’Agritel, société experte en stratégie des marchés agricoles, tire un constat alarmant que « le contexte demeure difficile pour les céréaliers français : les cours actuels sont inférieurs de 25 €/t au seuil de commercialisation moyen de 164 € ». Le PDG d’Agritel rejoint ainsi l’analyse de l’AGPB. Après une désastreuse récolte en 2016, les céréaliers pouvaient espérer un redressement de leur situation financière avec une belle moisson 2017. Les éléments ne sont pas réunis pour ce faire en ce début de campagne et, à travers le marché à terme, chacun va devoir gérer individuellement son marché.