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Vignerons des terres secrètes

Un collectif valorisé et valorisant

Le 12 décembre, la cave des Vignerons des terres secrètes
revenait sur « un de ses meilleurs » exercices jamais réalisés, celui
de 2013/2014. La cave recherche plus de valeur ajoutée. Une évolution donc
vers de nouveaux consommateurs de vins de Bourgogne. Une stratégie aussi
pour faire face à la restructuration en cours de la filière viticole
qui anticipe une « guerre économique » de la part des acheteurs.
Par Publié par Cédric Michelin
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Certes, la cave des Vignerons des terres secrètes a constaté une baisse de production (et CA) en 2013 de 4 % par rapport à la récolte 2012, mais avec une maîtrise de ses charges de fonctionnement et un prix moyen de vente en hausse, la marge globale est en augmentation de 8 % en valeur absolue. Preuve de cette valorisation avec le développement de la gamme “Terres secrètes”, en hausse de 87 % sur un an. « Vendre plus cher au risque de vendre moins », en résumé. Une croissance « positive » (+2,150 millions d’€) mais jugée « encore insuffisante » au vu des objectifs sur le segment des « lieux dits et parcellaires », expliquait le directeur Xavier Migeot qui vise un positionnement haut de gamme. Et, ça marche ! Avec cette « meilleure valorisation », la trésorerie a connu une « augmentation significative » (+104 % ; 5,5 millions d’€ contre 2,7 en juillet 2013) de la trésorerie et des capitaux propres, expliquait le comptable de la cave.

Premiers VCI et montée en gamme


Des chiffres qui donnaient le « sourire » au président Michel Barraud et au reste de la centaine de coopérateurs, lesquels votaient des ristournes de 850 €/ha. Des chiffres qui également « font plaisir » et rassurent sur la capacité à produire, après deux récoltes déficitaires. 2014 marque bien le retour d’une « belle et bonne » vendange avec des cuves « pleines » et avec, « pour la première fois, des VCI ». Des volumes complémentaires offrant une « sécurité » pour la prochaine campagne.
La coopérative a refait une partie de ses stocks, notamment dans certaines appellations « où nous sommes en rupture », rappelait Xavier Migeot. La coopérative a « baissé » ses volumes vendus en vrac, tout en gardant ses clients négociants historiques « qui apportent à l’image de nos produits ». Et enfin, tout le travail autour de la « montée en gamme » des villages et des lieux-dits a permis de convaincre même la grande distribution « d’afficher des prix sans trop de décalages avec nos prix boutiques ». Résultat également à l’export, avec des AOC mâcons dont le « prix de vente conseillé a fortement augmenté ».

L’Angleterre aux achats après s’être retenue


La France reste néanmoins le premier marché (16 millions d’€, soit 65 % du CA). Le reste de l’Europe représente 30 %. Le marché américain se développe (+120 % ; 200.000 bouteilles) tout comme la Chine (+413 %) qui reste toutefois « anecdotique ». « Notre objectif est de ne plus être aussi dépendants du marché anglais », insistait le directeur qui constate une reprise de leurs achats en cette fin d’année, après « avoir retenu leurs ventes » avant, faute de disponibles en bourgogne.
Mais ce n’est pas simple partout. Les Pays-Bas ont, par exemple, « baissé », en dé-listant des pouilly-fuissé pour des saint-véran, puisque « les hausses n’étaient pas acceptées par les clients ». L’Allemagne encore ne donne « pas pleine satisfaction ». Au contraire de la Suède où 9 bouteilles sur 10 en mâcon villages sont des “Terres secrètes”.

Tremblement de terre des acheteurs


Pour autant, dans un monde toujours en crise, la coopérative observe que les clients pro « grossissent ». A ce titre, le « tremblement de terre » lié au regroupement de plusieurs centrales d’achats en GD est symbolique de leur « volonté de peser plus fort » sur leurs fournisseurs. Pour la coopérative, « le plus dur est à venir avec le maintien, voire l’augmentation des prix sur certains marchés stratégiques », mais c’est sûr, « une nouvelle page va s’écrire prochainement » avec la « guerre économique qui ne manquera pas de frapper aux portes de la Bourgogne dans les prochains mois ». Heureusement, les Vignerons des terres secrètes semblent armés pour faire face…




Un « travail de fourmis » valorisant


Vice-président, Robert Perrin revenait sur le travail de « fourmis » quasi-quotidien qui valorise sur le terrain les vins et l’image des Vignerons des terres secrètes. Avec l’implication du responsable des ventes directes, Charles Lamboley, une multitude d’événements et partenariats a pris forme. La coopérative est partenaire des clubs sportifs de son secteur (ESPM, ASM rugby, hand-ball, tennis, courses à pied, rallye automobile, vélo…), mais aussi partenaire d’événements culturels (Grandes heures de Cluny, Jazz campus, Francos gourmandes, Mâcon wine note, Salon des vins de Mâcon, Salon des Plaisirs gourmands) ou encore avec le camping de Saint-Point et son gérant Bernard Ducôté qui aime faire des dégustations tous les samedis. La cave permet également de voir du pays (Talant, Gap, Lans-en-Vercors) ou des expositions. La cave organise aussi ses propres événements avec sa marche dégustation en juillet, « un énorme coup de pub qui coute zéro euro » et les portes-ouvertes en fin d’année. Tout ceci, évidemment « ne se fait pas tout seul » et correspond à des milliers d’heures (1.629 heures), soit « au bas mot » 203 jours de présence. « On trouve des clients ainsi. Ce n’est pas du temps perdu mais c’est du temps à passer. Il ne faudrait pas que ce soit toujours les mêmes. On compte sur vous », encourageait Robert Perrin.


Pour le groupe Jeunes, Gérald Trélat expliquait les animations diverses et variées mises en place durant l’année : qualité des pulvérisations, vendanges semi-tardives, animation chez des cavistes à Metz, réception de classes de CFPPA de Davayé pour parler de la coopération… « On passe de bons moments en échangeant », résumait-il, en guise de motivation.


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