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Pays d’origine d’un produit

Un critère majeur d’achat

Le 29 avril, l’institut Nielsen a diffusé une étude qui montre que, pour
près des trois quarts des consommateurs dans le monde, le pays
d’origine d’une marque est aussi important, sinon plus, que d’autres
critères d’achat comme la qualité ou le prix. Cette importance attachée à
la production locale est particulièrement forte dans les pays hors
Europe et Amérique du Nord.
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« Pour près de 75 % des consommateurs dans le monde, le pays d’origine d’une marque est aussi important, sinon plus, que les autres critères d’achat comme la qualité ou le prix du produit ». C’est « un des résultats les plus surprenants de l’enquête », a commenté Patrick Dodd, président de la section des marchés chez Nielsen, institut d’études sur la consommation.
L’institut d’études a interrogé plus de 30.000 consommateurs dans 61 pays pour comprendre si, sur un périmètre de quarante catégories de produits alimentaires, il existait ou non une préférence pour les produits fabriqués par des marques mondiales ou multinationales ou pour des acteurs locaux (présents uniquement dans le pays de la personne interrogée).

Les marques locales ont l’avantage


Pour les produits frais, « la majorité des consommateurs dans le monde disent qu’ils préfèrent les marques locales plutôt que mondiales ». Et les chiffres sont marqués : pour les légumes (68 % contre 11 %), la viande (66 % contre 13 %), les fruits (64 % contre 12 %), les fruits de mer (57 % contre 18 %) ou encore les yaourts (52 % contre 22 %). Cette préférence nationale est également observée pour les boissons, notamment pour les jus, l’eau et le lait.
Les aliments industriels n’échappent pas à cette logique, bien que la préférence soit moins tranchée. En effet, les consommateurs privilégient les marques locales pour la crème glacée (44 % contre 27 %), les cookies et biscuits (40 % contre 28 %), les chips et biscuits salés (40 % contre 28 %), les céréales du petit déjeuner (44 % contre 29 %) et les légumes en conserve (53 % contre 20 %).
On retrouve ces mêmes tendances également en France où la viande, les fruits et les légumes, les produits de la mer et le lait sont les catégories où l’achat "local" est le plus recherché. En revanche, l’origine de la marque n’est pas un facteur déterminant pour les eaux minérales et les produits d’hygiène-beauté, y compris en France.

Le "local" plus fort au sud


Si pour 21 % des consommateurs dans le monde la fierté nationale est un critère important de choix d’une marque locale plutôt que mondiale, ce critère est plus fort, plus marqué dans les pays du sud que ceux du nord. Ce pourcentage s’avère plus élevé en Afrique et Moyen-Orient (25 %), en Asie-Pacifique (24 %). L’écart est flagrant entre l’Amérique du Sud et l’Amérique du Nord, avec respectivement 21 % et 10 %. Le pourcentage moyen pour les consommateurs européens est de 16 %. À ce titre, la France (17 %) est en ligne avec la moyenne européenne.



Ancrage territorial de l’alimentation
L’idée fait son chemin


Le Sénat a adopté le 19 mai la proposition de loi visant à favoriser l’ancrage territorial de l’alimentation. Le texte repart en deuxième lecture à l’Assemblée nationale où il avait déjà été adopté en première lecture le 14 janvier. Cette proposition de loi vise notamment à « introduire dans la restauration collective publique, dès 2020, 40 % issus d’approvisionnement en circuits courts ou de proximité, ou répondant à des critères de développement durable » et à « intégrer dans la Responsabilité sociale et environnementale (RSE) des entreprises des exigences en matière de consommation alimentaire durable : choix de produits locaux et issus de l’agriculture biologique, cuisine sur place, lutte contre le gaspillage alimentaire et le suremballage ».