Un impact encore difficile à évaluer du gel dans les vignes
Après un premier épisode il y a deux semaines (4 avril), le gel a effectué son grand retour dans les vignes de Saône-et-Loire le week-end dernier, dans la matinée du dimanche 14 avril. Avec un impact certes moindre mais qui, suite aux précédents dégâts, fait de notre département l’un des plus touchés dans l’hexagone. Une situation difficile qui fait ressurgi en mémoire des années de triste mémoire que furent 1981 et 1991.

Il faut, en premier lieu, souligner la mobilisation, totalement inédite, des professionnels qui ont procédé à des opérations de feu de paille dans certaines appellations. Car, après le gel subi il y a une quinzaine de jours, l’idée était de lutter contre des températures une nouvelle fois négatives qui, à certains endroits, ont atteint les - 5°. Pas facile d’avoir une vue d’ensemble tant les situations sont disparates, d’un vignoble à l’autre, d’une parcelle à l’autre, voire d’un coteau à l’autre. Néanmoins, même s’il est pour l’instant compliqué de chiffrer, il est possible d’estime qu’au moins 50 % du vignoble du département a été touché à des degrés divers. Ce qui fait de la Saône-et-Loire non seulement le département le plus touché en Bourgogne Franche-Comté mais aussi l’un des plus impactés en France. Toutefois, il faudra attendre un prochain épisode de chaleur pour véritablement juger des effets du gel, en observant l’évolution des bourgeons et contre-bourgeons.
Au cas par cas
Lorsque l’on regarde de plus près le gel du week-end dernier, force est de constater qu’il a notamment frappé les mêmes parcelles que précédemment, ne créant dès lors pas forcément plus de dégât qu’il y a deux semaines. Un gel qui semble avoir plutôt épargné le Couchois et de nombreuses appellations de la Côte Chalonnaise (Mercurey, Givry…) à part, ici ou là, quelques parcelles situées dans les creux. Très touché lors du précédent épisode, le Mâconnais a cette fois moins subi de casse comme du côté d’Azé, visiblement indemne. D’autres zones ont été moins épargnées, notamment celle se situant à moins de 250 m d’altitude. Quant à l’étendue même des dégâts, là aussi, difficile de se prononcer avec certitude, les feux de paille ayant sans doute contribué à limiter l’impact du gel lors de la levée du soleil dimanche. Grâce aussi à la présence salvatrice d’un peu de vent.
Risque de perte de clientèle
Bien évidemment, les vignerons et viticulteurs ont sollicité les experts qui, suite à ces différents épisodes de gel, vont se rendre dans les vignobles d’ici à quelques jours afin de constater l’ampleur des dommages, notamment dans le Mâconnais. Une démarche indispensable afin que les assureurs puissent ensuite verser une somme visant à réparer peu ou prou le préjudice subi. Néanmoins, au-delà de la perte économique que pourrait (devrait) entraîner la baisse de rendement, le risque est aussi et surtout la possible perte de clientèle qui ira chercher ailleurs ce qu’il ne peut se procurer en Saône-et-Loire. La constitution de VCI les années précédente va certainement jouer son rôle "d'assurance" récolte. Mais les négociations avec les Maisons de négoce risquent de prendre un tour nouveau.