Un CA de Section Bovine centré autour de la contractualisation
Le dernier conseil d'administration de la section bovine de la FDSEA de Saône-et-Loire a consacré une large place à la contractualisation. L'occasion également d'écouter, Isabelle Sanrey sur « l’adaptation de la filière viande bovine face à un contexte en forte évolution », suite aux travaux menés par interbev Bourgogne-Franche-Comté.

Isabelle Sanrey est la co-directrice d’Interbev BFC. Elle a présenté les dernières actions mises en place par l’interprofession, pour notamment répondre à la demande sociétale. En effet, les modes de consommation changent. Le consommateur mange moins de viande, et ce, selon leurs dires, pour des raisons de santé, pour l’environnement, et le bien-être animal.
Si le syndicalisme se bat pour rétablir les vérités sur l'élevage face aux antispécistes notamment, Interbev tente de son côté de redonner envie de manger de la viande, mais de la viande de qualité pour les consommateurs. L’interprofession cherche à redonner du sens à notre acte de consommation : « La viande a toute sa place dans une alimentation équilibrée si elle est consommée en quantité raisonnable et qu’elle provient d’une filière qui travaille de façon responsable et durable ». Un message de confiance envers les éleveurs derrière.
Pour mieux répondre aux attentes des clients, l’interprofession a travaillé sur la rénovation du cahier des charges Label Rouge, qui intègre des éléments comme l’autonomie alimentaire des exploitations à plus de 80%, une alimentation des animaux sans OGM et sans huile de palme, ou encore l’intégration d’outil d’évaluation du bien-être animal dans les élevages (Boviwell).
En pleine mise en place de la Loi Egalim, la contractualisation a également été rendue obligatoire par accord interprofessionnel (voir ci-dessous) pour toute transaction de viande bovine Label Rouge, le but étant d’assurer une rémunération des éleveurs intégrant les coûts de production.
Pour terminer, Isabelle Sanrey a aussi présenté le cahier des charges 100% muscle, garantissant une composition des hachés exclusivement à base de bœuf (le muscle et son gras, excluant les aponévroses ), avec une traçabilité identifiée et contrôlée par des organismes indépendants. Ce travail fait suite à la problématique des « faux steaks hachés » polonais livrés à des associations humanitaires. L’objectif de ce cahier des charges est donc de garantir un produit de qualité répondant aux exigences de contrôle, notamment pour la Restauration Hors Domicile (RHD).
Contractualisation obligatoire
Dans le cadre des Etats généraux de l’alimentation, la section bovine d’Interbev s’est engagée dans son plan de filière à opérer une montée en gamme significative par le développement de la production de viande bovine Label Rouge (LR) à hauteur de 40% de la production d’ici 2023 (contre seulement 3% actuellement). Le développement de cette démarche passe par l’intégration des couts de production dans la contractualisation qui est devenue obligatoire par accord interprofessionnel.
Cet accord vise donc à définir les règles de contractualisation en LR. Les contrats doivent être écrits obligatoirement, et doivent entre autre intégrer des durées de contrats, un engagement sur des volumes. Dans le cas des contrats pluriannuels, les opérateurs peuvent prévoir une révision annuelle du volume prévisionnel, via une clause dédiée intégrée à leurs contrats. Dans les contrats aval, le contrat visera à favoriser la valorisation de la carcasse entière. Pour cela, les contractants s’efforceront d’optimiser le taux de valorisation de la carcasse en Label Rouge.
Des modalités de livraison et de détermination du prix doivent aussi être fixés dans les contrats. Le prix librement négocié entre les parties, prend en compte
- un ou plusieurs indicateurs relatifs aux couts de productions et à l’évolution de ces couts ;
- un ou plusieurs indicateurs relatifs aux prix des productions agricoles et alimentaires constatés sur le marché, et à l’évolution de ces prix ;
- un ou plusieurs indicateurs relatifs aux quantités, à la composition, à la quantité, à l’origine et à la traçabilité des produits ou au respect d’un cahier des charges.
L’interprofession diffuse des indicateurs de référence. En particulier, un indicateur relatif au prix de revient par catégorie et un indicateur relatif au prix de revient lié à l’application des conditions de productions communes du LR "Gros bovin de boucherie" sont mis à disposition des opérateurs de la filière. Les modalités de calcul de ces indicateurs ont été validées par les membres d’Interbev Bovins. Actuellement, le prix de revient est établi à 4.64€/kgc pour une vache allaitante et de 5.08€/kgc pour une génisse.
Pour rappel, la contractualisation « en marche avant » permet aux organisations de producteurs (OP) de proposer des contrats aux distributeurs, inversant la démarche habituelle. Pour que la loi Egalim fonctionne, il est nécessaire que les OP se structurent, s’organisent, de façon à proposer des contrats qui engageraient les parties sur des volumes, mais surtout, sur un prix, qui se rapproche au plus près du prix de revient. La section bovine de la FDSEA encourage donc les OP à proposer des contrats avec des prix rémunérant l’éleveur au juste prix.
Pour plus d’information ou en cas de litige, contactez votre comité régional Interbev Bourgogne-Franche-Comté :
Interbev Bourgogne-Franche-Comté
1 rue des Coulots
21110 BRETENIERE
Tél : 03 80 48 43 17
Loïc Belin