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Jacques Pelus

Un homme de dialogue

Présidant aux destinées de la Fédération départementale des chasseurs de Saône-et-Loire depuis 2006, Jacques Pelus invite les participants à l’assemble générale du 4 mai au Colisée à Chalon-sur-Saône à avoir une vraie vision de l’avenir pour faire face aux grands enjeux du futur. Rencontre.
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Né à Saint-Rémy dans l’immédiate après-guerre, Jacques Pelus a grandi au contact de la nature et des animaux. « Mon père était éleveur de chevaux à Sailly ». Avec un paternel et un oncle passionnés de chasse, il goûte naturellement très rapidement à ce loisir. « J’ai eu mon premier permis de chasse en 1965. Quand je l'ai passé, mon oncle m’a offert un épagneul breton ». D’abord commercial dans l’agroalimentaire, Jacques Pelus choisit au cœur des années 80 de monter sa propre société de distribution de salaisons et de viandes à Laives. Une entreprise qu’il quittera en 2006 pour faire valoir ses droits à la retraite.

Une riche vie associative


En parallèle à son parcours professionnel, Jacques Pelus ne ménage pas sa peine au niveau associatif. « Mon oncle était un formidable piégeur. Il ravitaillait le maquis de Brancion. Il piégeait même avec des câbles de freins de vélos. Il m’a transmis le virus ». En 1983, il fait partie des membres fondateurs de l’Association des piégeurs agréés de Saône-et-Loire, dont il sera élu président en 1986 pour en lâcher les rênes vingt ans plus tard. « Nous avons commencé avec 200 adhérents. L’association en compte actuellement 970 ». En matière de piégeage, Jacques Pelus regrette d’avoir dû renoncer au piège à la palette. « C’était facile à tendre et efficace ». Par contre, il y a eu à ses yeux une véritable avancée avec la possibilité de piéger en coulée. « Aujourd’hui, il faut fournir des preuves de dégâts pour pouvoir piéger certains animaux comme le renard. Depuis dix ans, les prises annuelles restent stables dans notre département avec environ 10.000 renards, 2.500 fouines et 1.800 martres ». Président des piégeurs de Bourgogne depuis une demi-douzaine d’années, Jacques Pelus souhaite que les quatre départements de la région indemnisent les queues de ragondins et que les primes soient uniformes.

Maîtriser la population de sangliers


L’autre part importante de son investissement personnel concerne la chasse. « Je suis administrateur de la Fédération départementale des chasseurs de Saône-et-Loire depuis seize ans. J’ai accédé à la présidence en 2006 ». Une présidence marquée notamment par la création du Schéma départemental de gestion cynégétique. « Cela permet de bien cadrer les choses. Il s’agit aujourd’hui d’un document qui fait référence ». Par contre, l’un des points à surveiller concerne l’évolution importante des populations de sangliers. « Il y a dix ans, on comptait 1.000 sangliers. Aujourd’hui, on en dénombre 4.200. Nous sommes au niveau maximum que le département peut supporter. Il faut être extrêmement vigilant pour ne pas voir cette population continuer à croître et pour ne pas se laisser déborder ». Dès lors, plusieurs actions ont été engagées. « Nous avons ouvert la chasse trois jours au lieu de deux. On peut aussi chasser le sanglier dès le 1er juin (tir d’été). On peut chasser le sanglier en battue dans les maïs. Enfin, le bracelet est valable aussi bien pour un mâle que pour une femelle ».
Alors que la population de chevreuils reste stable avec 9.000 à 10.000 animaux, qui ne font pas trop de dégâts, Jacques Pelus affiche sa volonté de développer le petit gibier et d’amener les jeunes à la chasse. « C’est un travail de longue haleine ». Parmi les succès, on citera les opérations faisans, plus particulièrement en Bresse. « On peut remercier les agriculteurs qui ont été associés à cette démarche. Ils ont laissé des cultures sur pieds et ont aménagé certaines parcelles. Nous souhaitons développer de nouveaux partenariats avec le monde agricole ». A l’image des couverts d’interculture. Suite à des essais menés au niveau national depuis quatre ans, la démarche va se concrétiser en Saône-et-Loire dans les semaines à venir grâce à un partenariat contracté entre la Fédération de chasse et la coopérative Bourgogne du Sud. Deux mélanges ont été retenus. Le premier est composé de 34 % de moutarde, de 50 % de trèfle d’Alexandrie et de 16 % de radis ; le second de 10 % de moutarde, de 80 % de vesce commune et de 10 % de phacélie.
Enfin, en tant que président - depuis trois ans - de la Fédération régionale de chasse, Jacques Pelus a pour principal chantier l’accord cadre avec le conseil régional alors que nous sommes entrés, en 2013, dans l’année de la biodiversité.

Une parfaite entente avec le monde agricole


Lorsque l’on interroge Jacques Pelus sur ses relations avec le monde agricole, l’homme affiche une réelle sérénité. « Cela se passe bien, que ce soit avec la FDSEA ou avec la chambre d’agriculture. Le fait de bien se connaître permet de régler rapidement les problèmes. Dès qu’il y a un souci, nous nous mettons autour d’une table et nous discutons. Comme on se rencontre souvent, cela facilite le dialogue. Je souhaite que plus d’agriculteurs nous rejoignent dans nos actions », lesquels agriculteurs pourraient, par exemple, mettre à disposition non pas de grandes surfaces « mais de petits îlots qui nous vont bien pour faire de la jachère ».