Un BPREA fait pour les caprins
Stages calés sur la saisonnalité des élevages
La troisième promotion du BPREA compte treize stagiaires âgés pour la plupart d’une trentaine d’années, provenant de la France entière et tous diplômés dans des secteurs et à des niveaux divers, du CAP à la maîtrise. « La formation ne dure que neuf mois, du 1er septembre au 31 mai, et compte 1.060 heures de cours ainsi que 175 heures de stage en entreprise », détaille Catherine Bousquet, formatrice coordinatrice du BPREA. Si elle ne représente qu’une fraction de la durée de formation, la partie stage en entreprise est une composante importante de l’enseignement. « L’exploitation support est choisie avec soin car c’est là que l’apprenant doit acquérir les bonnes bases d’un bon chevrier », commente Catherine Bousquet. Les périodes de stage sont calées sur le calendrier saisonniers des élevages : « 15 jours au début de l’automne pour la période de saillie, cinq jours en février pour les mises bas et deux fois cinq jours au printemps pour la gestion de l’herbe, pâturage et fenaisons. Ces stages servent à la validation des savoir-faire pratiques par de vrais exploitants tuteurs », explique la formatrice.
Problématiques spécifiquement caprines
Les cours se déclinent en douze unités capitalisables (UC) : 2 UC générales (20 jours et 13,5 jours), 6 UC professionnelles (45,5 jours), 2 UC techniques (61 jours) et deux "UCARES" (10 jours). Si les UC générales et professionnelles sont semblables à celles d’autres BPREA, en revanche les deux UC techniques sont spécifiques à la production caprine : "conduire un atelier de production caprine" et "conduire un atelier de transformation des produits laitiers". Quant aux "UCARES", elles ont été choisies pour répondre à des questionnements typiques en production caprine bourguignonne : "raisonner un passage à l’agriculture biologique" et "choisir une commercialisation en circuit court".
« En faire de véritables chefs d’entreprises »
« Durant la formation, nous parlons de caprin du premier au dernier jour ! », annonce Catherine Bousquet. Un parti pris qui répond aux attentes des élèves chevriers et que seul permet un BPREA caprin spécifique comme celui proposé par le CFPPA de Davayé. Outres les formateurs du CFPPA ou du lycée, interviennent aussi des techniciens de la Chambre d’agriculture, du Centre fromager régional, d’Acsel Conseil Elevage ainsi qu’un vétérinaire, un éleveur et un représentant de l’INAO. Responsables et intervenants ont à cœur « de faire de leurs élèves avant tout de véritables chefs d’entreprise ». Aussi, la formation accorde-t-elle une place importante à la comptabilité et à la gestion de l’exploitation, parfois mésestimée par les futurs chevriers, confie Catherine Bousquet. Les responsables du BPREA se donnent aussi comme objectif de faire mûrir les projets des élèves durant ces neuf mois. « Histoire de s’assurer que le projet tient véritablement la route et quitte à le faire évoluer si nécessaire », confie la formatrice.
(1) Centre de formation professionnelle et promotion agricole.
(2) Brevet professionnel option Responsable d’exploitation agricole.
Formations adultes viticoles et caprines
Le CFPPA de Mâcon-Davayé fait partie de l’EPL de Mâcon-Davayé qui comprend un lycée et une exploitation viticole et caprine. Le CFPPA dispense des formations longues et diplômantes en caprins et œnologie ainsi que des formations CertiPhyto, initiation à la dégustation et technologies fromagères avec le Centre fromager régional à proximité.
L’exploitation caprine du site de Davayé compte un troupeau de 200 chèvres produisant du lait transformé en fromages en AOP Mâconnais. Elle fait partie du GIE Capriferme, vend sa production en circuits courts ainsi qu’au sein du drive fermier de Saône-et-Loire.
Laetitia Duval
« Une formation qui me conforte dans mon projet »
Laetitia Duval est l’une des stagiaires du BPREA "Elevage caprin et transformation laitière". Cette jeune mère de famille, domiciliée à Saint-Léger-du-Bois, ne se destinait pas vraiment à l’élevage au départ. Titulaire d’un CAP de coiffure, elle a exercé ce métier durant dix ans jusqu’à son congé parental, avant de rejoindre son mari dans son entreprise de mécanique automobile. Un emploi administratif qu’elle a finalement choisi de quitter pour chercher un job plus épanouissant. « Je ne pensais pas du tout m’orienter vers l’agriculture ! On m’a proposé de réaliser un parcours de découverte de ces métiers et j’ai trouvé un stage dans un élevage caprin auprès d’une jeune femme installée depuis trois ans. Elle avait l’air tellement passionnée qu’elle m’a transmis sa fibre ! », raconte Laetitia. Un choix inspiré aussi par sa propre fille, collégienne qui, ayant grandi dans la campagne autunoise entourée de vaches et de moutons, se destine d’ores et déjà à l’élevage de bovins. Désireuse d’apprendre le métier et sur les conseils de son maître de stage, Laetitia s’est inscrite au BPREA de Davayé. A quelques semaines de la fin de sa formation, la jeune femme dit avoir été confortée dans son projet. Elle a trouvé des enseignements de qualité et des intervenants « qui savent de quoi ils parlent ».
Enthousiaste et déterminée, Laetitia prévoit de s’installer seule dans un premier temps avec une quarantaine de chèvres, transformation en fromages et vente sur les marchés, son mari n'excluant pas de la rejoindre par la suite sur l’exploitation. La jeune mère de famille ne s’interdit pas non plus de s’imaginer associée un jour avec sa fille. Pour l’heure, Laetitia prospecte pour trouver une exploitation herbagère à reprendre entre Autunois-Morvan et Vallée de l’Ouche.