Haute Valeur environnementale
Un label durable mais peu vendeur
La certification environnementale des exploitations agricoles est
désormais possible, selon différents niveaux mais dont un seul permet
l'utilisation de la mention Haute Valeur environnementale. Explications
et conseils.
désormais possible, selon différents niveaux mais dont un seul permet
l'utilisation de la mention Haute Valeur environnementale. Explications
et conseils.
Elle est l'un des fruits du Grenelle de l'Environnement de 2008. La certification environnementale des exploitations agricoles a été mise en œuvre en 2011. Elle constitue désormais une autre voie d'accès à une agriculture plus respectueuse de l'environnement et un autre moyen de le faire savoir, aux côtés de la certification de viticulture raisonnée Terra Vitis, de l'ISO 14 001
Management environnemental ou du label Agriculture biologique. Pour le ministère de l'Agriculture, le dispositif de certification environnementale a « pour objectif de rassembler les démarches existantes autour d’un référentiel commun pour les rendre plus efficaces pour l’environnement et plus lisibles pour la société ».
Norme méconnue et peu répandue
A ce jour, peu de vignerons ont décroché leur certification. « En 2012, deux vignerons membres des Vignerons indépendants l'ont obtenue. Ils étaient déjà engagés dans notre démarche Qualenvi, qui comprend un volet environnemental », explique Laurent Brault, chargé de mission chez les Vignerons indépendants et animateur de formations sur la certification environnementale. Les deux Vignerons indépendants certifiés en 2012 ont obtenu la Haute Valeur environnementale pour leur exploitation, soit le niveau le plus élevé du dispositif qui en comprend trois.
Des indicateurs de performances
Le niveau 1 concerne "le respect des exigences environnementales de conditionnalité" et des bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE). Le niveau 2 implique le respect d'un référentiel de 16 exigences, dont une stratégie phytosanitaire basée sur la lutte raisonnée, et des actions favorisant la biodiversité. Il s'agit d'une obligation de moyens. Des démarches telles que Terra Vitis ou Qualenvi des Vignerons indépendants ont été reconnues par le ministère comme équivalentes à ce niveau 2. « Si vous visez le niveau 2 de la certification environnementale, intégrez une démarche existante car vous bénéficierez ainsi de formations et de l'accompagnement de techniciens », conseille Laurent Brault des Vignerons indépendants.
Le niveau 3, qualifié de "Haute valeur environnementale" permet l'utilisation de cette mention valorisante pour la communication. Pour accéder à ce niveau, il est nécessaire de pouvoir répondre à une obligation de résultats sur des indicateurs de performances. Deux options sont possibles. L'option A consiste en une évaluation sur quatre indicateurs (stratégie phytosanitaire, biodiversité, gestion de la fertilisation, gestion de la ressource en eau). L'option B est basée sur deux indicateurs : la biodiversité et le poids des intrants dans le chiffre d'affaires des exploitations.
« La biodiversité concerne ce qui est compris dans la surface agricole utile mais qui n'est pas consacré à la production. Il s'agit notamment de tous les aménagements destinés à favoriser la faune auxiliaire : refuges pour le gibier, bandes enherbées, haies, bosquets, murets, jachères, talus non entretenus, ronciers.... Le respect des paysages, des loges de vignes peut être pris en compte. Ce critère de la biodiversité permet de valoriser des pratiques souvent anciennes des vignerons », explique Laurent Brault. Dans l'option A, l'évaluation de la stratégie phytosanitaire est notamment basée sur l'indicateur de fréquence de traitement (IFT), qui représente le nombre de doses homologuées de produits phytosanitaires utilisées sur un hectare au cours d’une campagne (herbicides, fongicides, insecticides). Cet indice a été retenu de longue date par la chambre d'agriculture de Saône-et-Loire d'ailleurs.
« En 2012, nombre d'exploitations ont eu un IFT élevé en raison de la pression des maladies, précise le chargé de mission. Mais posséder un pulvérisateur traitant face par face ou équipé de panneaux récupérateurs permet de gagner des points ».
Communiquer sur la biodiversité
Les exploitations viticoles certifiées Haute Valeur Environnementale ont tout intérêt à communiquer sur la biodiversité, estime Laurent Brault. « C'est un critère facilement valorisable auprès du grand public » estime-t-il. Des fleurs dans les vignes, des insectes auxiliaires sont il est vrai plus directement "vendeurs" qu'un IFT réduit ou un système de traitement des effluents phytos qui nécessite des explications techniques.
« Pour le moment, il n'existe pas de logo mais une mention est possible sur l'étiquetage : vin issu d'une exploitation certifiée Haute Valeur environnementale », précise Laurent Brault. Des progrès sont donc possibles et nécessaires en matière de marketing et communication pour dégager de la plus-value pour les vins et des marges supérieures aux coûts des démarches...
