Exportations de vins vers le Japon
Un impact redouté
La catastrophe naturelle qui a frappé le Japon et l’accident nucléaire
qui a suivi en mars dernier ne devraient pas affecter outre mesure les
exportations de vin français vers l’archipel nippon, estiment certains professionnels du secteur. Mais pas pour tous... Pour certains vignobles français, dont la Bourgogne et le Beaujolais, le
Japon est un marché important.
qui a suivi en mars dernier ne devraient pas affecter outre mesure les
exportations de vin français vers l’archipel nippon, estiment certains professionnels du secteur. Mais pas pour tous... Pour certains vignobles français, dont la Bourgogne et le Beaujolais, le
Japon est un marché important.

En 2010, le Japon, troisième économie mondiale, a été le septième marché à l’export en valeur pour les alcools français, selon les statistiques de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS). Selon elle, il est encore trop tôt pour avoir une vision précise de la situation. Les ventes vers l’archipel en 2010 ont progressé de 8,4 % en valeur pour un total de 6,5 millions de caisses de 12 bouteilles et 350 millions d’euros, uniquement pour le vin, selon la FEVS. Le gouvernement japonais a récemment estimé que le séisme et le tsunami dévastateur du 11 mars dernier pourraient coûter plus de 200 milliards d’euros à l’économie nippone, sans compter l’impact sur l’activité des entreprises et les conséquences de l’accident nucléaire de Fukushima. Ce qui représenterait 4,5 % du produit intérieur brut (PIB) de l’archipel.
Dans le Beaujolais, où l’on exporte chaque année entre 6 et 7 millions de bouteilles au Japon, on s’attend à « des répercussions commerciales limitées, s’il n’y a pas d’aggravation de la radioactivité ». « La zone touchée est une région agricole à faible densité, or le vin du Beaujolais est essentiellement dégusté dans les grandes villes. On s’attend à une petite baisse, mais pas à une chute significative de nos exportations vers le Japon », estime ainsi Jean Bourjade, délégué général d’Inter-Beaujolais, pour qui l’archipel représente le 2e marché à l’export après les Etats-Unis.
Selon Pierre-Henry Gagey, président délégué du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB), « il va y avoir un ralentissement fort de la consommation de vin dans les hôtels et les restaurants, dans les semaines ou les mois à venir ». « Les Japonais sortent moins, l’atmosphère n’est pas aux célébrations ni aux voyages d’affaire », ajoute cet homme qui se rend au Japon au moins deux fois par an. Un pays où 7,7 millions de bouteilles de vins de bourgogne ont été vendues en 2010 et qui est le 3e marché étranger en valeur pour notre région viticole, derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
Des aides en faveur des Japonais
En Champagne, le Japon représente le 5e marché pour la filière qui y a vendu 7,5 millions de bouteilles en 2010. Une hausse de 45 % par rapport à 2009. « Il est vraiment trop tôt pour en parler. Pour l’instant, ce que nous souhaitons, c’est aider nos amis japonais », explique Daniel Lorson, le porte-parole du Comité interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC). Le 28 mars, le CIVC a organisé un dîner de charité avec vente aux enchères de "flacons précieux", qui a permis de récolter 150.000 euros au profit de la Croix rouge japonaise. Une action proche de celle conduite dans notre vignoble où une collecte de plus de 2.300 bouteilles qui seront prochainement venues aux enchères a permis de mobiliser le vignoble autour du drame japonais.
Au CIVB, l’interprofession du Bordelais, on juge que « l’impact sur les entreprises se verra d’ici un mois, lorsque l’on aura les chiffres des douanes, que l’on reçoit avec deux mois de décalage ». Philippe Casteja, PDG de la maison Borie-Manoux à Bordeaux, très présente dans l’archipel, est moins optimiste : « les avions vers le Japon sont vides. A Tokyo, il n’y a personne dans les restaurants. Il y aura forcément un impact ». « Je m’attends à une baisse de 50 % de mon chiffre d’affaires pour les six prochains mois », estime-t-il.
Le Conseil interprofessionnel de vin d’Alsace a décidé, de son côté, « la mise en place d’aides ciblées » avec « les associations de sommeliers et culinaires nippones ». Le Civa aidera notamment à la reconstruction d’infrastructures professionnelles.
Dans le Beaujolais, où l’on exporte chaque année entre 6 et 7 millions de bouteilles au Japon, on s’attend à « des répercussions commerciales limitées, s’il n’y a pas d’aggravation de la radioactivité ». « La zone touchée est une région agricole à faible densité, or le vin du Beaujolais est essentiellement dégusté dans les grandes villes. On s’attend à une petite baisse, mais pas à une chute significative de nos exportations vers le Japon », estime ainsi Jean Bourjade, délégué général d’Inter-Beaujolais, pour qui l’archipel représente le 2e marché à l’export après les Etats-Unis.
Selon Pierre-Henry Gagey, président délégué du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB), « il va y avoir un ralentissement fort de la consommation de vin dans les hôtels et les restaurants, dans les semaines ou les mois à venir ». « Les Japonais sortent moins, l’atmosphère n’est pas aux célébrations ni aux voyages d’affaire », ajoute cet homme qui se rend au Japon au moins deux fois par an. Un pays où 7,7 millions de bouteilles de vins de bourgogne ont été vendues en 2010 et qui est le 3e marché étranger en valeur pour notre région viticole, derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
Des aides en faveur des Japonais
En Champagne, le Japon représente le 5e marché pour la filière qui y a vendu 7,5 millions de bouteilles en 2010. Une hausse de 45 % par rapport à 2009. « Il est vraiment trop tôt pour en parler. Pour l’instant, ce que nous souhaitons, c’est aider nos amis japonais », explique Daniel Lorson, le porte-parole du Comité interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC). Le 28 mars, le CIVC a organisé un dîner de charité avec vente aux enchères de "flacons précieux", qui a permis de récolter 150.000 euros au profit de la Croix rouge japonaise. Une action proche de celle conduite dans notre vignoble où une collecte de plus de 2.300 bouteilles qui seront prochainement venues aux enchères a permis de mobiliser le vignoble autour du drame japonais.
Au CIVB, l’interprofession du Bordelais, on juge que « l’impact sur les entreprises se verra d’ici un mois, lorsque l’on aura les chiffres des douanes, que l’on reçoit avec deux mois de décalage ». Philippe Casteja, PDG de la maison Borie-Manoux à Bordeaux, très présente dans l’archipel, est moins optimiste : « les avions vers le Japon sont vides. A Tokyo, il n’y a personne dans les restaurants. Il y aura forcément un impact ». « Je m’attends à une baisse de 50 % de mon chiffre d’affaires pour les six prochains mois », estime-t-il.
Le Conseil interprofessionnel de vin d’Alsace a décidé, de son côté, « la mise en place d’aides ciblées » avec « les associations de sommeliers et culinaires nippones ». Le Civa aidera notamment à la reconstruction d’infrastructures professionnelles.