Un collectif valorisé et valorisant
revenait sur « un de ses meilleurs » exercices jamais réalisés, celui
de 2013/2014. La cave recherche plus de valeur ajoutée. Une évolution donc
vers de nouveaux consommateurs de vins de Bourgogne. Une stratégie aussi
pour faire face à la restructuration en cours de la filière viticole
qui anticipe une « guerre économique » de la part des acheteurs.
Premiers VCI et montée en gamme
Des chiffres qui donnaient le « sourire » au président Michel Barraud et au reste de la centaine de coopérateurs, lesquels votaient des ristournes de 850 €/ha. Des chiffres qui également « font plaisir » et rassurent sur la capacité à produire, après deux récoltes déficitaires. 2014 marque bien le retour d’une « belle et bonne » vendange avec des cuves « pleines » et avec, « pour la première fois, des VCI ». Des volumes complémentaires offrant une « sécurité » pour la prochaine campagne.
La coopérative a refait une partie de ses stocks, notamment dans certaines appellations « où nous sommes en rupture », rappelait Xavier Migeot. La coopérative a « baissé » ses volumes vendus en vrac, tout en gardant ses clients négociants historiques « qui apportent à l’image de nos produits ». Et enfin, tout le travail autour de la « montée en gamme » des villages et des lieux-dits a permis de convaincre même la grande distribution « d’afficher des prix sans trop de décalages avec nos prix boutiques ». Résultat également à l’export, avec des AOC mâcons dont le « prix de vente conseillé a fortement augmenté ».
L’Angleterre aux achats après s’être retenue
La France reste néanmoins le premier marché (16 millions d’€, soit 65 % du CA). Le reste de l’Europe représente 30 %. Le marché américain se développe (+120 % ; 200.000 bouteilles) tout comme la Chine (+413 %) qui reste toutefois « anecdotique ». « Notre objectif est de ne plus être aussi dépendants du marché anglais », insistait le directeur qui constate une reprise de leurs achats en cette fin d’année, après « avoir retenu leurs ventes » avant, faute de disponibles en bourgogne.
Mais ce n’est pas simple partout. Les Pays-Bas ont, par exemple, « baissé », en dé-listant des pouilly-fuissé pour des saint-véran, puisque « les hausses n’étaient pas acceptées par les clients ». L’Allemagne encore ne donne « pas pleine satisfaction ». Au contraire de la Suède où 9 bouteilles sur 10 en mâcon villages sont des “Terres secrètes”.
Tremblement de terre des acheteurs
Pour autant, dans un monde toujours en crise, la coopérative observe que les clients pro « grossissent ». A ce titre, le « tremblement de terre » lié au regroupement de plusieurs centrales d’achats en GD est symbolique de leur « volonté de peser plus fort » sur leurs fournisseurs. Pour la coopérative, « le plus dur est à venir avec le maintien, voire l’augmentation des prix sur certains marchés stratégiques », mais c’est sûr, « une nouvelle page va s’écrire prochainement » avec la « guerre économique qui ne manquera pas de frapper aux portes de la Bourgogne dans les prochains mois ». Heureusement, les Vignerons des terres secrètes semblent armés pour faire face…
Un « travail de fourmis » valorisant
Vice-président, Robert Perrin revenait sur le travail de « fourmis » quasi-quotidien qui valorise sur le terrain les vins et l’image des Vignerons des terres secrètes. Avec l’implication du responsable des ventes directes, Charles Lamboley, une multitude d’événements et partenariats a pris forme. La coopérative est partenaire des clubs sportifs de son secteur (ESPM, ASM rugby, hand-ball, tennis, courses à pied, rallye automobile, vélo…), mais aussi partenaire d’événements culturels (Grandes heures de Cluny, Jazz campus, Francos gourmandes, Mâcon wine note, Salon des vins de Mâcon, Salon des Plaisirs gourmands) ou encore avec le camping de Saint-Point et son gérant Bernard Ducôté qui aime faire des dégustations tous les samedis. La cave permet également de voir du pays (Talant, Gap, Lans-en-Vercors) ou des expositions. La cave organise aussi ses propres événements avec sa marche dégustation en juillet, « un énorme coup de pub qui coute zéro euro » et les portes-ouvertes en fin d’année. Tout ceci, évidemment « ne se fait pas tout seul » et correspond à des milliers d’heures (1.629 heures), soit « au bas mot » 203 jours de présence. « On trouve des clients ainsi. Ce n’est pas du temps perdu mais c’est du temps à passer. Il ne faudrait pas que ce soit toujours les mêmes. On compte sur vous », encourageait Robert Perrin.
Pour le groupe Jeunes, Gérald Trélat expliquait les animations diverses et variées mises en place durant l’année : qualité des pulvérisations, vendanges semi-tardives, animation chez des cavistes à Metz, réception de classes de CFPPA de Davayé pour parler de la coopération… « On passe de bons moments en échangeant », résumait-il, en guise de motivation.