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Politique agricole

Un débat à revitaliser

Le think-tank Momagri a interpellé les responsables européens sur
l’urgence qu’il y avait à revitaliser le débat politique sur
l’agriculture et la place que l’Europe entend lui donner alors que les
réflexions sur l’après 2020 battent leur plein...
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Suite à l’intérêt que les agriculteurs ont manifesté pour le Livre blanc "Un nouveau cap stratégique à la Pac" en septembre et octobre dernier, Momagri a choisi d’adresser sa proposition de réforme de la Pac à Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, ainsi qu’aux différents responsables européens. Depuis sa création en 2005, le think-tank considère en effet que les paiements directs découplés sont inefficaces et nuisent gravement à l’image des agriculteurs et de l’agriculture. Aujourd’hui encore, la grave crise agricole qui affecte le secteur, en atteste.
C’est pourquoi la proposition de Momagri vise à remplacer une partie de ces paiements directs par un dispositif flexible de gestion de risques à même d’assurer aux agriculteurs un chiffre d’affaires minimum dans les périodes d’effondrement des prix. Les études d’impacts macro et micro présentés dans le Livre blanc démontrent qu’une telle réforme est possible d’un point de vue budgétaire et même souhaitable au sens où elle renforcerait la valeur ajoutée de la dépense communautaire.

Renouveler la pensée


En mettant à la disposition des autorités européennes ses travaux de simulations économiques et budgétaires, Momagri appelle la Commission européenne à engager un "aggiornamento", une mise à jour, un renouvellement, de la pensée en matière de politique agricole.
Si la compétitivité est essentielle, la politique agricole se doit d’agir lorsque les marchés dysfonctionnent. Or, les crises agricoles depuis 2007/08 confirment :
- l’instabilité chronique des marchés agricoles ;
- les coûts économiques et sociaux provoqués par l’hyper-volatilité des cours agricoles sur l’ensemble de l’économie européenne ;
- l’importance des politiques de soutien des grands Etats producteurs pour assurer des filets de sécurité à leurs agriculteurs.
Et pourtant les seules perspectives qui sont tracées aujourd’hui par la Commission européenne sont la simplification de la Pac, la résilience et le modèle d’exportation à bas prix. Autant dire le modèle de développement des années 1980, dont ne veulent même plus les pays du tiers monde.
La Pac est ainsi devenue au fil du temps une politique totalement inadaptée aux contraintes économiques et à la concurrence internationale. Il est urgent de revitaliser le débat politique sur l’agriculture. C’est ce que s’efforce de faire Momagri.