Un départ pour une arrivée

En formant une soixantaine d’apprenants par an, François Pelletier a vu défiler dans “ses” serres tout au long de sa carrière, plus de 2.000 élèves en horticulture et maraîchage à Tournus et auparavant à Dardilly, Colmar et Saintes en Charente-Maritime. Sa passion et l’engagement de ce « lève-tôt » ont contribué à développer au sein du lycée un enseignement innovant. « Notre enseignement est technique. On se doit d’être concrets. A l’heure du bio et d’une évolution vers l’agroécologie, l’enseignement se doit d’être en cohérence avec la nature. Ma génération a pourtant formé des jardiniers tout chimique. Désormais, l’avenir est plus serein et positif. Il ne s’agit plus de la maîtriser mais de coopérer et partager avec elle. L’établissement est sur la bonne voie avec le verger écologique et la parcelle qui sert de tremplin pour les maraîchers bio qui désirent se lancer dans le métier », explique François Pelletier en guise d’encouragement. Une philosophie comme empreinte qui s’étend aux « nombreux clients – plus de 5.000 - qu’il a su fidéliser » convaincu par sa passion et son engagement, comme le confirmait le proviseur, Jean-Louis Favier. Le maire de Tournus le soulignait également et saluait l’arrivée de sa remplaçante, Claire Madelaine : « une jeune pousse qui comblera vite le vide ».
Cette femme de 28 ans venant de l’Allier a voyagé avant de poser ses valises à Tournus. Après un BTS en aménagement paysager, un titre de jardinier botaniste à Lyon, une école d’ingénieur (HEPIA) à Genève et une expérience dans le commerce de gros en pépinière en Autriche, Claire Madelaine a rejoint l’exploitation le 19 aout dernier. Elle rejoint Hervé et Daisy pour s’occuper des 2,7 ha composés de trois tunnels (730 m2), d’une serre multi-chapelle (716 m2), d’une serre de collection, d’une serre en verre (913 m2) et d’une partie en pleine terre (600 m2). Elle a également en charge la vente aux particuliers de fleurs et plants potagers.
Pour la profession, Jean-Michel Desmard, président du conseil d’administration du lycée, rappelait le rôle « essentiel de la formation des jeunes ». Des savoirs d’autant mieux transmis lorsque les enseignants sont « passionnés », « humains », « investis », « toujours prêts à rendre service » et notamment à sa nature « chérie ».

Clin d’œil : un retour aux sources

L’ancien directeur du Domaine des Poncétys, l’exploitation du lycée viticole de Davayé, Florent Rouve, va reprendre « progressivement » le Domaine Rijckaert à Leynes, après un passage par la Direction régionale de l'agriculture (Draaf) bourguignonne. Cette transmission sera placée sous le signe de la continuité. En effet, Jean Rijkaert, vigneron et négociant vinificateur, a trouvé son alter ego en la personne de Florent. Ils ont, entre autres, en commun une passion et une vision de la vinification. Pour accompagner cette transmission, Julien Collovray, des vins Collovray & Terrier à Davayé, a également prit part au projet. Jean accompagnera encore au moins deux ans cette transmission, afin de confier le savoir-faire faisant la réputation de ses vins à Florent, qui souhaite faire perdurer la qualité et l‘identité des vins signés Jean Rijkaert. Rijkaert compte 4 hectares de vignes autour de Mâcon, sur les appellations viré-clessé, mâcon-lugny et saint-véran, ainsi que cinq hectares dans le Jura, sur les appellations arbois et côtes de Jura. Il achète également des raisins vinifiés au domaine dans les plus grands terroirs bourguignons.