Un dispositif renforcé
Concernant le sanglier, la nouvelle version du schéma a été « réécrite » pour « montrer que la chose est sérieuse », commente le directeur de la FDC 71, Michel Roy. Le nouveau SDGC maintient son objectif d’une « gestion maîtrisée de l’espèce » pour « concilier les intérêts agricoles, forestiers et cynégétiques ». La volonté affichée est de conjuguer « chasse durable » et « pérennité des activités agricoles et forestières ». Le découpage du département en Unités de gestion avec, pour chacune d’elles, des comités locaux Grand gibier, est ainsi conservé. Chaque Unité de gestion est dotée d’outils de gestion établis en concertation avec les agriculteurs, les forestiers et prenant en compte la densité des populations, les prélèvements ainsi que les dégâts.
Adapter les périodes de chasse et les outils
La gestion du sanglier se fait « en privilégiant la chasse » et « en adaptant les périodes de chasse et les outils de gestion selon la situation de l’espèce », précise le schéma. Face aux enjeux liés à la dynamique de cette espèce, les orientations du SDGC doivent « permettre d’agir rapidement là où les problèmes surviennent ». Parmi les possibilités offertes, la période de chasse peut débuter précocement dès le 15 août. Le schéma prévoit aussi « des autorisations individuelles de chasse » à partir du 1er juin délivrées par le préfet pour « le tir de l’espèce tous les jours ». Il s’agit préférentiellement de tirs à l’affût ou en approche. Le SDGC dit aussi « qu’exceptionnellement, la chasse en battue pourra être autorisée sur des points noirs ».
Prélèvement minimum obligatoire
La notion de « point noir » est apparue dans le cadre d’un plan national sanglier mis en place par le ministre Borloo. « Il n’est pas toujours simple de se mettre d’accord sur la définition de ce qu’est un point noir », constate le directeur de la FDC 71 Michel Roy. Dans le cadre du SDGC, la résolution de ces "points noirs" passerait par l’analyse précise des causes locales, suivie d’une « incitation des chasseurs locaux à chasser et à prélever pour diminuer les populations ».
Le SDGC prévoit d’intervenir directement auprès du titulaire du droit de chasse dans le cas de territoires peu ou pas chassés. Jours de chasse, voire même « prélèvement minimum obligatoire » peuvent être imposés. Si la situation persiste, l’administration est alors alertée, laquelle « pourra ordonner des opérations de destruction, de jour comme de nuit, en période d’ouverture ou hors période d’ouverture, par un lieutenant de louveterie ».
A travers ce chapitre sur la « résolution des points noirs », les rédacteurs du nouveau schéma ont voulu écrire « noir sur blanc que si les chasseurs ne font pas ce qu’il faut, alors c’est l’administration qui le fera », confie Michel Roy. Ce dernier précise toutefois que si la notion de battue administrative n’apparaît pas, c’est parce que la FDC est opposée à ce type d’intervention entre mars et juillet. Le recours à un lieutenant de louveterie, autorisé à tirer de jour comme de nuit, semblant plus approprié à ses yeux.
Pas de quartier contre les lâchers
Un renforcement de la lutte contre les lâchers de sangliers est également au programme.
« Cette pratique est strictement interdite », rappelle Michel Roy. La fédération s’y oppose d’ailleurs très fermement et invite tous les témoins de tels agissements à le lui signaler sans délai. Pour ce type de délit, la FDC 71 se porte partie civile et réclame aux contrevenants le remboursement des indemnisations versées aux agriculteurs. Les animaux concernés sont systématiquement éliminés.
Le nouveau SDGC intègre un suivi en continu - par la FDC 71 - des dégâts aux cultures avec transmission mensuelle à la Direction départementale des territoires (DDT, ex DDAF).
Dans les cas où la prévention est compromise (pose de clôture électrique impossible et concentration trop importante d’animaux), le schéma n’exclut pas le recours, « dans les plus brefs délais », à « des battues d’effarouchement, de destruction ou des tirs localisés ordonnés par le préfet ».
Mieux vaut prévenir…
La prévention demeure un levier essentiel de la lutte contre les dégâts de gibier. Le nouveau schéma incite à la pose de clôtures électriques par les chasseurs ou les exploitants agricoles. Les autres moyens préventifs préconisés sont les parcelles en jachère environnement et faune sauvage et les cultures à gibier. L’agrainage de dissuasion figure également au rang de ces outils, mais à condition de respecter un certain nombre de règles (épandage à la volée et de façon diffuse, à plus de 300 mètres des cultures, prairies ou routes). L’agrainage à poste fixe est strictement interdit.
Ouverture anticipée au 15 août… en plaine
La possibilité d’anticiper l’ouverture de la chasse au sanglier dès le 15 août ne concerne que les zones de plaine ou de cultures. L’explication en est que si les battues étaient autorisées en forêt à cette période, le risque serait de déloger les sangliers des bois pour les pousser vers les cultures.
Saison 2011/2012
Des dégâts en nette diminution
Le bilan de la saison 2011/2012 montre une diminution importante des dégâts aux cultures par rapport à la saison précédente. La campagne 2010/2011 avait été marqué par un montant d’indemnisation particulièrement élevé de près de 670.000 €. Un record qui s’inscrivait dans trois années de hausse ininterrompue. 2011/2012 devrait revenir à un niveau de dégâts plus acceptable, de l’ordre de 400.000 €, estime Michel Roy.
Les principales cultures touchées ont été en volume le maïs ensilage (28 ha), le maïs grain (40 ha) et le blé (59 ha). Maïs grain et blé représentent des montants de perte de récolte de l’ordre de 60.000 € chacun. Quant au maïs ensilage, le montant est d’un peu plus de 30.000 €. Les dégâts déclarés sur prairies couvrent approximativement 75 ha. A noter que le montant des indemnisations subit également la flambée du prix des denrées agricoles.