Un crack à Saint-Jean-de-Trézy
« Partager la génétique »
L’homme a finalement réuni un groupe d’une dizaine d’éleveurs désireux de partager avec lui cet achat. Baptisé “Génédor WaG”, ce collectif réunit des écuries de trois départements différents.
Pour Eric Feurtet, l’objectif est avant tout « de partager la génétique ». Les copropriétaires de ce veaux d’exception sont Jean-François Baudot de Marizy, Serge Batho de Saxy-Bourdon (58), Thierry Cyprès de Montigny-sur-Canne (58), Eric Feurtet (SCEA Les Plantes) de Saint-Jean-de-Trézy, François Jubert (SCEA du Bourg) de Massay (18), Guillaume, Jean-Marc et Simon Langillier de Saint-Bérain-sous-Sanvignes, Didier Paponneau de Livry (58), Albert Raymond de Decize (58), Jean-Christian et Sophie Raymond de Decize (58), Patrick Rizet de Vaux-en-Pré et l’EARL Touillon-Moiron de Decize.
Un début
Idarling sera hébergé en Saône-et-Loire à la SCEA Les Plantes. Eric Feurtet entend bien lui faire poursuivre sa carrière, tant sur les concours qu’à la reproduction. Les semences de ce reproducteur seront bien évidemment utilisées par les membres du groupe. La commercialisation de semences n’est pas exclue non plus.
Cet achat collectif symbolise aussi la naissance de ce groupe de sélectionneurs. Son initiateur, Eric Feurtet, ne manque pas d’enthousiasme ni d’idées pour le faire évoluer. Viscéralement passionné par l’élevage et la génétique, cet éleveur au parcours atypique (lire encadré) semble avoir envie de faire des choses pour la race et le métier en général.
Idarling
Portrait d’un veau qui fait le buzz !
« Idarling est un veau atypique, hors du commun », commentaient unanimes les éleveurs présents à son arrivée en Saône-et-Loire. Ses qualités de race sont décrites comme étant exceptionnelles de même que son potentiel. Idarling est né dans l’élevage de Serge Batho à Saxy-Bourdon dans la Nièvre. Il est issu d’une lignée prestigieuse avec notamment sa mère Darling, une fille d’Aigleroyal, champion junior au national de Charolles et né dans l’élevage Vannier à La Chapelle-au-Mans. Darling a débuté sa carrière par le premier prix d’honneur au national veaux puis le super prix d’honneur laitonnes à Moulins en 2008. Elle a ensuite été deux fois championne junior du national adultes, à la Roche-sur-Yon puis à Magny-Cours. Cette année encore, elle remportait le grand prix d’honneur du concours de Nevers. Outre cette mère d’élite, Idarling a pour père Favori, un taureau qui est né en Saône-et-Loire dans l’élevage de Bernard Griveaud à Blanzy. Favori était le deuxième prix d’honneur du concours de Charolles 2010. « Un animal qui avait beaucoup de classe, très raceur et qu’on retrouve bien dans Idarling », selon Serge Batho. Ce qu’on retrouve bien aussi dans Idarling, c’est le potentiel et la grande précocité qu’avait déjà sa mère (1.340 kg au meilleur de son état), détaille le naisseur. Né le 15 avril, Idarling pesait 183 kg le 1er juillet pour atteindre 540 kg le 12 novembre : « ça fait une croissance moyenne de 2,7 kg par jour », calculait Serge Batho. Un GMQ énorme avec une avance de précocité de deux mois tant côté squelettique que musculaire. Des qualités qui vont dans le sens de la performance et de la rentabilité et qui sont essentielles aujourd’hui, pointait l’éleveur.
Eric Feurtet
De l’hôtellerie à l’élevage charolais…
En 2009, un nouveau nom faisait son apparition dans le palmarès du concours d’Autun. C’était la SCEA Les Plantes représentée par un nouvel éleveur, en l’occurrence Eric Feurtet. Ce Côte-d’Orien d’origine s’était installé un an plus tôt à Saint-Jean-de-Trézy dans le Couchois. Mais l’agriculture n’est pas son premier métier puisque l’homme a été neuf ans inséminateur en Côte-d'Or avant de « bifurquer » pour 15 années dans l’hôtellerie. Là, cet entrepreneur autodidacte a véritablement créé son propre établissement, partant de rien pour arriver à un hôtel cinq étoiles avec un restaurant étoilé au Michelin, le tout employant 40 salariés à Beaune. En 2008, ce petit-fils d’éleveur charolais était rattrapé par sa passion de toujours et décidait d’acheter des terres en Saône-et-Loire. Avec le même entrain qu’il manifeste à la tête de son hôtel-restaurant beaunois, Eric Feurtet crée une exploitation agricole de plus de 300 hectares avec 80 ha de cultures et un cheptel de cent vaches charolaises inscrites. La structure emploie aujourd’hui trois salariés à plein temps. Bien que patron d’un hôtel-restaurant à la ville, Eric Feurtet s’occupe lui-même de ses vaches qu’il insémine, fait vêler et soigne au quotidien… Et comme si cette double activité ne parvenait pas à combler cet homme actif, Eric Feurtet est en train de retaper une propriété tout près de sa ferme qu’il projette de transformer en un hôtel d’une douzaine de suites. Objectif : créer une sorte de ferme ouverte où le grand public pourrait venir séjourner, déguster les produits du terroir et découvrir « ce qu’est une ferme ». Une alchimie entre les deux passions qui animent le maître des lieux.