On ne sait pas encore si cette mention sera autorisée à l'exportation et si elle l'est, sera-t-elle comprise des consommateurs étrangers ? La certification environnementale n'existe pas au niveau européen ou ailleurs dans le monde. Une communication d'envergure de la part des pouvoirs publics est indispensable pour la faire connaître des consommateurs et des distributeurs.
Management environnemental ou du label Agriculture biologique. Pour le ministère de l'Agriculture, le dispositif de certification environnementale a « pour objectif de rassembler les démarches existantes autour d’un référentiel commun pour les rendre plus efficaces pour l’environnement et plus lisibles pour la société ».
Norme méconnue et peu répandue
A ce jour, peu de vignerons ont décroché leur certification. « En 2012, deux vignerons membres des Vignerons indépendants l'ont obtenue. Ils étaient déjà engagés dans notre démarche Qualenvi, qui comprend un volet environnemental », explique Laurent Brault, chargé de mission chez les Vignerons indépendants et animateur de formations sur la certification environnementale. Les deux Vignerons indépendants certifiés en 2012 ont obtenu la Haute Valeur environnementale pour leur exploitation, soit le niveau le plus élevé du dispositif qui en comprend trois.
Des indicateurs de performances
Le niveau 1 concerne "le respect des exigences environnementales de conditionnalité" et des bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE). Le niveau 2 implique le respect d'un référentiel de 16 exigences, dont une stratégie phytosanitaire basée sur la lutte raisonnée, et des actions favorisant la biodiversité. Il s'agit d'une obligation de moyens. Des démarches telles que Terra Vitis ou Qualenvi des Vignerons indépendants ont été reconnues par le ministère comme équivalentes à ce niveau 2. « Si vous visez le niveau 2 de la certification environnementale, intégrez une démarche existante car vous bénéficierez ainsi de formations et de l'accompagnement de techniciens », conseille Laurent Brault des Vignerons indépendants.
Le niveau 3, qualifié de "Haute valeur environnementale" permet l'utilisation de cette mention valorisante pour la communication. Pour accéder à ce niveau, il est nécessaire de pouvoir répondre à une obligation de résultats sur des indicateurs de performances. Deux options sont possibles. L'option A consiste en une évaluation sur quatre indicateurs (stratégie phytosanitaire, biodiversité, gestion de la fertilisation, gestion de la ressource en eau). L'option B est basée sur deux indicateurs : la biodiversité et le poids des intrants dans le chiffre d'affaires des exploitations.
« La biodiversité concerne ce qui est compris dans la surface agricole utile mais qui n'est pas consacré à la production. Il s'agit notamment de tous les aménagements destinés à favoriser la faune auxiliaire : refuges pour le gibier, bandes enherbées, haies, bosquets, murets, jachères, talus non entretenus, ronciers.... Le respect des paysages, des loges de vignes peut être pris en compte. Ce critère de la biodiversité permet de valoriser des pratiques souvent anciennes des vignerons », explique Laurent Brault. Dans l'option A, l'évaluation de la stratégie phytosanitaire est notamment basée sur l'indicateur de fréquence de traitement (IFT), qui représente le nombre de doses homologuées de produits phytosanitaires utilisées sur un hectare au cours d’une campagne (herbicides, fongicides, insecticides). Cet indice a été retenu de longue date par la chambre d'agriculture de Saône-et-Loire d'ailleurs.
« En 2012, nombre d'exploitations ont eu un IFT élevé en raison de la pression des maladies, précise le chargé de mission. Mais posséder un pulvérisateur traitant face par face ou équipé de panneaux récupérateurs permet de gagner des points ».
Communiquer sur la biodiversité
Les exploitations viticoles certifiées Haute Valeur Environnementale ont tout intérêt à communiquer sur la biodiversité, estime Laurent Brault. « C'est un critère facilement valorisable auprès du grand public » estime-t-il. Des fleurs dans les vignes, des insectes auxiliaires sont il est vrai plus directement "vendeurs" qu'un IFT réduit ou un système de traitement des effluents phytos qui nécessite des explications techniques.
« Pour le moment, il n'existe pas de logo mais une mention est possible sur l'étiquetage : vin issu d'une exploitation certifiée Haute Valeur environnementale », précise Laurent Brault. Des progrès sont donc possibles et nécessaires en matière de marketing et communication pour dégager de la plus-value pour les vins et des marges supérieures aux coûts des démarches...
On ne sait pas encore si cette mention sera autorisée à l'exportation et si elle l'est, sera-t-elle comprise des consommateurs étrangers ? La certification environnementale n'existe pas au niveau européen ou ailleurs dans le monde. Une communication d'envergure de la part des pouvoirs publics est indispensable pour la faire connaître des consommateurs et des distributeurs.